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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 18:02

Par Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible en latin, docteur de l'Église . Homélies sur l'Évangile de St Marc ; PL 52, 125-171 (trad. Marc commenté, DDB 1986, p.42s) 

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« Ils partirent derrière lui »


« Jésus leur dit : Venez à ma suite, et je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes. »

Heureuse mutation de la pêche :

Simon et André sont la pêche de Jésus.

Ces hommes sont assimilés à des poissons, pêchés par le Christ, avant d'aller eux-mêmes pêcher d'autres hommes.

« Et aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. »

Une foi véritable ne connaît pas de délai ; dès qu'ils l'ont entendu, ils ont cru, l'ont suivi et sont devenus pêcheurs.

« Aussitôt, laissant leurs filets. » Je pense qu'à travers ces filets, ce sont tous les vices de la vie de ce monde qu'ils ont quittés. 

 
« Et quelques pas plus loin, il vit Jacques, le fils de Zébédée, et Jean, son frère.

Aussitôt, il les appela ; et, laissant leur père dans la barque avec ses employés, ils partirent à sa suite. »

On me dira : la foi est audacieuse.

Quel indice avaient-ils, quelle marque sublime avaient-ils remarquée pour le suivre dès qu'il les a appelés ?

Nous réalisons que de toute évidence quelque chose de divin émanait du regard de Jésus, de l'expression de son visage, qui incitait ceux qui regardaient Jésus à se tourner vers lui. 

Pourquoi dis-je tout cela ?

C'est pour vous montrer que la parole du Seigneur agissait, et qu'à travers le moindre de ses mots, il travaillait à son œuvre :

« Lui commanda, eux furent créés » (Ps 148,5) ; avec la même simplicité, lui a appelé, eux ont suivi :

« Écoute, ma fille, regarde et tend l'oreille, oublie ton peuple et la maison de ton père ; alors le roi désirera ta beauté » (Ps 44,11-12). 

Écoute bien, frère, et suis la trace des apôtres ; écoute la voix du Sauveur, ignore ton père par la chair, et vois le Père véritable de ton âme et de ton esprit.

Les apôtres quittent leur père, quittent leur barque, quittent toutes leurs richesses d'alors ; ils abandonnent le monde et ses innombrables richesses ; ils renoncent à tout ce qu'ils possèdent.

Mais ce n'est pas la masse des richesses que Dieu considère, c'est l'âme de celui qui y renonce.

Eux qui ont quitté peu de chose auraient tout aussi bien renoncé, le cas échéant, à une grande fortune.

 

 

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 18:00

TU ES NE POUR LE BONHEUR (8/16)

35.Resurrection

 

CHAPITRE II RÈGNE DE LA RAISON   (Deuxième partie)

 

On ne se méfie jamais assez de ces intellec­tuels qui ressemblent aux pierres d'un moulin qui tourne à vide, ne moulant plus les graines du réel, ayant perdu tout contact avec le réel : le naturel et le surnaturel !

 

La « Réaction » contre laquelle démocrates et communistes fulminent, c'est la défense de la nature humaine et divine. Atteinte dans son ordre. Et qui se soulève. Le véritable ennemi des deux régimes est à l'intérieur de l'homme. Plus ou moins tard il prendra sa revanche.

 

On n'est présent au réel qu'en le surnaturali­sant, qu'en le ramenant à sa source, au Réel des réels.

 

Intellectuels modernes : vessies flottant au gré des vents... Règne des songe-creux, des rhéteurs et des technocrates, qui désole et accable le monde où nous vivons.

 

La raison, charnière entre le naturel et le sur­naturel, s'adore elle-même. Or, il ne suffit pas que la raison s'accorde avec elle-même : elle peut être d'une logique impeccable. Parfaite­ment en accord avec elle-même. Mais parfaite­ment en désaccord avec le réel ! Onanisme intel­lectuel qui, depuis J.-J. Rousseau, sème les malheurs sur les nations.

 

La raison est devenue opaque à la vie et à l'esprit : plus de pont entre le Verbe et la chair, entre le ciel et la terre !

 

Cette rupture déchira la robe sans couture du moyen âge, décomposant son unité en deux parts antagonistes. Comme un bateau ivre, le monde moderne va à la dérive, cognant tantôt à droite, tantôt à gauche, sous la tempête. II est en train de sombrer et coule à pic en lançant des signaux de détresse... (Que l'on ne m'accuse pas de « passéisme » ou d'avoir, comme disent nos progressistes, une « mentalité nostalgique » : les vérités que j'affirme n'appartiennent pas au passé, ce sont des vérités hors du temps, des véri­tés éternelles dont dépend le bonheur humain.)

 

Nos raisonneurs athées, en effaçant de leur visage les traces de Dieu, ont effacé leurs propres visages. Non seulement ils ont défiguré l'homme, mais ils l'ont profané. Non seulement ils ont rendu Dieu étranger à l'homme, ils rendent l'homme étranger à lui-même. Et les hommes étrangers entre eux.

 

La déchéance de l'intelligence a atteint un tel point que penser selon le réel et le bon sens est considéré comme une extravagance !

 

L'intellectuel sait tout et ne comprend rienL'homme de cœur ne sait rien et comprend tout.

 

L'homme n'est grand que dans la mesure où il avoue sa misèreEt il n'est petit que dans la mesure où il prend sa misère pour un sommet.

 

Le rationalisme moderne est comme un brouil­lard qui obscurcit le ciel et fait écran à la lumière du Soleil.

La soumission au Soleil de la grâce est rai­sonnablecar l'homme ne peut se prendre raison­nablement pour le plafond de l'univers.

 

La foi est une adhésion de la raison à une réalité qui la dépasse sous l'influx de la grâce et la motion de la volontéSi nous sommes con­vaincus de l'insuffisance congénitale de la rai­son, nous nous ouvrons à l'inspiration de l'Esprit-Saint ; sinon, nous lui résistons, — c'est le malheur contemporain !

 

Certes, les vérités de la foi sont un scandale pour la chair et le sang. Elles ne peuvent pas être de plein pied avec la raison humaine... Heureusement ! Si elles l'étaient, c'est qu'elles seraient de l'homme et non de Dieu. Et elles nous sauvent parce que, loin de s'abaisser jus­qu'à nous, elles nous tirent à elles en réclamant notre conversion.

 

Si la grâce construit sur la nature, elle n’à plus sur quoi se fonder quand on ruine la nature.

 

Société naturelle et religieuse : l'une ne va pas sans l'autreSi elle n'est pas religieuse, elle ne peut pas être naturelle, elle finit pas anéantir toutes les structures voulues par Dieu.

 

Le prolétariat reflète la cruauté, la lâcheté d'une civilisation anti-chrétienne qui se trans­forme sans référence aux lois de la nature et de la grâce, d'un monde qui se dégrade en se trans­formant.

 

Il ne faut pas perdre de vue le but « surna­turel » de l'entreprise rationaliste : elle veut éliminer le Christ et son Église ; pour y parvenir on les attaque au plan de la nature ; on dénature les institutions : familles, communes, provinces, métiers... Quand cette œuvre satanique est accom­plie, ce n'est plus qu'un jeu d'enfant de s'en prendre aux âmes.

 

Point d'autre choix pour la raison : elle est un moule creux fait pour recevoir Dieu ; s'il ne le remplit pas, Satan s'y engouffre...

 

Point de neutralité pour elleEt c'est pourquoi le laïcisme est l'ennemi farouche de l'Église, — même s'il sait qu'il travaille ainsi pour le malheur du plus grand nombre...

 

 ***

 

La déesse Raison est quantitative, elle ne verra jamais la qualité ; et c'est pourquoi elle défend le suffrage universel, cette loi quanti­tative qui a l'éminent avantage d'organiser pério­diquement la guerre civile. Mais le suffrage ne sera vraiment universel que lorsque les marmots éliront leurs mères, les élèves leurs professeurs et les soldats leurs généraux...

 

Alors je croirai à son universalité... au règne parfait du régime de la « tête en bas » où ceux qui gouvernent sont à la merci des gouvernés !

 

Quand la République fera-t-elle voter les Fran­çais pour savoir s'ils veulent rester français ?Car, enfin, pourquoi s'accrochent-ils impudem­ment à l'hexagone ? Quand finiront-ils par se sacrifier définitivement aux hauts intérêts de la Finance vagabonde et du marxisme ? Eh bien, c'est simple : on les fera voter, et revoter, jus­qu'à ce que l'on obtienne une majorité qui désire s'y sacrifier.

La meilleure arme des arabes et des nègres contre la France ? La culture laïco égalitaire acquise en France : l'orthodoxie socialiste, fille aînée de l'église marxiste !

 

La déesse Raison ayant rejeté l'autorité de Dieu en déclarant qu'elle ne connaît que celle du peuple, a frappé à mort l'être même de la France ; si la fascination qu'elle exerce sur les catholiques ne cesse pas, les Français seront submergés par une cascade de malheurs et leur pays sera perdu...

 

« Ou les institutions redeviendront chrétiennes ou le monde ne se relèvera pas » (paroles de Léon XIII, répétées par saint Pie X, Pie XI et Pie XII). La Cinquième  Apostasie : « Le suffrage univer­sel est la source de tout pouvoir »... La France ne se relèvera donc pas.

 

Aimer - connaître - sentir. Détruisons le terme suprême et nous voilà oscillant entre les deux derniers : de l'ivresse d'être des dieux à la brute sanguinaireTel est le sort du monde moderne : il oscille entre l'orgueil de l'esprit et l'avidité de la chair.

 

Tout est lié et semble dériver d'une savante orchestration : de la philosophie à la littérature, de celle-ci aux arts plastiques. Tout est fait pour renforcer le désarroi et la consternation parmi les hommes.

 

A mesure que le monde se hâte vers sa fin, Satan perfectionne et organise savamment son immense contre Église sous ses deux aspects.

 

La lutte apocalyptique est devenue manifeste entre l'Église et le Dragon à deux têtes.

 

« La franc-maçonnerie et le communisme pour­suivent parallèlement le même but ; c'est pourquoi il faut s'efforcer à accorder leur action sans qu'apparaisse publiquement leur alliance. » (Déclaration de la FM. en septembre 1958 à Santiago du Chili).

 

La franc-maçonnerie réalisa au cours des deux derniers siècles le plan exposé par Voltaire dans la loge des « Illuminés » : « Pour conduire les âmes à la sujétion les Illuminâti doivent mentir comme le démon lui-même, pas timidement et pour un temps, mais hardiment et toujours... nous devons leur faire d'extravagantes promesses et nous servir de mots enjôleurs : liberté, éga­lité, etc...,le contraire de ce que nous promettons peut être fait ensuite... Cela n'a pas d'impor­tance ». Cette belle tradition de l'imposture est maintenue et exaltée par le marxisme.

 

D'une époque à l'autre l'intolérance a changé d'objet ; hier, elle défendait la Vérité ; aujour­d'hui, le Mensonge ; en Orient, par la balle dans la nuque, le camp de travail forcé et les prisons ; en Occident on y emploie en moyenne, des procédés plus perfides : l'étouffement de toute manifestation (6 février 1934, 10 mai 1958, etc...), de toute publication (Il ne faut pas croire que ce livre, qui va à contre-courant,  tirera   à  un  million  d'exemplaires,  comme  les livres de Françoise Sagan ! La publicité n'est, aujourd'hui, que pour égarer les foules ; et pour cette littérature de malheureux névrosés qui prêchent l'écœurement, la chiennerie, la veulerie...) qui ne vont pas dans le sens du Mensonge ; et aussi la calomnie, le poison (Le général Mangin, Maginot, etc.) et les attentats préfabriqués...

Le Mensonge est aujourd'hui une vocation, un art, une carrière. Au mensonge individuel est venu s'ajouter au sommet des nations le DOGME du mensonge, le plus dangereux, le plus capable de corrompre les mœurs d'un pays, de pourrir les âmes et de tuer une civilisation.

 

Résultats appréciables pour un monde dont la tête a étouffé le cœur...

 

Un monde de désordre, de crime et de folie où la vérité ne peut plus s'exprimer, voilà notre civilisation maçonnico communiste !

 

Que le sang se répande, que des millions de cadavres empestent la terre, que les univers con­centrationnaires se propagent, pourvu que TERREUR règne sur la terre !

 

C'est normal : le bonheur ne peut naître de l'infidélité au vrai, de la compromission avec l'erreur. La paix — du dehors et du dedans — est le fruit de la Vérité qui est le Christ vivant en son Église :

 

Lui seul peut nous la donner, et non le monde ! « Mais cette paix, ce bonheur, tandis que nous accomplissons le voyage de cette terre d'exil, demeurent imparfaits. Ce n'est pas une paix tout à fait tranquille, tout à fait sereine ; c'est une paix active et non pas oisive et inerte ; c'est surtout une paix qui doit com­battre toutes les erreurs, même masquées et fallacieuses» (Jean XXIII; Ad Pétri Cathe-dram).

 

Je vais me permettre d'ébaucher ici une nou­velle définition du bonheur et du malheur, en rapport avec ce chapitre.

 

Le monde de l'Erreur va de pair avec le monde du Malheur.

 

Si être heureux c'est pouvoir être soi-même complètement, jamais nous ne serons heureux comme le poisson dans l'eau que si nos âmes baignent dans l'océan du Réel. Or, aujourd'hui, nous étouffons, rejetés sur les rochers de l'Uto­pie.

 

Il n'y a de Bonheur que dans et par la pléni­tude de la Vérité.

 

Cette condition nécessaire est cependant insuf­fisante : il y faut aussi l'Amour.

Mais qu'est-elle une vérité sans amour ? Cela fera le sujet de la dernière partie de ce livre.

 

A SUIVRE

 

[Extrait de : TU ES NÉ POUR LE BONHEUR   Œuvre de Paul Scortesco  (1960)]

 

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 17:55

Par Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr . Lettre aux confesseurs de la foi, 6, 1-2

Enluminures Syriaquede RABULA,l'Ascension  

« Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu »


      Demeurez courageux et constants pour confesser la gloire céleste…; avancez avec un courage inspiré pour recevoir la couronne.

Le Seigneur est votre guide et votre protecteur, lui qui a dit : « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps » (Mt 28,20)… Heureuse prison qui envoie vers le ciel les hommes de Dieu !… 


      Maintenant, que plus rien ne se trouve dans vos cœurs et vos âmes que les enseignements divins et les commandements du Seigneur dont le Saint Esprit s'est servi pour vous encourager à supporter la souffrance.

Que personne ne pense à la mort, mais à l'immortalité ; ni à la souffrance temporaire, mais à la gloire éternelle, puisqu'il est écrit :

-« La mort des justes est précieuse devant Dieu » (Ps 115,15 VL)… Et encore (à l'endroit où la Sainte Écriture parle des supplices qui consacrent les martyrs de Dieu…) :

-« Aux yeux des hommes, ils subissaient un châtiment, mais par leur espérance ils avaient déjà l'immortalité…

Ils seront les juges des nations et les maîtres des peuples et le Seigneur régnera sur eux pour toujours » (Sg 3,4.8).

Quand donc vous songez que vous jugerez et régnerez avec le Christ, il vous est impossible de ne pas tressaillir d'allégresse, de ne pas fouler aux pieds les supplices présents dans la joie du bonheur futur... 


      En plus, le Seigneur s'est donné en exemple, car il enseigne qu'on ne peut parvenir à son Royaume qu'en le suivant par le même chemin qu'il a pris :

-« Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s'en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle » (Jn 12,25)…

Saint Paul nous exhorte de même ; puisque nous désirons parvenir à ce que le Seigneur nous a promis, nous devons imiter le Seigneur en tout :

-« Nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers, héritiers avec le Christ, si nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire » (Rm 8,16s).




 

 

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 10:54

Par Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église .Catéchèses baptismales 4, 18-21 33, SC 50, 192-193 199 


Être lumière

Ste Clothilde au Baptème de Clovis

Nous avons revêtu le Christ une fois pour toutes, et nous sommes devenus dignes de l'avoir comme hôte.

Si nous le voulons, nous pourrons donc, sans dire un seul mot, en menant simplement une vie parfaite, révéler à tous la puissance qui habite en nous.

C'est bien de cela que parle le Christ, quand il dit :

"Que votre lumière brille devant les hommes" : alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux (Mt 5,16).

Cette lumière n'atteint pas les sens corporels, mais elle illumine l'âme et l'esprit de ceux qui la voient ; elle dissipe les ténèbres du mal et dispose tous ceux qui la reçoivent à briller de leur propre lumière et à prendre la vertu pour modèle. 

"Que votre lumière brille devant les hommes".

Le Christ dit justement devant les hommes.

Il veut dire: "Que votre lumière soit si vive qu'elle vous éclaire et brille également devant les hommes, car ils ont besoin de son aide !

" La lumière naturelle permet de chasser les ténèbres pour voir le chemin à parcourir et aller droit devant soi sur une route ordinaire.

Il en est de même pour la lumière spirituelle provenant d'une conduite exemplaire :

-elle éclaire ceux qui ont les yeux de leur esprit obscurcis par l'erreur et qui sont incapables d'apercevoir nettement le chemin de la vertu ; elle ôte la chassie des yeux de leur intelligence ; elle les met sur la bonne voie et leur permet de suivre désormais le chemin de la vertu. 

Alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.

Autrement dit : que votre vertu, que la discipline rigoureuse de votre conduite et de votre pratique des bonnes œuvres éveillent en ceux qui vous voient le désir de glorifier le Maître universel.

Que chacun de vous ait à cœur, je vous en prie, de mener une vie si parfaite qu'elle entraîne tous ceux qui la voient à chanter la louange du Maître. 

Par votre conduite exemplaire, attirez sur vous la grâce de l'Esprit, si bien que vous deviendrez inexpugnables.

Ainsi l'Église se réjouira et exultera de votre progrès ; notre Maître à tous sera glorifié et tous nous deviendrons dignes du Royaume des cieux, par la grâce, la miséricorde et l'amour du Fils unique de Dieu, notre Seigneur Jésus Christ, à qui soient, avec le Père et le Saint-Esprit, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

Sub tuum

Seigneur, mon Dieu,

Que je ne sois jamais séparé de Votre Charité,

Que ma lampe s’allume à sa flamme,

Qu’elle me brûle,

Qu’elle éclaire les autres,

Qu’elle ne s’éteigne jamais !

(Prière de Saint Colomban)

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 10:52

« Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux est pour moi un frère, une sœur, une mère »

marie_vierge.jpg

 



Marie, la Mère de Jésus, savait bien que ce serait par la mort de son fils que la rédemption devait s'accomplir ; et pourtant elle aussi a pleuré et souffert, et combien !

Si le Seigneur se manifeste à vous, rendez-lui grâce ; et s'il se cache, faites de même ; tout cela est un jeu d'amour.

 

Que la Vierge Marie, dans sa bonté, continue à vous obtenir du Seigneur la force de supporter sans fléchir les nombreuses preuves d'amour qu'il vous donne.

 

Je souhaite que vous en arriviez à mourir avec lui sur la croix, et qu'en lui vous puissiez vous écrier : « Tout est accompli ».

Que Marie transforme en joie toutes les souffrances de ta vie.

(Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin.GC,21; AdFP,563;  GC,24 (trad. Une Pensée, Médiaspaul 1991, p.50))

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 10:49

TU ES NE POUR LE BONHEUR (7/16)

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CHAPITRE II RÈGNE DE LA RAISON   (Première partie)

En un monde où le cœur n'est pas plus gros que la tête, on peut s'attendre à toutes les catas­trophes.

 

Le malheur s'est installé solidement sur la terre depuis que la raison a pris la place du cœur dans la hiérarchie naturelle « aimer connaître sentir ». Horrible torsion ! Le milieu, le trait d'union, s'est hissé au sommet ! La raison divinisée ! Qu'a-t-elle donné, cette déesse Rai­son, l'idole de la Révolution ?

 

Dès le départ elle fut destructive parce que, dans son orgueil, elle se refusa à s'incliner devant le cœur qui a des raisons qui la dépassent infiniment.

 

L'intelligence a tant de couches, de la plus pro­fonde, au delà du physique — le cœur — jus­qu'à la couche en contact avec le physique — la raison —; confondre les deux, ce serait con­fondre l'océan avec le sel que déposent ses vagues sur les grèves. Or, c'est précisément ce que l'on fait depuis Descartes, père de la déesse Rai­son : on confond l'océan avec ce qu'il jette à la côte !

 

En fait, l'esprit moderne est fondé sur cette énorme confusion entre l'intelligence vive et la pensée incarnéeentre l'esprit et la lettre, entre le vivant et le mort.

 

Assurément, l'intelligence change de nature dès qu'elle va de son centre à sa périphérie. Par celle-ci, elle est en contact avec les sens. Elle est raison. Elle découvre la matière que les sens, sous tant de formes, lui livrent. Là, elle est donc, par définition, « matérialiste ». Si elle s'y fige, si elle ne remonte pas à son centre, la raison sera athée, sceptique, et prête à profaner ce centre même qui est sa source ! Elle se retourne ainsi contre elle-même et se noie dans le doute.

 

Hélas, les intellectuels modernes se maintiennent dans cette zone superficielle de l'intelligence.Où, nécessairement, il n'y a rien d'absolu ni de sacré. Où il ne peut y avoir du sacré !

 

Or, dans sa zone centrale, l'intelligence échappe au règne du « sensible », et donc au pro­fane et au relatif. Là, par son contact avec sa Source, elle touche au sacré, à l'absolu : là, l'in­telligence quitte le multiple et le temporel pour s'approcher de l'un et de l'éternel.

 

Malheur à l'intelligence qui reste à sa péri­phérie ! Elle deviendra la servante de l'action ! Et cela donnera une raison « fabricatrice » et « activiste ».

 

Agir, c'est choisir. On ferme une porte où on l'ouvre. On ne peut pas la fermer et l'ouvrir à la fois. Et pourquoi donc les actes s'excluent-ils réciproquement ? Eh bien, parce qu'ils ne peuvent faire autrement que de se soumettre à la « chair » ; à l'œuvre d'exclusion de cet ordre que nous livrent les sens et que nous nommons matière. Mais c'est parfait ! Seulement, si l'on impose cet ordre d'exclusion à l'intelligence, c'est alors la catastrophe ! Au lieu de mettre l'action au service de la pensée, elle mettra la pensée au service de l'action. Elle ne comprendra plus rien !Elle dégradera et pervertira la vie des hommes !

 

Cette néfaste soumission à l'action fera naître la «. DIALECTIQUE ». Ainsi naît cette logique que j'ai appelée dans mes autres ouvrages, la logique à une dimension. Parce qu'elle choisit toujours l'un des termes des dilemmes humains et rejette l'autre dans les ténèbres. Ainsi elle choisira, par exemple, l'individu et rejettera la société dans les ténèbres ; ou, inversement, elle choisira la société et rejettera l'individu dans les ténèbres ! L'individu infini et l'État zéro ! Ou l'individu zéro et l'État infini !...

 

Cette logique d'exclusion engendre la guerre des idées. Chaque idée, jouant à l'absolu, veut dévorer son opposée. Logique de l'homme mo­derne qui organise l'antagonisme. Logique qui n'est point la sienne : il l'a empruntée. Au royaume de la matière morte. Au Prince de ce monde. Au roi de la Discorde qui mène ce monde ! Depuis trois siècles en particulier. Depuis qu'il a quitté la logique chrétienne.

 

Car pour le chrétien, en vérité, l'union des deux termes se fait à l'aide d'un troisième, à l'aide d'une étincelle, comme l'oxygène et l'hydro­gène deviennent de l'eau par une étincelle élec­trique. Cette étincelle, c'est l'amourCette union amoureuse des extrêmes, c'est bien elle qui engendre chez l'individu, la paix de l'âme ; et dans la société, des institutions saines, des « corps intermédiaires » qui unissent l'individu à l'État,

 

Le fait incroyable pour la raison : l'Incarna­tionElle ne peut admettre l'impensable union du fini et de l'infini, la négation absolue des contraires qui s'excluent.

 

Logique qui favorise la rencontre et l'union des extrêmes. Logique chrétienne qui seule, peut trouver la solution des problèmes rationnelle­ment sans solutionLogique de la Croix qui réside dans la rencontre de ses deux directions perpendiculaires : l'union des contraires ! Qui se tient au-dessus des alternatives et de toutes les dialectiques ! Qui réconcilie tout par un troi­sième terme, le MEDIATEUR : « Celui qui fait des deux un » (saint Paul) il unit l'éternel et le temporel, l'esprit et la chair, le social et l'indivi­duel, le libre et le déterminé, la cité de Dieu et la cité de César !

 

Logique trinaire des Évangiles. Seule logique qui peut nous faire retrouver l'harmonie et le bonheur de vivre !

 

                                                                 ***

 

Loi générale : toutes les doctrines qui rompent avec la logique chrétienne se retournent contre leur propre but, puisqu'un extrême appelle l'autre extrême.

 

Doctrines qui prennent la Souffrance par les cheveux et la lancent d'un mur à l'autre à tra­vers deux cents ans !

 

Catastrophe de l'Occident déchristianisé : parti en un « élan sublime » pour la liberté, l'éga­lité et la fraternité, il trébuche et se casse le nez sur l'esclavage, l'inégalité et la haine. « En séparant la fraternité de la charité chré­tienne, la démocratie, loin d'être un progrès, constitue un recul effarant pour la civilisation » (saint Pie X, Lettre sur le Sillon).

 

L'homme sur qui pourrait briller encore un reflet de la lumière divine est disparu : ce n'est plus l'homme personnel en chair et en os, c'est l'homme collectif sans âme et sans visage... C'est la masse, c'est le nombre ! Dont on proclame les « Droits » — aussitôt méprisés ! Dont on pro­clame la « liberté » — aussitôt foulée aux pieds ! Quel enchantement d'assurer ainsi le bonheur des gens, de les faire vivre des jours filés d'or et de soie !

 

Culte de la Raison : « Notre Mère qui êtes sur la Terre ! » Que nous a-t-elle donné ? Elle nous offre à présent le matérialisme dialectique du marxisme, châtiment inéluctable du capita­lisme : « Réalisation parfaite de tout ce que la démocratie et le capitalisme contiennent en puis­sance bien que pas encore en acte » (Malynsky). Gog et Magog ! Père et fils ! Malheur sur malheur !

 

Et c'est, à l'heure présente, en effet, le double malheur des hommes : écrasés par une poignée de potentats hypocrites en Occident, cyniques en Orient.

 

 « La dictature n'est qu'une démocratie en­ragée... »

 

Pour rendre aux peuples la joie de vivre, on ne peut donc lutter sous la bannière des démo­craties ; et encore moins sous la bannière de la nouvelle religion d'Orient : elle est née de l'accouplement de la Raison Laïque et du Veau d'Or. Joli couple...

 

Elle exalte même les vices de ses parents : la Raison méprise ici tout amour comme une fai­blesse ; et le Veau d'Or, peint en rouge, devient capital d'État, maître sanguinaire, dieu honoré par des millions de fidèles avilis, dévalués, sacri­fiés !

 

Le marxisme : la doctrine du Malheur absolu et total.

 

On ne supprime pas l'absolu, on le déplace ; hier, c'était « les droits de l'Homme », aujour­d'hui, « les droits de l'État »... tous ces « abso­lus » dans lesquels les partis politiques vivent depuis cent ans et qui ont causé tant de ravages !

 

Car si le pouvoir ne vient pas de Dieu mais des hommes, on arrive au cri de Danton : « Nous ne pouvons gouverner qu'en faisant peur ! » D'où la Terreur et les effroyables massacres de toutes les révolutions.

 

La déesse Raison prend un caractère de plus en plus sinistre à mesure qu'elle s'enfonce vers l'Est. La Russie de 1917 fut l'exaltation de la France de 1793, et la Chine actuelle dépasse en horreur tout ce qui s'est passé en Russie.

 

Comment expliquer que les promesses de 1793 vivent encore dans l'esprit du peuple français,lorsque chaque fois qu'elles furent mises à l'épreuve, elles se révélèrent toujours décevantes et se changèrent même rythmiquement en un enfer insupportable ? (De l'affermissement des Bourbons à la Révolution, le territoire fut inviolé. A partir de la Révolution, incur­sions de plus en plus graves : 1792, 1814, 1815, 1870, 1914, 1940, 1945... L'Invasion prochaine sera définitive si aucune rénovation n'intervient. Cela est voulu par un régime que la France a reçu de son Ennemi, la maçon­nique Angleterre, qui lui a imposé le culte de la déesse Raison, la violation la plus grave de la nature humaine.).

 

Pourquoi après quinze Constitutions invi­vables, la République laïque, proclamée une fois de plus en 1958, menace ruine en si peu de temps ? Pourquoi le peuple français ne voit rien, ne comprend rien à cette ruine ?

 

Parce que le culte de la Raison, s'en prenant à l'Église et à la Monarchie, à cause de son intime union avec elle, a ruiné l'intelligence vive de ce peuple, de ce pauvre peuple de France qui s'y est laissé envoûter et priver de cette logique chré­tienne à trois dimensions qui fit ses institutions, sa force et son rayonnement dans le monde.

 

Il faut bien croire que les Français, en reniant la Croix, ont perdu leur faculté de raisonner, de relier les causes à leurs effets : n'ont-ils pas reçu avec de pieuses acclamations — et deux fois en quinze ans ! — le régime qui fut la cause des désastres de leur pays ? Ne continuent-ils pas à se laisser mener vers d'autres désastres par les trois Internationales, la maçonnique et ses succursales, la socialiste et la marxiste ?

 

On mesure le degré d'hébétude du Français moyen à son incapacité de voir l'ombre de Luci­fer se profiler derrière les princes qui le gou­vernent.

 

La haine du Christ, et donc de la Fille aînée de l'Église, reste quel que soit le matricule de la République.

 

L'anticatholicisme est le fond véritable de l'esprit jacobin : extirper à long terme la Croix en faisant de la religion chose privée, en deçà de la société, hors de l'État ! Tel est le plan, aussi certain, mais moins avoué que celui de l'État soviétique en face du christianisme...

 

Dieu de poche : on le sort à la maison, on le rentre honteusement au forum.

 

Les hommes de la Révolution tiennent captive l'âme chrétienne de la France et la plongent dans une puante correction et une incertitude perpétuelle.

(Depuis le scandale de Panama, l'histoire des Répu­bliques n'est qu'une chaîne ininterrompue de scandales qui éclatent comme des abcès.)

 

« Écartant Dieu, l'État s'érige en source des droits de l'hommeC'est un renversement de l'ordre voulu de Dieu, qui conduit au désordre et à la guerre.» (Pie XII, 28 août 1947). Cela est vrai pour la France à partir de 1789 et encore plus depuis qu'elle a introduit le mot « laïque » dans la Constitution du 27 octobre 1946 : elle n'a pas cessé d'être en guerre, de perdre par lambeaux son Empire et de se diriger vers de nouveaux malheurs.

 

Coups de sonde dans l'abîme : pêche aux monstres qui enlacent sous les eaux glauques, la Fille aînée du Christ, la Bergère des nations...

 

A SUIVRE

 

[Extrait de : TU ES NÉ POUR LE BONHEUR   Œuvre de Paul Scortesco  (1960)]

 

 

36.St.Silouane.l.Athonite.jpg

Seigneur, Seigneur,

accorde la force de ta grâce à tous les peuples afin qu’ils te connaissent par le Saint Esprit et te louent dans la joie puisque à moi impur et misérable tu as donné la joie de te désirer.

 

 

(Saint Silouane)

 

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 10:44

Par le Bx Charles de Foucauld (1858-1916), ermite et missionnaire au Sahara .Méditations sur les passages des saints évangiles relatifs à quinze vertus, n°69, Nazareth 1897-98 (in Œuvres spirituelles, Seuil 1958, p. 183) 

LastSupper

Tout donner pour tout recevoir


           Dieu n'a pas attaché le salut à la science, à l'intelligence, à la richesse, à une longue expérience, à des dons rares et que tous n'ont pas reçus, non.

Il l'a attaché à ce qui est entre dans les mains de tous, d'absolument tous, des jeunes et des vieux, des humains de tout âge et de toute classe, de toute intelligence et de toute fortune.

Il l'a attaché à ce que tous, tous absolument, peuvent lui donner, ce que chaque humain quel qu'il soit peut lui donner, moyennant un peu de bonne volonté :

un peu de bonne volonté, c'est tout ce qu'il faut pour gagner ce ciel que Jésus attache à l'humilité, au fait de se faire petit, de prendre la dernière place, d'obéir, qu'il attache ailleurs encore à la pauvreté d'esprit, à la pureté de cœur, à l'amour de la justice, à l'esprit de paix, etc. (Mt 5,3s)

Espérons, puisque par la miséricorde de Dieu le salut est si près de nous, entre nos mains, et qu'il nous suffit d'un peu de bonne volonté pour l'obtenir.


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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 11:50

Présentation de la Très Sainte Vierge


 « Aujourd’hui, c’est le prélude de

 

la bienveillance de Dieu et déjà s’annonce le

 

salut du genre humain.


Dans le Temple de Dieu la Vierge est

présentée pour annoncer à tous les hommes la

venue du Christ.

En son honneur, nous aussi, à pleine voix chantons-lui :

 
Réjouis-toi, ô Vierge en qui se réalise le plan du Créateur. »


Les parents qui aiment Dieu lui ont, de tout temps, consacré leurs enfants, avant et après leur naissance.


Prions pour les enfants à naître, pour les enfants qui naissent, pour les familles où ils se développerons physiquement et spirituellement...Par le mystère de l'incarnation, ils sont frères et soeurs du Christ...En cette Fête, présentons-les au Père avec Marie et en son Jésus !

marie-au-temple.jpg

 

Parmi les Juifs, existait de plus l'usage de consacrer quelques fois à Dieu les enfants en bas âge ; on les amenait au Temple, où avait lieu la cérémonie de la consécration, puis ils habitaient dans les dépendances du Temple et servaient les prêtres et les lévites dans leurs fonctions.

Nous avons des exemples de cette consécration spéciale dans la personne de Samuel et de quelques autres saints personnages.

 

Il y avait aussi des appartements pour les femmes dévouées au service divin.

 

L'évangile ne nous apprend rien de l'enfance de Marie ; son titre de Mère de Dieu efface tout le reste.


Mais la tradition , à travers le protévangile de St Jacques, est plus explicite ; elle nous apprend que la Sainte Vierge, dans son enfance, fut solennellement offerte à Dieu dans son temple.


Cette présentation est le sujet de la fête qu'on célèbre aujourd'hui.Où, mieux, que loin du monde, dans l'enceinte du temple, Marie se fût-elle préparée à sa mission ?


Douze années de recueillement, de prière, de contemplation, telle fut la préparation de l'élue de Dieu.


La piété populaire et la spiritualité mariale  furent marquées par le récit du Protévangile de Jacques. En effet, il souligne  bien la disponibilité de la Vierge Marie, à l'égard de la volonté divine.

 

Tant en Orient qu'en Occident, cette fête connut un grand succès.

Marie est bien prédestinée à devenir le temple vivant de la divinité.

 

Selon le protévagile de St Jacques, la scène est toute simple: Anne et Joachim, les parents de Marie voulurent remercier Dieu de la naissance de cette enfant. Ils la lui consacrèrent.

Lorsqu'elle eut trois ans, Marie fut donc conduite au Temple, un prêtre l'accueillit par des paroles qui ressemblent au Magnificat et l'enfant s'assit sur les marches de l'autel.

 

"Tout le peuple d'Israël l'aima".

 

Cette fête est attestée dès le VIe siècle.

 

Voici, d'après saint Jérôme, comment se divisait la journée de Marie au temple : depuis l'aurore jusqu'à 9 heures du matin, elle priait ; de 9 heures à 3 heures elle s'appliquait au travail des mains ; ensuite elle se remettait à la prière, jusqu'au moment où arrivait sa nourriture.

 

Marie, au jour de sa présentation, nous apparaît comme le porte-étendard de la virginité chrétienne.

 

Après elles, viendront des légions innombrables de vierges consacrées au Seigneur, dans le monde ou à l'ombre des autels ; Marie sera leur éternel modèle, leur patronne dévouée, leur guide sûr dans les voies de la perfection.

 

Présentation de la Vierge Marie au Temple (21 Novembre)

« Celle que le chœur des prophètes jadis annonça comme l’urne, le bâton, les tables de la Loi, la montagne inviolée » est mise à part dès son enfance.

« Âgée de trois ans selon la chair, mais de bien plus selon l’esprit, voici l’Epouse de notre Dieu, la plus vaste que les cieux, plus élevée que les Puissances d’en haut […].Transporté de joie pour avoir enfanté la Mère du Créateur », le vénérable couple Joachim et Anne offre la fine fleur de l’humanité dont le sein recevra la semence divine. De son sang croîtra le Dieu incarné. Fils de Dieu, le Christ sera aussi fils de Marie, et à travers elle, frère humain de tous les hommes.

« Le temple, le trône du Roi de l’univers dans la gloire en ce jour est amené par Joachim afin de consacrer au Seigneur celle que pour Mère il s’est choisie. »

Cette présentation fait écho à une hymne de la fête de la Nativité du Christ : « Ô Christ, que pouvons-nous t’offrir en présent pour être apparu sur terre en notre humanité ? Chacune de tes créatures, en effet, exprime son action de grâce en t’apportant : les anges, leur chant ; le ciel, une étoile ; les mages, leurs cadeaux ; les bergers, l’émerveillement ; la terre, une grotte ; le désert, une crèche et nous-mêmes une Mère vierge. »

Présent de l’humanité déchue au Créateur en vue de nouvelles épousailles, Marie est le lieu de la réconciliation et de la nouvelle alliance entre Dieu et les hommes. Par elle, il endosse notre humanité. Par Lui, elle participe en primeur à sa divinité, modèle pour tout homme à travers les siècles. 

Le Temple figure au centre de l’icône de la Fête, sous forme symbolique, avec son voile et la table du sacrifice.

À gauche, un groupe de jeunes vierges avec des cierges allumés – renvoi aux vierges sages de l’Évangile en attente de l’Époux – forment un cortège à celle qui est « l’oracle des prophètes […], la gloire des apôtres, la fierté des martyrs, le renouveau de tout mortel ». Les trois étoiles sur son vêtement (une sur le front et une sur chaque épaule) signifient déjà sa virginité avant, pendant et après l’enfantement.

« Les vierges, parées de ses vertus, portant au-devant d’elle leurs lampes allumées, la conduisent en présence de Dieu comme un vase sacré […].

Qu’en ce jour le monde entier fasse cortège à la Mère du Roi  »

Après Marie, à la suite de Marie, à l'école de Marie, viendront des légions innombrables de vierges consacrées au Seigneur, dans le monde ou à l'ombre des autels ; Marie sera leur éternel modèle, leur patronne dévouée, leur guide sûr dans les voies de la perfection. Prions aujourd'hui pour nos Moniales et toutes les "Vierges consacrées", présence des Saintes femmes debout au pied de la croix du Christ toujours dressée sur nos Autels sacerdotaux... Prions pour les vocations Monastiques...

Détail de l'icône

Avec joie, le grand prêtre Zacharie reçoit dans le Temple « pour qu’elle y soit élevée dans la sainteté […], celle qui deviendra le temple où Dieu se laisse limiter », Buisson ardent portant le feu de la divinité sans se consumer. À l’encontre de la loi judaïque où seul le grand prêtre entre dans le Saint des saints, elle pénètre dans cet espace réservé.

« Zacharie dans son admiration lui déclare : Porte du Seigneur, je t’ouvre les portes du Temple ; dans l’allégresse tu pourras le parcourir, car je sais et je crois que déjà parmi nous habite la délivrance d’Israël et de toi naîtra le Verbe de Dieu qui accorde au monde la grâce du salut. »

Ce parcours de la Vierge Marie la prépare à accepter l’invitation de l’archange Gabriel le jour de l’Annonciation.

En haut, à droite de l'Icône, « celle qu’on peut appeler la chambre nuptiale du Verbe de Dieu reçoit dans le Saint des saints, où elle habite, le pain de la main d’un ange divin ».

C’est Gabriel qui la nourrit spirituellement et « toutes les puissances des cieux s’étonnèrent de voir l’Esprit Saint élire en [elle] son logis ».

« T’ayant, comme lampe, allumée dans le Temple de sa gloire, la Lumière au triple feu t’envoie la nourriture des cieux et te magnifie, ô Mère de Dieu. »

« Nourrie du pain du ciel dans le Temple du Seigneur, ô Vierge, tu mis au monde le Verbe, vrai pain de vie. »

Cet événement échappe à toute formulation. Celle dont le corps non soumis à la souillure du péché va devenir tangiblement le temple « du Saint qui sanctifie l’univers » est sans conteste le « sommet de l’entière création ».

« Merveilleusement l’ancienne Loi te désignait, ô Vierge, comme tabernacle divin, arche d’alliance et vase très précieux, voile du Temple et verge d’Aaron, sanctuaire impénétrable et porte de Dieu. »

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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 11:39

De la Liturgie syriaque- orthodoxe, une Prière de Balaï (?-460), évêque, pour la dédicace d'une église (trad. Prières des premiers chrétiens, DDB 1981, p. 223) 

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Que le temple intérieur soit aussi beau que le temple de pierres


        Quand trois sont assemblés en ton nom (Mt 18,20), ils forment déjà une église.

Garde les milliers ici rassemblés : leurs cœurs avaient préparé un sanctuaire avant que nos mains ne construisent celui-ci à la gloire de ton nom.

Que le temple intérieur soit aussi beau que le temple de pierres. Daigne habiter dans l'un comme dans l'autre ; nos cœurs comme ces pierres sont marqués de ton nom. 


        La toute-puissance de Dieu aurait pu s'élever une demeure aussi aisément que, d'un geste, elle a donné l'existence à l'univers.

Mais Dieu a bâti l'homme afin que l'homme bâtisse des demeures pour lui. Bénie soit sa clémence qui nous a tant aimés !

Il est infini ; nous sommes limités.

Il construit pour nous le monde ; nous lui construisons une maison.

Il est admirable que l'homme puisse bâtir une demeure à la Toute-puissance partout présente, à qui rien ne saurait échapper. 


        Il habite au milieu de nous avec tendresse ; il nous attire avec des liens d'amour (Os 11,4) ; il reste parmi nous et nous appelle afin que nous prenions le chemin du ciel pour habiter avec lui.

Il a quitté sa demeure et a choisi l'Église pour que nous délaissions notre demeure et choisissions le paradis.

Dieu a habité au milieu des hommes pour que les hommes rencontrent Dieu.

thumb sergiopolis



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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 11:36

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« Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu »



      Les contemplatifs et les ascètes de tous les temps, de toutes les religions, ont toujours recherché Dieu dans le silence, la solitude des déserts, des forêts, des montagnes. Jésus lui-même a vécu quarante jours en parfaite solitude, passant de longues heures, cœur à cœur avec le Père, dans le silence de la nuit.

      Nous-mêmes sommes appelés à nous retirer par intermittences dans un plus profond silence, dans l'isolement avec Dieu. Être seul avec lui, non pas avec nos livres, nos pensées, nos souvenirs, mais dans un parfait dénuement ; demeurer en sa présence -- silencieux, vide, immobile, dans l'attente.

      Nous ne pouvons pas trouver Dieu dans le bruit, l'agitation. Vois la nature : les arbres, les fleurs, l'herbe des champs croissent en silence ; les étoiles, la lune, le soleil se meuvent en silence. L'essentiel n'est pas ce que nous pouvons dire, mais ce que Dieu nous dit, et ce qu'il dit à d'autres à travers nous. Dans le silence, il nous écoute ; dans le silence, il parle à nos âmes. Dans le silence, il nous est donné le privilège d'entendre sa voix :

      Silence de nos yeux.
      Silence de nos oreilles.
      Silence de nos bouches.
      Silence de nos esprits.
      Dans le silence du cœur,
      Dieu parlera.

 

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Soeurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Il n'y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 24)

 

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