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10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 12:01
La fin de vie, c'est toujours la vie ! (Dossier)

La vie est fragile, elle l’est encore plus au début et à la fin du cycle qui nous mène de la naissance à la mort.

Et notre projet de société, notre principe de fraternité, est de rester solidaire tout au long de ce parcours, d’assurer à chacun, quelles que soient les circonstances, que c’est sa vie qui sera privilégiée ; en particulier au moment où il est le plus vulnérable.

C’est le fondement du lien familial, mais c’est aussi celui du lien social qui unit chacun d’entre nous au plus profond de notre conscience.

La proposition de loi créant des nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie brise cette solidarité.

En introduisant la sédation profonde et continue jusqu’au décès, elle bouleverse ce contrat social.

Elle remplace l’accompagnement des personnes en fin de vie par l’autorisation délibérée de mettre un terme à la vie.

Au nom de la dignité, cette loi nous fait renoncer à l’exigence humaine de l’accompagnement, au profit d’une sédation finale dont il sera impossible d’arrêter les contours, ni de tracer les limites.

Défendre la vie est certainement l’acte politique le plus emblématique que l’on puisse poser.

C’est le socle du vivre ensemble que chacun d’entre nous appelle de ses vœux.

La loi Leonetti de 2005 avait permis d’atteindre ce juste compromis pour combattre la douleur et éviter l’acharnement thérapeutique.

Cette loi était néanmoins exigeante.

Elle appelait à ce que nous développions une véritable politique de soins palliatifs ; elle nous interpellait positivement sur la fin de vie ; elle nous permettait d’éviter la tentation d’un expédient qui risque de satisfaire d’autres attentes que celles liées à la dignité de la personne humaine.

Ne renonçons pas à cette exigence. Car la proposition de loi dont nous allons débattre n’est pas un prolongement de la loi actuelle, ni une réponse à ses imperfections, c’est un profond changement de paradigme qui nous laisse à croire que la fin de vie n’est plus tout à fait la vie…

Jean-Christophe Fromantin

Député des Hauts-de-Seine

(Source : www.fromantin.com )

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Déclaration Inter-religieuse pour la Défence de la Vie:

Nous, représentants des trois grandes traditions religieuses monothéistes, conscients des évolutions qui traversent notre société, des nouvelles situations qu’elles génèrent et de la nécessité de rechercher des adaptations, voire des améliorations, des dispositifs législatifs et réglementaires pour accompagner ces évolutions, considérons qu’une telle recherche doit être le fruit d’un débat serein, démocratique et respectueux de la personne humaine et de sa dignité. Le contexte actuel manque de lisibilité, et la période que nous traversons est difficile, secouée par des crises à répétition, politique, économique, financière et morale. Un nouveau débat sur la fin de vie risque d’y ajouter de la confusion.

Il y a moins de dix ans, la République française avait tranché la question par la voix unanime de ses parlementaires, quand fut votée la loi Leonetti, le 22 avril 2005. « Rien ne pourra jamais justifier le droit de donner la mort à un homme » : ni sa santé, ni son inconscience, ni son extrême vulnérabilité, ni même son désir de mourir. Le caractère inviolable de la vie humaine avait franchi une nouvelle étape. Et c’est sur ce socle commun que s’est consolidé l’acte médical face à l’euthanasie.

Source et pour en savoir plus:

http://www.lemonde.fr/idees/article...

http://m.lesechos.fr/politique-soci...

http://tempsreel.nouvelobs.com/soci...

http://www.ladepeche.fr/article/201...

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Chronique de Gérard LECLERC, diffusée sur Radio Notre-Dame le 10 mars 2015.

À la une du Monde d’hier un grand titre : « Chrétiens, juifs, musulmans : l’appel des religions contre la loi sur la fin de vie ». Il s’agit d’un appel pour que « l’interdit de tuer soit préservé dans la loi ». Cinq hauts dignitaires l’ont signé : le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, François Clavairoly, président de la fédération protestante de France, Mgr Emmanuel, président de l’assemblée des évêques orthodoxes de France, Haïm Korsia, grand rabbin de France, Mohammed Moussaoui, président des mosquées de France. Il y a donc unanimité entre les grandes religions monothéistes sur un sujet extrêmement sensible, celui du terme de la vie humaine. Le fait est à noter, alors que le débat fait rage et que les promoteurs du droit à l’euthanasie disposent d’une orchestration médiatique considérable qui a abouti à rallier une bonne part de l’opinion.

En dépit de la pression, les grandes religions ne bronchent pas. Ce n’est pas en raison d’une insensibilité à la souffrance humaine, ce n’est pas pour maintenir des interdits inhumains. C’est en raison de la sauvegarde de la dignité humaine à laquelle l’acte de mort volontairement donné porte une violence extrême. Une violence qu’aucun adoucissement ne saurait abolir. C’est précisément, disent les signataires, au moment où une vie est la plus fragilisée qu’elle doit être entourée de la plus grande attention. Faut-il rappeler que c’est dans des institutions religieuses qu’à commencé l’initiation aux soins palliatifs ? J’ai le souvenir d’articles sur le sujet, très anciens, sous la signature du père Verspieren, qui s’était fait l’écho dans les cahiers Laënnec d’une initiative pionnière, en Angleterre me semble-t-il.

Il n’est pas anodin que des responsables religieux interviennent ensemble, après avoir mûrement réfléchi à la gravité de la situation. Il n’y a pas que la position neutre de la puissance publique pour favoriser le bien commun et la concorde entre citoyens. Il y a aussi la pratique d’un dialogue approfondi entre les religions pour créer plus de compréhension réciproque, plus de fraternité, plus d’actions communes aussi sur le terrain. Le domaine religieux est celui même des finalités humaines, celles qui éclairent les grandes options communes. Il faut souhaiter que le dialogue continuera. Notre pays en récoltera les fruits pour sortir de ses peurs et de ses hantises.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 10 mars 2015.

 

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Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne - dans Défense de la Vie

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