Par Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église .Sermon 101 ; PL 38, 605s (trad. Luc commenté, DDB 1987, p. 73 et Delhougne p. 417)
L'évangile qui vient d'être lu nous invite a chercher quelle est cette moisson dont le Seigneur nous dit :
- « La moisson est abondante, les ouvriers peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson ».
C'est alors qu'il a envoyé, en plus des douze disciples qu'il a appelé apôtres (« envoyés »), soixante-douze autres personnes.
Tous, comme on le voit d'après ses propres paroles, il les a envoyés travailler à une moisson déjà préparée.
À quelle moisson ?
Ils n'allaient pas moissonner chez les païens, où rien n'avait été semé.
Il faut donc penser que la moisson avait lieu au milieu des juifs ; c'est pour moissonner là qu'est venu le maître de la moisson.
Aux autres peuples il envoie non des moissonneurs, mais des semeurs.
Chez les juifs, donc, la moisson ; ailleurs les semailles.
Et c'est bien en moissonnant chez les juifs qu'il a choisi les apôtres ; c'était le temps de la moisson, elle était mûre, car les prophètes avaient semé parmi eux...
Le Seigneur n'a-t-il pas déclaré à ses disciples :
-« Vous dites que l'été est encore loin. Levez les yeux et regardez les champs, ils sont blancs pour la moisson » (Jn 4,35).
Il a dit encore :
-« D'autres ont pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux » (v. 38).
Abraham, Isaac, Jacob, Moïse et les prophètes ont pris de la peine ; ils ont peiné pour semer le grain.
A son avènement, le Seigneur a trouvé la moisson mûre, et il a envoyé les moissonneurs avec la faux de l’Évangile.
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