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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 16:23
« Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque » (Saint Cyrille de Jérusalem)

Par Saint Cyrille de Jérusalem (313-350),

évêque de Jérusalem et docteur de l'Église
Catéchèse baptismale 13, §6 (trad. Bouvet, Soleil levant 1962, p.263)

« Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque »


Tu veux sans doute qu'on te démontre que le Christ est venu volontairement à la Passion ?

Les autres meurent de mauvais gré, car ils meurent dans le noir, mais lui disait d'avance de sa Passion :

« Voici que le Fils de l'homme est livré pour être crucifié » (Mt 26,2).

Sais-tu pourquoi ce miséricordieux n'a pas fui la mort ?

Pour éviter que le monde entier ne sombre dans ses péchés.

« Voici que nous montons à Jérusalem et le Fils de l'homme va être livré et crucifié » (Cf.Mt 20,18-19) et encore : « Il prit résolument le chemin de Jérusalem » (Lc 9,51).


Tu veux aussi savoir clairement que la croix est pour Jésus une gloire ?

Écoute-le te le dire, et non pas moi. Judas, gagné par l'ingratitude envers son hôte, allait le livrer ; il venait de sortir de table et de boire la coupe de bénédiction, et en guise de merci pour cette boisson du salut, il a décidé de verser un sang innocent.

Lui qui avait mangé le pain de son Maître, il l'en remerciait de façon éhontée en le faisant tomber...

Puis Jésus a dit :

« L'heure est venue où le Fils de l'homme va être glorifié » (Jn 12,23).

Tu vois comment il sait que la croix est sa gloire ? ...

Non qu'auparavant il ait été sans gloire puisqu'il avait été glorifié « de la gloire qu'il avait avant la fondation du monde » (Jn 17,5). Mais comme Dieu il était glorifié éternellement, tandis que maintenant, il était glorifié pour avoir mérité la couronne par sa constance dans l'épreuve.


Il n'a pas été obligé de quitter la vie, il n'a pas été immolé de force, il avance librement. Écoute ce qu'il dit :

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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 16:18
« Amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois »(Saint Ambroise)

Par Saint Ambroise (v. 340-397),

évêque de Milan et docteur de l'Église . Traité sur St Luc 10, 49-52, 87-89 (trad. SC 52 p.173, 185 rev.)

« Amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois »


Frères, convertissons-nous : prenons garde qu'il ne survienne entre nous des disputes de préséance pour notre perte. Si les apôtres ont contesté (Lc 22,24), ce n'est pas qu'une excuse nous soit offerte ; c'est une invitation à prendre garde. Pierre s'est converti, certes, un jour où il a répondu au premier appel du Maître, mais qui peut dire que sa propre conversion a été réalisée d'un coup ?


Le Seigneur nous donne l'exemple. Nous avions besoin de tout ; lui n'a besoin de personne, et pourtant il se montre maître d'humilité en servant ses disciples. Quant à Pierre, prompt en son esprit sans doute mais encore faible dans les dispositions de son corps (Mt 26,41), on le prévient qu'il reniera le Seigneur. La Passion du Seigneur trouve des imitateurs, mais non pas des égaux. Ainsi je ne reproche pas à Pierre d'avoir renié le Christ ; je le félicite d'avoir pleuré. L'un est le fait de notre condition commune ; l'autre est une marque de vertu, de force intérieure. Mais si nous l'excusons, lui ne s'est pas excusé. Il a mieux aimé accuser lui-même son péché, et se justifier par un aveu, qu'aggraver son cas en niant. Et il a pleuré.


Je lis qu'il a pleuré, je ne lis pas qu'il ait fait des excuses. Ce qui ne peut pas se défendre peut se laver ; aux larmes de laver les manquements qu'on rougit d'avouer de vive voix. Les larmes disent la faute sans trembler ; les larmes ne demandent pas le pardon et pourtant l'obtiennent. Bonnes larmes, qui lavent la faute ! Aussi bien ceux-là pleurent que Jésus regarde. Pierre a renié une première fois et n'a pas pleuré, parce que le Seigneur ne l'avait pas regardé. Il a renié une seconde fois, il n'a pas pleuré, parce que le Seigneur ne l'avait pas encore regardé. Il a renié une troisième fois ; Jésus l'a regardé, et il a pleuré bien amèrement. Regardez-nous, Seigneur Jésus, pour que nous sachions pleurer notre péché.

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30 mars 2015 1 30 /03 /mars /2015 07:56
La lumière vient ; crions avec le peuple :  -« Hosanna au Fils de David. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. » (Epiphane de Salamine)

Homélie attribuée à saint Epiphane de Salamine (? - 403), évêque .1ère homélie pour la Fête des palmes ; PG 43, 427s (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 157)

« Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur un ânon, le petit d'une ânesse » (Za 9,9)


« Fille de Sion, réjouis-toi » ; sois dans l'allégresse, Église de Dieu ; « voici que ton roi vient à toi » (Za 9,9).

Va au-devant de lui, hâte-toi de contempler sa gloire.

Voici le salut du monde : Dieu vient vers la croix, et le Désiré des nations (Ag 2,8Vulg) fait son entrée dans Sion.

La lumière vient ; crions avec le peuple :

-« Hosanna au Fils de David. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. »

Le Seigneur Dieu nous est apparu à nous qui étions assis dans les ténèbres et à l'ombre de la mort (Lc 1,79).

Il est apparu, résurrection de ceux qui sont tombés, libération des captifs, lumière des aveugles, consolation des affligés, repos des faibles, source des assoiffés, vengeur des persécutés, rachat de ceux qui sont perdus, union des divisés, médecin des malades, salut des égarés.

Hier, le Christ ressuscitait Lazare des morts ; aujourd'hui, il s'avance vers la mort.

Hier, il arrachait Lazare aux bandelettes qui le liaient ; aujourd'hui, il tend les mains à ceux qui veulent le ligoter.

Hier, il arrachait cet homme aux ténèbres ; aujourd'hui, pour les hommes, il s'enfonce dans les ténèbres et l'ombre de la mort.

Et l'Église est en fête.

Elle commence la fête des fêtes, car elle reçoit son roi comme un époux, car son roi se tient au milieu d'elle.

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29 mars 2015 7 29 /03 /mars /2015 06:26
« Hosanna au fils de David ! » (Bede le vénérable)

Par Saint Bède le Vénérable (v. 673-735),

moine, docteur de l'Église
Sermon n°23 (trad. Tournay rev.)

« Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29)


Vers l'Agneau de Dieu monte l'hosanna du peuple : tous ceux qui le pressent dans la foule le louent dans une seule et même confession de foi :

-« Hosanna au fils de David ! » (Mt 21,9)

Dans cette louange résonne déjà le chœur des saints qui chante :

-« Le salut est donné par notre Dieu qui est assis sur le trône et par l'Agneau ! » (Ap 7,10)

Il monte là où tous les jours il va donner son dernier enseignement (Lc 20,47).

C'est là qu'il va consommer le sacrement de la Pâque juive, observée fidèlement jusque là.

Lui-même il va donner la Pâque nouvelle aux siens quand, sorti au Mont des Oliviers, il va être mis à l'épreuve par ses ennemis et mis en croix le lendemain.

Tel l'agneau pascal, le voilà aujourd'hui qui aborde le lieu de sa Passion et accomplit la prophétie d'Isaïe :

« Comme une brebis, le voilà conduit à l'abattoir, comme un agneau qui se tait devant celui qui le tond » (53,7).

Cinq jours avant sa Passion, il veut arriver en sa ville ; il prouve par là qu'il est bien l'agneau immaculé qui vient enlever le péché du monde (Jn 1,29) ; il est bien l'agneau pascal qui, immolé, libère le nouvel Israël de son esclavage d'Égypte (Ex 12) ; c'est bien cinq jours avant sa Passion, que ses ennemis décident sa mort de façon irréductible.

Aujourd'hui, il nous signifie par là qu'il va nous racheter tous par son sang (Ap 5,9) ; dès aujourd'hui, dans la joie jubilante d'un peuple qui l'entoure et qui l'acclame, il entre dans le Temple de Dieu (Mt 21,12).

Le « médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Jésus Christ » (1Tm 2,5) va souffrir pour le salut du genre humain : c'est pour cela qu'il est descendu du ciel sur la terre, et aujourd'hui il veut approcher du lieu de sa Passion.

Ainsi sera-t-il évident pour tous qu'il va supporter sa Passion de son plein gré, nullement par force.

Invocation à l’ange gardien
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28 mars 2015 6 28 /03 /mars /2015 11:21
« Nous voulons voir Jésus » (Proclus de Constantinople)

Par Proclus de Constantinople (v. 390-446),

évêque .Sermon pour le jour des Rameaux ; PG 65, 772 (trad. Brésard, 2000 ans C, p. 108 rev.)

« Nous voulons voir Jésus »


A Jérusalem la foule criait :

« Hosanna dans les hauteurs. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le Roi d'Israël » (cf Mc 11,10).

Il est bien de dire « celui qui vient », car il vient sans cesse, jamais il ne nous manque :

« Le Seigneur est proche de tous ceux qui l'invoquent en vérité. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Ps 144,18; 117,26).

Le Roi doux et pacifique se tient à notre porte.

Les soldats ici-bas, les anges dans les cieux, les mortels et les immortels criaient :

« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le Roi d'Israël ».

Mais les pharisiens se tenaient à l'écart (Jn 12,19), et les prêtres en étaient outrés.

Ces voix qui chantaient la louange de Dieu retentissaient sans arrêt : la création en était toute joyeuse.


C'est pourquoi, ce jour-là, quelques Grecs, poussés par cette acclamation magnifique à honorer Dieu avec ferveur, se sont approchés d'un apôtre nommé Philippe et lui ont dit :

« Nous voulons voir Jésus ».

Regarde : c'est toute la foule qui remplit la charge de héraut et incite ces Grecs à se convertir.

Aussitôt, ceux-ci s'adressent aux disciples du Christ :

« Nous voulons voir Jésus ».

Ces païens imitent Zachée ; ils ne montent pas dans un sycomore [pour voir Jésus], mais ils se hâtent de s'élever dans la connaissance de Dieu (Lc 19,3).

« Nous voulons voir Jésus » : non pas tant contempler son visage, mais porter sa croix.

Car Jésus, qui voyait leur désir, a annoncé sans ambages à ceux qui se trouvaient là :

« L'heure vient où le Fils de l'homme sera glorifié », appelant gloire la conversion des païens.

« Nous voulons voir Jésus » (Proclus de Constantinople)
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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 10:53
Puissance de la Croix (Théodore de Mopsueste)

Par Théodore de Mopsueste (?-428),

évêque syro-oriental et théologien . Commentaire de Jean ; CSCO 115,116 (trad. Jean expliqué, DDB 1985, p. 64)
 

« Dieu a tant aimé le monde »

 

« Que la croix ne vous effraie pas, dit le Seigneur Jésus, et ne vous fasse pas douter des paroles que je vous dis. »

Le serpent élevé par Moïse dans le désert était efficace par la puissance de celui qui ordonnait de l'élever...

C'est ainsi que le Seigneur se charge du sort des hommes et souffre les douleurs de la croix, mais grâce à la puissance qui l'habite, il a rendu ceux qui croient en lui dignes de la vie éternelle.

Au temps de Moïse, le serpent d'airain, sans posséder la vie, grâce à la puissance d'un autre, délivrait de la mort ceux qui allaient périr sous la morsure venimeuse, pourvu qu'ils tournent leurs regards vers lui.

Jésus, de la même manière, malgré son apparence mortelle et ses souffrances, donne pourtant la vie à ceux qui croient en lui, grâce à la puissance qui l'habite.



Jésus continue :

-« Dieu a tant aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique, afin que tous ceux qui croient en lui ne périssent pas, mais qu'ils aient la vie éternelle. »

« C'est là encore, dit-il, un signe de l'amour de Dieu... »

Comment a-t-il pu dire :

« Dieu a donné son Fils unique » ?

Il est évident que la divinité ne peut pas souffrir.

Cependant, grâce à leur union, l'humanité et la divinité de Jésus ne forment qu'un.

C'est pourquoi, bien que seul l'homme souffre, tout ce qui touche son humanité est attribué aussi à sa divinité...

 

Saint Paul, pour montrer cette grandeur de la Passion, dit :

-« S'ils l'avaient connu, ils n'auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire » (1Co 2,8).

Il veut révéler, en donnant ce titre-là à Jésus, la grandeur de la Passion ; de la même manière, notre Seigneur, pour montrer la richesse de son amour par les souffrances qu'il a supportées, déclare très justement :

« Dieu a donné son Fils unique. »

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 22:51
Notre-Seigneur ouvre les yeux des aveugles (St Ephrem)

Par Saint Ephrem (v. 306-373),

diacre en Syrie, docteur de l'Église
Commentaire de l'Évangile concordant, 16, 28-31 ; SC 121 (trad. SC, p. 299s)

 

« Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir »

 

« Il fit de la boue avec sa salive, et l'appliqua sur les yeux de l'aveugle. »

Et la lumière a jailli de la terre, comme au commencement, quand la ténèbre était répandue sur tout, et qu'il a commandé à la lumière et qu'elle est née des ténèbres (Gn 1,2-3).

Ainsi il a guéri un défaut qui existait depuis la naissance, pour montrer que lui, dont la main achevait ce qui manquait à la nature, il était bien celui dont la main avait façonné la création au commencement.

Et comme on refusait de croire qu'il était avant Abraham (Jn 8,57), il a prouvé par cette œuvre qu'il était le Fils de celui qui, de sa main,

« forma le premier Adam avec la terre » (Gn 2,7).

Il a fait cela pour ceux qui cherchaient des miracles afin de croire :

« Les juifs cherchent des miracles » (1Co 1,22).

Ce n'est pas la piscine de Siloé qui a ouvert les yeux de l'aveugle, comme ce n'étaient pas les eaux du Jourdain qui ont purifié Naaman (2R 5,14) : c'est le commandement du Seigneur qui accomplit tout. 

Bien plus, ce n'est pas l'eau de notre baptême, mais les noms de la Trinité qu'on prononce sur elle qui nous purifient.

« Il enduisit ses yeux de boue », afin que les pharisiens nettoient l'aveuglement de leur cœur.

Ceux qui voyaient la lumière matérielle étaient conduits par un aveugle qui voyait la lumière de l'esprit ; et, dans sa nuit, l'aveugle était conduit par ceux qui voyaient extérieurement, mais étaient spirituellement aveugles.

L'aveugle a lavé la boue de ses yeux, et il s'est vu lui-même ; les autres ont lavé l'aveuglement de leur cœur, et ils se sont examinés eux-mêmes.

Ainsi, en ouvrant extérieurement les yeux d'un aveugle, notre Seigneur ouvrait secrètement les yeux de beaucoup d'autres aveugles.

Dans ces quelques mots du Seigneur étaient cachés des trésors admirables, et dans cette guérison, était esquissé un symbole : Jésus, fils du Créateur.

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 22:11
« Moi, je suis la résurrection et la vie »(St Ephrem)


Par Saint Ephrem

(v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l'Église
Commentaire de l'Évangile concordant, 17, 7-10 ; SC 121 (trad. cf SC p. 307)

 

« Moi, je suis la résurrection et la vie »

 

Quand il a demandé :

« Où l'avez-vous déposé ? », les larmes venaient aux yeux de notre Seigneur.

Ses larmes ont été comme la pluie, Lazare comme le grain, et le sépulcre comme la terre.

Il a crié d'une voix de tonnerre, la mort a tremblé à sa voix, Lazare a jailli comme le grain, est sorti et a adoré le Seigneur qui l'avait ressuscité.

Jésus a rendu la vie à Lazare et est mort à sa place, car, lorsqu'il l'eut tiré du sépulcre et pris place à sa table, lui-même a été enseveli symboliquement par l'huile que Marie a versée sur sa tête (Mt 26,7).

La force de la mort qui avait triomphé depuis quatre jours est écrasée pour que la mort sache qu'il était facile au Seigneur de la vaincre le troisième jour ; sa promesse est véridique : il avait promis qu'il ressusciterait lui-même le troisième jour (Mt 16,21).

Le Seigneur a donc rendu leur joie à Marie et à Marthe en terrassant l'enfer pour montrer que lui-même ne serait pas retenu par la mort pour toujours.

Maintenant, chaque fois qu'on dira que ressusciter le troisième jour est impossible, qu'on regarde celui qui a été ressuscité le quatrième jour.

« Approchez-vous et enlevez la pierre. »

Quoi donc, celui qui a ressuscité un mort et lui a rendu la vie n'aurait-il pas pu ouvrir le sépulcre et renverser la pierre ?

Lui qui disait à ses disciples :

-« Si vous avez la foi gros comme un grain de moutarde, vous direz à cette montagne : Déplace-toi, et elle se déplacera » (Mt 17,20), n'aurait-il pas pu par un mot déplacer la pierre qui fermait l'entrée du sépulcre ?

Certes, il aurait pu aussi enlever la pierre par sa parole, lui dont la voix, alors qu'il était suspendu à la croix, a fendu les pierres et les sépulcres (Mt 27,51-52).

Mais, parce qu'il était l'ami de Lazare, il dit :

-« Ouvrez, pour que l'odeur de la pourriture vous frappe, et déliez-le, vous qui l'avez enveloppé dans son suaire, pour que vous reconnaissiez bien celui que vous aviez enseveli. »

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 20:28
« Abraham a vu mon jour » Imitons la Foi d'Abraham (St Ambroise)

Par Saint Ambroise

(v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Abraham, livre I, 19-20 (trad. coll. Pères dans la foi 74, Migne 1999, p. 49)

« Abraham a vu mon jour »

Considérons la récompense qu'Abraham réclame au Seigneur.

Il ne demande pas des richesses comme un avare, ni une longue vie comme celui qui craint la mort, ni la puissance, mais il demande un digne héritier de son travail :

-« Que me donnerez-vous, dit-il ? Je m'en vais sans enfants » (Gn 15,2).

Agar a mis au monde un fils, Ismaël, mais Dieu lui dit :

-« Ce ne sera pas lui ton héritier, mais un autre issu de toi » (Gn 15,4).

De quel autre parle-t-il ?

Il ne s'agit pas d'Ismaël mais de saint Isaac.

Mais dans le fils légitime Isaac, nous pouvons voir le véritable fils légitime, le Seigneur Jésus Christ qui, au début de l'Évangile de saint Matthieu, est appelé fils d'Abraham (Mt 1,1).

Il s'est montré vrai fils d'Abraham en faisant resplendir la descendance de son ancêtre ; c'est grâce à lui qu'Abraham a regardé vers le ciel et a pu voir sa postérité briller comme les étoiles (Gn 15,5).

L'apôtre Paul dit :

-« Une étoile diffère en éclat d'une autre étoile ; il en est ainsi pour la résurrection des morts » (1Co 15,41).

En associant à sa résurrection les hommes que la mort gardait en terre, le Christ leur a donné part au royaume du ciel.

La filiation d'Abraham s'est propagée uniquement par l'héritage de la foi, qui nous prépare au ciel, nous rapproche des anges, nous élève jusqu'aux étoiles.

« Dieu dit : ' Telle sera ta descendance ' et Abraham crut en Dieu » (Gn 15,6).

Il a cru que le Christ par son incarnation serait son héritier. Pour te le faire savoir, le Seigneur a dit :

-« Abraham a vu mon jour et s'est réjoui ».

Dieu l'a considéré comme juste parce qu'il n'a pas demandé d'explication mais a cru sans la moindre hésitation.

Il est bon que la foi devance les explications, sinon nous aurions l'air d'en demander au Seigneur notre Dieu, comme à un homme.

Quelle inconvenance de croire des hommes quand ils témoignent au sujet d'un autre, et de ne pas croire Dieu quand il parle de lui !

Imitons donc Abraham pour hériter le monde par la justification de la foi, qui l'a fait hériter de la terre.

 

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 20:16
 La Miséricorde favorise t-elle le péché ? (St Augustin)

 

« Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus »

 

« Ils se retirèrent tous, l'un après l'autre. »

Ils ne restèrent plus que deux, la misérable et la Miséricorde.

Mais le Seigneur, après les avoir frappés avec le trait de la justice, ne daigna pas non plus regarder leur chute ; détournant d'eux son regard, « il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol ».


Cette femme étant restée seule, tous les autres étant partis, il leva les yeux vers elle.

Nous avons entendu la voix de la justice, écoutons aussi celle de la bonté...

Cette femme s'attendait à être punie par celui en qui on ne pouvait trouver de péché.

Mais lui, qui avait repoussé ses ennemis par la voix de la justice, levant sur elle les yeux de la miséricorde, l'interrogea :

« Personne ne t'a condamnée ? »

Elle répondit :

« Personne, Seigneur ».

Il lui dit :

« Moi non plus, je ne te condamnerai pas. Tu as pu craindre d'être condamnée par moi parce que tu n'as pas trouvé de péché en moi ; moi non plus je ne te condamnerai pas ».


Qu'est-ce à dire, Seigneur ?

Tu favorises donc les péchés ?

Non, pas du tout.

Remarque ce qui suit :

« Va, et désormais ne pèche plus ».

Le Seigneur a donc condamné, mais il a condamné le péché, non le pécheur...

Qu'ils fassent donc attention, ceux qui dans le Seigneur aiment sa bonté, et qu'ils craignent sa vérité...

Le Seigneur est bon, le Seigneur est lent à la colère, le Seigneur est miséricordieux, mais le Seigneur aussi est juste et le Seigneur est plein de vérité (Ps 85,15).

Il t'accorde le temps de te corriger, mais tu aimes mieux jouir de ce délai que te réformer.

Tu as été méchant hier, sois bonaujourd'hui ; tu as passé cette journée dans le mal, demain au moins change ta conduite.


C'est donc le sens des paroles qu'il adresse à cette femme :

« Moi non plus, je ne te condamnerai pas, mais, assurée pour le passé, sois en garde pour l'avenir.

Moi non plus, je ne te condamnerai pas, j'ai effacé ce que tu as commis ; observe ce que j'ai prescrit pour obtenir ce que j'ai promis ».

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