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2 mai 2015 6 02 /05 /mai /2015 07:32
COMMENT DEVENIR ET POURQUOI RESTER CHRETIEN ORTHODOXE

Exposé donné lors d'un pèlerinage orthodoxe à Felixstowe en août 2001

INTRODUCTION

Nous entendons parfois des gens raconter comment ils en sont venus à rejoindre l'Eglise orthodoxe. Bien que chaque histoire soit intéressante, et parfois même extraordinaire, je pense que les histoires racontant comment des gens sont restés de fidèles chrétiens orthodoxes malgré les tentations seront de plus grande utilité. Comme il est écrit dans l’évangile: "C'est à votre constance que vous devrez votre salut" (Luc 21,19).

De plus, je n'ai pas intitulé cet entretien "Comment entrer dans l'Eglise orthodoxe"mais "Comment devenir et rester un chrétien orthodoxe." Car rejoindre l'Eglise orthodoxe ou devenir un membre de l'Eglise orthodoxe, cela concerne des changements externes, et ce n'est pas la même chose que "devenir un chrétien orthodoxe," qui concerne des changements intérieurs. Et rester un chrétien orthodoxe est encore plus important, c'est pourquoi j'ai consacré 3 fois plus de temps à cette partie-là qu'à comment devenir chrétien orthodoxe.

DEVENIR ORTHODOXE – CONVERSION ET INTÉGRATION

Définissons d'abord nos termes en parlant d'un nombre de mots qui sont utilisés dans ce contexte. Tout d'abord, il y a la phrase nulle "orthodoxe de naissance." Cela n'existe pas. Personne n'est "né orthodoxe", nous sommes tous nés païens. C'est pour cela que nous exorcisons d'abord puis baptisons. Plus acceptables sont les termes, "né dans une famille orthodoxe" et "orthodoxe depuis le berceau". Il est intéressant de noter que les gens qui utilisent avec condescendance des termes comme "orthodoxe de naissance" appellent les enfants des "convertis"… des "convertis".

Ensuite il y a le mot "converti." Lorsque des gens disent qu'ils sont convertis, je leur demande d'abord : "Convertis à quoi?" Au folklore grec? A l'alimentation russe? Au pharisaïsme? A la nostalgie d'un anglicanisme ou d'un catholicisme-romain démodés? A un passe-temps intellectuel de syncrétisme?

Il est vrai, en un sens, que nous sommes tous, toujours, des convertis, parce que nous avons tous à constamment nous convertir au Christ. C'est le sens du Psaume 51. Le roi-prophète David aussi fut un converti, un "né de nouveau", après son grand péché. Hélas, le mot "converti" n'est en général pas utilisé dans ce sens spirituel mais dans un sens séculier. J'espère que quand les gens s'appellent eux-mêmes "convertis", ils veulent dire qu'ils sont convertis au christianisme (qui est le mot correct pour orthodoxie). J'espère aussi que quand ils disent qu'ils sont "convertis", cela signifie qu'ils ont été très récemment reçus dans l'Eglise. Hélas, je dois admettre que ce n'est pas toujours le cas. Les années passant, j'ai rencontré des gens qui étaient entrés dans l'Eglise orthodoxe dix, vingt, trente ans auparavant voire plus, et qui étaient encore des "convertis" et même qui s'appelaient eux-mêmes "convertis". Et ceci même dans le cas de certains clercs, prématurément ordonnés.

Cela me dépasse, car cela signifie que même après des années comme membres "de nom" de l'Eglise orthodoxe, ils ne sont pas encore devenus chrétiens orthodoxes, ils n'ont pas encore intégré l'Eglise, ils n'ont pas encore grandit naturellement dans l'orthodoxie, et il ne mènent toujours pas un genre de vie orthodoxe, ils n'ont pas encore acquis cet instinct d'orthodoxie, qui signifie que l'orthodoxie est leur unique demeure spirituelle, qu'elle est leur os et leur sang, qu'ils respirent l'orthodoxie parce que leurs âmes sont orthodoxes. Ils souffrent de l'affliction spirituelle du "convertitisme". Ils sont restés néophytes. Ils n'ont accompli que ce que le diable voulait qu'ils accomplissent – être incomplets. C'est pourquoi les Russes, faisant un jeu de mot sur le mot russe "konvert", qui signifie une enveloppe, disent plutôt vrai en parlant de certains convertis : "le problème avec le 'konvert', c'est qu'il est soit souvent vide, ou souvent décollé."…

Il peut y avoir bien des raisons à cet état de convertitisme. Ce peuvent être des gens qui sont rentrés dans l'Eglise orthodoxe et n'ont pas trouvé de paroisse où aller, au moins avec des offices dans une langue qu'ils pourraient comprendre. Par exemple, j'ai rencontré des gens qui avaient été orthodoxes depuis quarante ans mais n'avaient jamais participé à une vigile pascale dans leur propre langue! J'ai rencontré des gens qui étaient orthodoxes depuis cinq ans et n'avaient jamais assisté à la moindre vigile pascale, parce que leur communauté orthodoxe locale n'a que dix liturgies par an et uniquement des samedis matin ! J'ai rencontré des gens qui étaient orthodoxes depuis soixante ans et n'avaient jamais été à des vêpres ou un office de vigile! En d'autres mots, de telles personnes n'ont jamais eu l'opportunité d'apprendre et de s'intégrer. Cependant, il y a malheureusement aussi d'autres raisons pour lesquelles des gens ne s'intègrent pas dans la vie de l'Eglise.

En principe, le clergé ne devrait recevoir quelqu'un au sein de l'Eglise orthodoxe que pour des raisons positives. Le fait est qu'il y a des gens qui souhaitent rejoindre l'Eglise orthodoxe pour des raisons négatives, par exemple par dégoût pour une Eglise ou un membre de son clergé. C'est de la psychologie, pas de la théologie, et en plus, pas très saine, ni très chrétienne, comme psychologie.

Je me souviens comment dans les années 1970, celui qui est à présent l'évêque Kallistos [Ware] me raconta comment un groupe de convertis lui avaient demandé d'écrire un livre dénonçant toutes les hérésies de l'anglicanisme. Les convertis en question, et ils étaient en effet convertis, étaient bien entendu tous des ex-anglicans! Ils n'avaient pas compris que leur motivation, à tous, provenait de leurs problèmes psychologiques personnels, de leur réaction, qu'ils étaient occupés à masquer derrière leur zèle passionné. C'est fort justement que l'évêque Kallistos refusa d'écrire quelque chose de négatif. En tout cas, aucun orthodoxe n'aurait acheté le bouquin, parce qu'il n'aurait pu être de quelqu'utilité que ce soit pour des néophytes ex-anglicans. Ce fut un livre en moins à réduire en pâte !

Habituellement, un prêtre sait découvrir si les motivations de ceux qui souhaitent rejoindre l'Eglise orthodoxe sont négatives rien qu'en attendant de voir si ces gens viennent aux offices religieux. Habituellement, ces gens super-zélés qui aiment lire à propos de la foi ou parler de la foi dans des forums ou ailleurs, sont ces mêmes personnes qui font de l'absentéisme à l'église. Leur zèle se passe tout dans la tête ou dans leurs émotions, pas dans leur cœur et âme, et dès lors pas dans leur vie et leur pratique.

Ensuite, il y a ceux qui ont été attirés à l'Eglise par une découverte durant un voyage. J'appelle ces gens des "orthodoxes de vacances." Leur attirance n'est souvent pas vers le Christ, mais vers une culture étrangère et exotique – et plus exotique c’est, mieux c'est ! Menant une vie très monotone, l'Eglise orthodoxe leur donne quelque chose pour rêver, habituellement leurs prochaines vacances en Crête ou quelque part du genre. A nouveau, un prêtre sait facilement découvrir si leur intérêt est sérieux en regardant s'ils viennent à l'église. En général, ils ne viennent pas, parce qu'ils ne sont pas en vacances! Hélas, certains d'entre eux ont été reçus dans l'Eglise par des prêtres manquant de discernement, dans leur lieu de villégiature, que ce soit en Roumanie, Russie, Grèce, Chypre, au Mont Athos ou ailleurs. Ne connaissant rien de la foi orthodoxe, ils se présentent sur le pas de votre porte et vous avez à leur expliquer que bien qu'ils soient membres de l'Eglise orthodoxe, ils ne sont en réalité pas encore devenus orthodoxes. Souvent, de toute manière, de telles personnes peuvent bien vous téléphoner, mais en général ne viendront jamais à un office à l'église, parce qu'ils auront cessé de pratiquer avant de s'être préparés à venir à l'église.

Ensuite il y a ces gens qui viennent avec leur propre agenda, souvent des "je-sait-tout", qui ont lu tous les livres existant sous le soleil, mais n'ont pas encore la moindre idée de la lettre A de l'ABC chrétien. Et ils arrivent avec leurs desiderata qu'ils souhaiteraient imposer! "Oui, je veux rejoindre l'Eglise orthodoxe, mais à condition qu'elle ait d'abord été 'réformée' et 'modernisée'!" - "Oui, c'est bon ainsi, mais je voudrais qu'on rajoute quelques hymnes occidentaux avant le Canon!", ou "Je ne rejoindrai l'Eglise orthodoxe que lorsqu'elle célébrera Pâques en même temps que ma tante Suzanne qui est protestante!", ou "Tout est parfait sauf que vous utilisez beaucoup trop de cierges. Retirez ces cierges et je rejoindrai l'Eglise orthodoxe." - "Je ne deviendrai orthodoxe que si vous avez une icône de S. François d'Assise!" - "Je ne rejoindrai l'Eglise orthodoxe qu'à condition que tout le monde y vote pour le parti politique XYZ et aille en vacances en Toscane!". Ce sont peut-être des exemples extrêmes, mais ce sont des exemples authentiques. Ce sont tous des exemples de manque d'humilité. Aucun prêtre ne devrait recevoir des gens pareils au sein de l'Eglise pour la simple raison qu'ils n'aiment pas et n'acceptent pas l'Eglise et son Maître le Christ. Il n'y a qu'un seul critère pour entrer dans l'Eglise orthodoxe, c'est parce que vous êtes convaincus que c'est pour votre salut personnel, pour votre survie spirituelle, parce que c'est la sainte volonté de Dieu pour vous, parce que vous savez que c'est votre demeure spirituelle, et que quelqu'en soit le prix, vous ne pourrez jamais être rien d'autre.

Récemment, un prêtre qui avait reçu des gens dans l'Eglise au cours des vingt dernières années me raconta que la liste de gens qu'il avait reçus et qui avaient fait défection était plus longue que celle de ceux qu'il avait reçus et qui avaient persévéré. Ce prêtre est relativement prudent quand il s'agit de recevoir les gens, mais je connais deux autres paroisses où la liste des défections est au moins vint fois plus longue que celle des persévérants. Dans les deux cas, je dois admettre que c'est la politique de la paroisse qui est à remettre en cause. Présentez-vous y et demandez, et vous serez automatiquement reçus dans l'Eglise endéans les deux semaines, sans la moindre instruction.

Mais pourquoi alors est-ce que des gens abandonnent la pratique de la foi à laquelle ils ont choisit d'appartenir de leur plein gré? Si nous examinons cette question, peut-être pourrons-nous apprendre quelques leçons qui sont utiles pour nous et qui pourrons nous aider à rester un fidèle orthodoxe.

Tout d'abord, nous devons nous examiner nous-mêmes. A quoi sommes-nous en fait attachés dans l'Eglise? Il y en a qui disent : "C'était si merveilleux à l'église aujourd'hui! Le chant était si beau, l'encens sentait si bon!" Des paroles pareilles me font penser qu'il est peu probable que cette personne revienne. De telles personnes semblent avoir un feu intérieur qui éclate dans un jaillissement d'enthousiasme et d'émotion. Mais comme tous les feux vifs, ils brûlent vite et ne laissent que des cendres froides. Cet attachement aux apparences et à l'exotisme est dangereux, parce que nous passons à côté de l'essentiel.

L'attachement aux apparences peut s'étendre aux vêtements, langues, nourriture et folklore étrangers. Je me souviens d'une paroisse russe en Belgique, on savait directement qui y étaient les convertis : les hommes portaient des barbes de paysans russes du XIXe siècle, et les femmes portaient des longues jupes sans élégance et semblaient porter une nappe de table sur la tête. Vous saviez qui étaient les Russes parce qu'ils étaient habillés normalement. Dans une paroisse grecque ici, il y avait deux prêtres, un Grec et un converti. Vous reconnaissiez directement qui était le converti parce qu'il portait d'énormes robes à large manches et un énorme chapeau-cheminée sur sa tête ; le Grec ne portait qu'une tunique. Dans une autre paroisse russe, les Russes parlaient toujours de chanter, de Noël et de Pâques, mais les "convertis" (et c'est bien ce qu'ils étaient) parlaient de "psalmodier" et "la Nativité" et "Pascha." Un vrai Russe, né en Union Soviétique, me raconta un peu cruellement pourquoi il aimait le converti de sa paroisse "parce qu'il me fait marrer avec tout son folklore." Le zèle non-éclairé est toujours ridicule.

Le zèle doit être canalisé afin d'atteindre quelque chose de positif. J'ai un ami Chypriote grec, né et élevé à Londres, qui me raconta que son plat préféré était le steak et la tourte aux rognons, et que c'était la première chose qu'il mangeait à Pâques lorsque le jeûne était finit. Je lui ai demandé s'il mangeait parfois dans un restaurant grec. Il répondit : "Oh non, ça c'est juste bon pour les Anglais." Il me raconta aussi comment à Londres, dans les mariages entre Chypriotes, les invités avaient l'habitude d'attacher des billets de banque aux vêtements du nouveau couple, une sorte de cadeau de mariage. Lorsque pour la première fois il vit un mariage à Chypre, alors qu'il avait 25 ans, les gens là-bas ne firent pas cela. Pourquoi? Parce qu'ils avaient cessé de le faire dans les années 1960, considérant cela comme une sorte de coutume paysanne primitive. En d'autres termes, ils avaient cessé de le faire après que la plupart de leurs compatriotes Chypriotes grecs avaient émigré à Londres, mais ceux à Londres avaient conservé la vieille coutume des années 1950. Et voilà que les convertis veulent imiter cette coutume morte !

A cet égard, j'ai rencontré récemment un autre "converti" qui venait de rentrer de vacances en Grèce, et en parlait avec beaucoup d'enthousiasme comme étant une "terre sainte" pleine de "saintes personnes," parce que "les orthodoxes sont saints". Hé bien, je ne peux que supposer qu'il a dû passer tout son séjour dans d'excellents monastères – en passant, tous les monastères ne sont pas excellents. Je recommanderais à de telles personnes d'aller visiter les prisons grecques. Elles sont pleines d'orthodoxes – des voleurs, des assassins, des violeurs, des proxénètes, des escrocs orthodoxes. Vous pouvez le dire, ils sont tous orthodoxes! Voyez-vous, la nature humaine est la même dans le monde entier.

Ce que je veux dire c'est que si nous nous attachons aux apparences, alors nous devrions d'abord nous demander à nous-mêmes : à quelles apparences sommes-nous donc attachés? Si nous ne faisons pas preuve de discernement, nous pourrons en effet avoir l'air fort bête. Toutes les apparences ne sont naturelles que si elles reflètent ce qui est en nous. Si le christianisme orthodoxe est en nous, alors nos apparences seront celles de tout chrétien orthodoxe. Nous gagnerions certainement à prendre l'habitude de visiter d'autres paroisses orthodoxes, des pays où il y a beaucoup d'églises orthodoxes, observant et analysant notre aspiration à l'authenticité. La pire des choses ce sont ces petites communautés de "convertis", refermées sur elles-mêmes, et qui ne voient jamais rien d'autre. Elles peuvent finir par avoir des pratiques qui n'existent nulle part ailleurs sur terre, et cependant penser être "plus orthodoxes" que qui que ce soit d'autre! A nouveau, l'humilité est la solution pour guérir cette maladie, et l'humilité commence avec le réalisme, pas avec la fantaisie. Aucune spiritualité n'a jamais été fondée sur de la fantaisie. Sans une sobre humilité, il y a toujours l'illusion, qui est suivie par le découragement et la dépression. C'est la loi spirituelle.

Voir la réalité d'églises orthodoxes est un excellent remède contre la maladie des fantaisies. Se rappeler que certaines Eglises orthodoxes sont des Eglises d'Etat, et que bien d'autres ont des mentalités d'Eglise d'Etat. Une expérience qui donne à réfléchir, c'est la rencontre avec un certain nombre de ces diacres, prêtres et évêques qui se vantent de combien "ils gagnent" comme salaire, qui sont "hors service" à partir de 17h et les lundis et jeudis, et qui ne peuvent dès lors pas y célébrer de funérailles, qui disent qu'être dans le clergé c'est un bien meilleur boulot que ce qu'ils auraient autrement dû faire parce qu'ils n'étaient pas trop brillants à l'école et que l'alternative c'était être larbin dans une usine. .. Mais c'est la réalité. Le contact avec cette réalité peut être de grand secours pour mettre un terme au zèle non-éclairé, aux ghettos de convertis, à tout ce que j'appelle "l'effet de serre". Cela ramène les gens les pieds sur terre, et cela leur rappelle que c'est là où il devrait se trouver, car notre religion est la religion de l'Incarnation. Ce que les autres pensent et font, ce ne sont pas nos affaires, notre tâche c'est le salut de notre propre âme.

A cet égard, une des principales raisons pour laquelle certains convertis ne cessent pas d'être des convertis et ne deviennent pas orthodoxes, c'est parce qu'ils n'ont pas de travail. Le besoin de gagner votre pain quotidien, d'être avec d'autres personnes, est un excellent moyen pour que les gens commencent à vivre leur foi (au lieu de juste y réfléchir). Ceci peut éviter ce qu'on appelle les tentations de la gauche et de la droite. Les tentations de gauche sont le laxisme, la faiblesse, le compromis, l'indifférence. Les tentations de droite sont : juger sévèrement les autres, le zèle méprisant du Pharisien, "le zèle non-éclairé." Ces tentations sont d'un danger équivalent et doivent être autant combattues les unes que les autres. Toutes amènent à un gaspillage d'une quantité énorme de temps et d'énergie dans des distractions telles que la discussion sur des problèmes sans intérêt genre l'œcuménisme, plutôt que de prier. Vivre dans la société est le moyen qui nous permet d'apprendre à nous connaître nous-mêmes, voir nos défauts et éviter de nous fourvoyer dans des problèmes théoriques.

Certains sont vraiment imbus d'eux-mêmes! Certains sont vraiment pleins de suffisance et se gonflent. D'abord – si vous le leur permettez – ils vont vous détailler l'histoire de leur vie, et ensuite ils vont vous raconter les derniers ragots à propos du prêtre X, de l'évêque Y, et ensuite de la juridiction Z. Et cela quand bien même ils ne connaîtraient pas l'ABC de la foi d'un enfant. Cependant, le fait est que le christianisme, et c'est ce dont nous parlons, ce n'est rien de tout cela. Si vous n'avez pas de contact avec la réalité, alors vous n'apprendrez jamais les choses réelles. La vie de l'Eglise n'a rien à voir avec toute cette absurdité. Il n'y a rien de plus ennuyeux que de discuter de la personnalité et des activités d'autrui, clergé ou laïc, sauf bien sûr du péché les concernant, car le péché est toujours ennuyeux, c'est toujours la même chose. Posez la question à quelqu'un qui écoute des confessions !

La vie d'Eglise, c'est : qui va faire le café? Qui va faire la vaisselle? Qui va s'occuper des fleurs? Qui va tondre la pelouse? Qui va préparer et cuire les prosphores? Qui va nettoyer les toilettes? Saint Nectaire accomplissait cette dernière tâche alors qu'il enseignait à Athènes, quand bien même il portait l'imposant titre de "métropolite de la Pentapole". Alors comment pourrions-nous nous en plaindre? Après tout, c'est une des premières tâches confiées aux novices dans les monastères !

Bien entendu, ce ne sont pas les principales tâches dans la vie de l'Eglise. Continuons :

La vie d'Eglise, c'est : Qui va apprendre à chanter? Qui va venir à tous les offices à l'église? Qui va respecter tous les jeûnes de l'Eglise? Qui va lire chaque jour ses prières matinales et vespérales? Qui va se préparer consciencieusement pour la confession et la communion? Qui va lire tous les jours les lectures prévues de l'évangile et de l'épître? Et en fait, si vous voulez la réalité brute, qui choquera certains "convertis": la vie d'Eglise c'est aussi: qui paiera les factures? Oui, la vie d'Eglise, cela concerne l'engagement, la chose qui manque le plus dans notre culture actuelle, tiédasse et médiocre. Etre un chrétien, et je vous le rappelle, c'est tout ce que le mot "orthodoxe" signifie, c'est très difficile. Depuis le Christ, personne n'a jamais dit autre chose. Sans un engagement ferme, nous ne resterons jamais orthodoxes. Etre chrétien, c'est aimer Dieu et aimer son prochain. Si nous ne sommes pas préparés ne fût-ce qu'à l'essayer et le mettre en pratique, alors ça n'ira jamais. Malheureusement, certains pensent qu'être un chrétien orthodoxe – je sais, c'est un raisonnement vide, un cercle vicieux – ça ne concerne pas l'amour de Dieu et de son prochain. Ils pensent qu'il s'agit de lire des bouquins, d'avoir des opinions, de condamner autrui, de manger de la nourriture étrange, d'être intolérant, ou de porter des vêtements bizarres. Notre Seigneur n'a jamais rien dit de tout cela. Il a dit : "Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres" (Jean 13,34). Le fait est que tous les chrétiens étaient autrefois chrétiens orthodoxes, mais la plupart n'ont pas compris et ont chuté.

Le christianisme orthodoxe, ce n'est pas être reçu dans l'Eglise orthodoxe et puis dire : "Ça y est, j'y suis arrivé." C'est entrer dans l'arène, c'est se trouver sur la croix. J'ai souvent entendu des anglicans dire: "Je sais que l'orthodoxie, c'est l'authentique, mais je n'y parviendrais jamais." Je suppose que cela a au moins le mérite de l'honnêteté. Je pense toujours à ces paroles de ce saint prêtre, Clément d'Alexandrie, au IIIe siècle: "Si l'homme n'est pas couronné par le martyre, veillez à ce qu'il ne soit pas loin de ceux qui le sont." La solution, c'est de lire l'évangile selon saint Jean, d'avoir une règle de prière quotidienne. "Le Royaume des cieux est pris par la force", dit l'évangile.

La nostalgie se définit par un attachement au passé. Ce n'est pas chrétien, quand bien même nous trouverions naturel et humain d'avoir de l'indulgence envers nous-mêmes de temps à autre. Le problème est que cela nous détourne de vivre dans la réalité du temps présent, ce que nous sommes supposés faire. Certains par exemple vous diront qu'ils ne peuvent pas rester orthodoxes parce que cela signifie qu'ils ne pourraient plus faire ce qu'ils avaient l'habitude de faire – aller au bistrot les samedis soirs, ne plus manger de viande les dimanches durant les jeûnes. D'autres vous diront qu'ils trouvent non-hygiénique le fait d'embrasser des icônes, des reliques, la main du prêtre (et même prendre la communion) – ils n'ont jamais eu l'habitude de le faire. On se demande pourquoi de telles personnes se sont donné la peine de venir ici !

Oui, je comprends les problèmes des mariages mixtes, les problèmes de régime alimentaire, le problème de rendre visite à des parents qui ne sont pas orthodoxes, le problème des calendriers. Alors, voici deux choses. La première, l'Eglise n'est pas un bâton qui est là pour nous décourager. Mais souvent, les gens se fabriquent leur propre bâton pour se battre eux-mêmes. Si nous rendons visite à un parent durant une période de jeûne et qu'il nous offre de la nourriture non-carémique, l'Eglise ne nous dit pas d'être des bigots auto-satisfaits et de refuser. Elle nous dit d'être humbles. Certains disent : "Je ne peux pas manger cela car je suis saint." Oh oui, nous avons tous entendu cela, sinon dans ces termes-là, au moins dans cet esprit. Si l'oncle Alfred de votre épouse est terriblement malade, cloué sur son lit d'hôpital et désespérément seul et que la seule solution pour lui rendre visite, c'est le dimanche matin, alors l'Eglise nous dit d'aller lui rendre visite. C'est mieux que de refuser d'emmener votre épouse parce que vous avez besoin de la voiture pour aller "à mon église" et puis avoir une querelle familiale. Le bon sens commun et le discernement dans nos choix sont essentiels.

En ce qui concerne les mariages mixtes, le discernement est vital. J'ai vu des "convertis" orthodoxes harceler et harceler leur conjoint pour devenir membre de l'Eglise orthodoxe. Le résultat est toujours négatif. D'un autre côté, j'ai vu des gens attendre patiemment, 10, 20 ou 30 ans durant, sans ne fût-ce que mentionner la possibilité d'entrer dans l'Eglise orthodoxe, et pour finir, l'autre conjoint demandait spontanément à y entrer. C'est l'exemple de patience chrétienne du conjoint qui avait converti.

Dans les petites paroisses anglaises de l'Eglise orthodoxe, certains des problèmes d'isolement rencontrés par beaucoup qui se joignent à l'Eglise orthodoxe ont été résolus, au moins en partie. Si vous allez dans ce que j'appelle des "paroisses d'Eglise d'Etat", vous ne trouverez pas souvent du café ou du thé après l'office, ou quelqu'un avec qui parler. Inversement, la plupart des paroisses anglaises ont une salle paroissiale. Là, après la liturgie ou un office de semaine, les orthodoxes isolés, de quelqu'origine que ce soit, peuvent se rencontrer. Une personne venue chez nous, provenant d'Europe orientale, voyant cela, dit : "Ici, c'est comme dans l'Eglise ancienne". Bien sûr, elle ne voulait pas dire que nous étions "saints" ou quelque chose du genre, mais elle voulait dire que dans notre communauté, nous étions proches, nous nous connaissions les uns les autres.

Et ceci ne veut en rien dire qu'ici c'est "mieux" qu'en Europe orientale; c'est simplement que nous avons à former une communauté, avec une salle paroissiale, avec café et thé, parce que sinon nous ne pouvons pas survivre en tant que petit groupe minoritaire confessant des valeurs spirituelles dans le grand désert spirituel de la Grande-Bretagne moderne [- ou quelqu'autre pays d'Occident; note du traducteur]. C'est notre survie, c'est notre famille et communauté de substitution dans la société actuelle, fragmentée, individualiste, consumériste et sans vie relationnelle. Ce n'est pas nécessaire dans certaines parties de l'Europe orientale, parce que tout le monde y est orthodoxe, donc la communauté orthodoxe est tout autour de vous. Mais ici ce n'est plus le cas.

A présent, j'aborderai un problème très particulier qui concerne spécialement l'Anglais contemporain, et en particulier, le caractère anglican. La culture protestante ambiante en Grande-Bretagne pour au moins les six dernières générations a rendu les gens très "coincés" et réservés, ce qui est en réalité une forme d'orgueil. Pour nombreux Anglais, il est très difficile d'aborder la confession, un important sacrement dans l'Eglise orthodoxe. C'est pourquoi dans des cultures protestantes un peu moins coincées, comme dans ces Etats-Unis imprégnés de culture de l'introspection, bien que les gens n'aillent pas se confesser, ils vont chez leur psychothérapeute. Là, ils peuvent tout dire, et puisqu'ils paient, ils peuvent s'y entendre dire qu'ils sont des gens bien comme il faut. La confession est différente de cela. C'est une question délicate, et je pense qu'il est bon de parler de vos réserves avec un prêtre en dehors de la confession avant même d'aller en confession. Apprenez d'abord à vous connaître mutuellement.

Voici un certain nombre de choses à comprendre: Premièrement, aucune confession n'est faite à un prêtre. C'est à Dieu, en présence d'un prêtre, qui est supposé essayer de donner quelques conseils judicieux. La plupart des prêtres n'auront aucune objection à ce que vous vous confessiez auprès d'un autre prêtre, hors de votre propre paroisse. Certains se réjouiront même que vous le fassiez ! Trouvez le bon confesseur, qui vous convienne. S'il vit fort loin, donnez-lui votre confession par téléphone, courrier électronique ou lettre. Il vous répondra et ensuite vous irez chercher l'absolution auprès de votre prêtre local qui est au courant de cet arrangement. C'est la solution utilisée par les épouses et enfants des prêtres. Elle pourrait l'être par vous.

Pour finir, comme je l'ai déjà dit, il n'y a rien de plus ennuyeux que le péché. Je suis toujours surpris lorsque des gens viennent en confession et s'attendent à ce que je me souvienne de leur dernière confession. J'oublie toujours les choses ennuyeuses. Un des meilleurs pères confesseurs que j'aie jamais rencontré était presque totalement sourd. Après avoir dit ma partie, dont il n'avait quasiment rien entendu, il me donnait quelques-uns des meilleurs conseils que j’aie jamais reçus.

Il est inévitable que vous ne vous entendrez pas toujours avec tout le monde dans votre paroisse. Ainsi en est-il de la nature humaine. Mais ce n'est pas une raison pour vous en aller, claquant la porte, et ne restant pas orthodoxe. Peut-être passez-vous trop de temps à l'église en dehors des offices? Oui, nous prenons une tasse de café ou de thé après l'office, mais vous n'êtes pas obligé de rester. Certains des meilleurs orthodoxes ne restent pas ! Peut-être vos relations sont-elles trop proches avec les autres paroissiens ? Est-ce que ces personnes-là ne sont pas dans la même situation ? Si vous n'avez pas de centres d'intérêt communs, autres qu'avoir une foi commune, pourquoi passer tant de temps avec eux ? Passer trop de temps avec des gens avec qui vous avez si peu en commun en termes de caractère et de goûts est une bonne recette pour les conflits. Après tout, vous n'êtes pas marié avec eux !

Et il en est de même concernant votre relation avec le prêtre. Vous pouvez avoir quelque chose en commun en matière de personnalité. Mais peut-être pas. Peut-être ne le trouverez vous "pas assez monastique" ou peut-être le trouverez-vous trop "libéral" [laxiste, moderniste, ndt], ou peut-être tout simplement profondément ennuyeux. Bon, d'accord, mais aller à l'église n'a rien à voir avec une étroite amitié avec le prêtre et acheter les mêmes céréales pour petit-déjeuner que lui. Franchement, si vous savez ce qu'il mange au petit-déjeuner, alors vous le connaissez un peu trop bien.

Un autre domaine de conflits dans la vie paroissiale ce sont les assemblées et conseils paroissiaux. Dans la plupart des paroisses orthodoxes, ils ont lieu une fois par an, après la liturgie dominicale, durant le Grand Carême. Et cependant, j'ai entendu de certains groupes de convertis qu'ils se réunissent sans cesse, une fois par mois voire plus, discutant toujours des mêmes vieux trucs. C'est quelque chose qui vient de l'anglicanisme, pas d'une pratique orthodoxe. Franchement, cette sorte de vie est "presqu'incestueuse", beaucoup trop de proximité pour être à l'aise. La discussion de détails pointilleux n'est pas seulement ennuyeuse, mais c'est aussi une perte de temps. Pire encore, certains s'y impliquent de manière passionnée et s'attachent aux détails. Je me souviendrai toujours d'une personne, professeur d'Université, dans une réunion paroissiale il y a quelque 25 ans d'ici, qui déclara que si on repeignait le plafond de l'église en bleu, il n'y remettrait plus jamais les pieds. En fait, il ne l'a pas fait. Il est mort peu après…

Que retiendrez-vous de cet exposé? J'espère les points suivants :

Nous rentrons dans l'Eglise et nous restons dans l'Eglise afin de sauver nos âmes, et rien d'autre. L'Eglise n'est pas un loisir, un jeu, un intérêt privé, un prétexte, ou même une communauté. C'est le salut de nos âmes. Nous y réussissons en étant d'abord nous-mêmes et ensuite en étant le meilleur de nous-mêmes. S'il y a quoique ce soit d'autre, tout cela est secondaire. Nous ne devons jamais perdre cela de vue. Si nous le faisons, alors nous nous trompons et nous sommes sur la voie pour quitter l'Eglise.

Afin de sauver nos âmes, nous devons d'abord nous connaître nous-mêmes, recherchant et découvrant nos propres fautes, péchés et défauts. Ensuite, nous devons les prendre à bras le corps et les combattre, mais progressivement et en douceur, et commencer à les dompter, et ne jamais laisser tomber ce combat. Nous saurons que nous ne sommes pas occupés à cela à chaque fois que nous commencerons à nous occuper des fautes des autres. Si notre fierté personnelle est blessée au cours de la vie ecclésiale, Dieu merci. C'est pour ça que nous y sommes, pour devenir humble.

http://orthodoxengland.org.uk/fbrorthoc.htm

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 05:48
LES NOMS DU CHRIST-JESUS

LES NOMS DU CHRIST-JÉSUS

Yéchoua (le nom hébreu de Jésus) vient de la racine hébraïque de la racine : " Yacha" qui signifie : droiture, justice, probité, intégrité.Yéchoua signifie: secours, délivrance, salut, triomphe, aide, sauvetage, assistance, affranchissement, victoire, bonheur, félicité... et tout cela vient de "Yé" ou de "Ya" donc de IHWH, le Seigneur Tout Puissant !

Un nom hébreu représente la nature de la personne qui le porte. Donc Jésus est venu nous sauver toi et moi, c'est-à-dire il est venu nous secourir, délivrer, sauver, faire triompher, aider, assister, affranchir, donner la victoire, donner le bonheur et la félicité.
Jésus dit dans Jean 10:10 :"... je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance".

"L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres... pour guérir ceux qui ont le coeur brisé... pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés..." (Luc 4:18,19), (Isaïe 61:1).

"Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les oeuvres du diable. "(1 Jean 3:8).

"Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres." (Jean 12: 46).

"Si quelqu'un entend mes paroles et ne les garde point, ce n'est pas moi qui le juge; car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde."(Jean 12: 46)

"Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi."(Jean 12:32)

“Celui qui m'a vu a vu le Père” (Jean 14:9)

“Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.”(Jean 14:6).

LES NOMS DE JESUS

Consolateur (1 Jean 2:1)
Admirable (Is.9:6)
Père du siècle à venir (Is.9:6)
Emmanuel (Dieu avec nous) (Is.7:14)
Tout-Puissant (Apocalypse. 1:8; Mat. 28:18)
Alpha et Omega (Apocalypse 1:8; 22:13)
Amen (Apocalypse 3:14)
Apôtre de notre Profession (Heb. 3:1)
Victime expiatoire pour nos péchés (1 Jean 2:2)
Auteur de Vie (Actes 3:15)
Auteur de notre Foi (Heb. 12:2)
Auteur de notre Salut (Heb. 2:10)
Commencement et fin (Apoc. 22:13)
Bienheureux et seul Souverain (1 Tim. 6:15)
Pain de Dieu (Jean 6:33)
Pain de Vie (Jean 6:35; 6:48)
La pierre principale (Actes 4:11; 1 Pierre 2:7)
Pierre angulaire (Eph. 2:20)
Souverain Berger (1 Pierre 5:4)
Christ (1 Jean 2:22)
Créateur (Jean 1:3)
Libérateur (Rom. 11:26)
La vie éternelle (1 Jean 1:2; 5:20)
Le zèle de l'Eternel des Armées (Is. 9:6)
La Porte (Jean 10:9)
Fidèle et Véritable (Apocalypse 19:11)
Fidèle témoin (Apocalypse 1:5; 3:14)
Principe de la création de Dieu (Apocalypse 3:14)
Le premier et le dernier (Apocalypse. 1:17; 2:8; 22:13)
Premier-né des morts (Apocalypse 1:5)
Prince des rois de la terre (Apocalypse 1:5)
Dieu (Jean 1:1; 20:28; Heb. 1:8; Rom. 9:5; 2 Pierre 1:1;1 Jean 5:20; etc.)
Le Bon Pasteur (Jean 10:11,14)
Le grand Berger (Heb. 13:20)
Grand Souverain Sacrificateur (Heb. 4:14)
Chef suprême de l'Eglise (Eph. 1:22; 4:15; 5:23)
Héritier de toutes choses (Heb. 1:2)
Souverain Sacrificateur (Heb. 2:17)
Le Saint, le Véritable (Apocalypse 3:7)
Le Saint et le Juste (Actes 3:14)
Espérance (1 Tim. 1:1)
L'espérance de la gloire (Col. 1:27)
Puissant Sauveur (Luc 1:69)
Je Suis (Jean 8:58)
Image de Dieu (2 Cor. 4:4)
Roi Eternel (1 Tim. 1:17)
Roi d'Israel (Jean 1:49)
Roi des Juifs (Mt. 27:11)
Roi des rois (1 Tim 6:15; Apocalypse 19:16; Apocalypse 15:3)
L'Agneau (Apocalypse 13:8)
Agneau de Dieu (Jean 1:29)
L'agneau sans tache (1 Pierre 1:19)
Dernier Adam (1 Cor. 15:45)
La Vie (Jean 14:6; Col. 3:4)
Lumière du monde (Jean 8:12)
Lion de la tribu de Judah (Apocalypse 5:5)
Le Vivant (Apocalypse 1:18)
La pierre vivante (1 Pierre 2:4)
Seigneur et Sauveur (2 Pierre 2:20)
Seigneur de tous (Actes 10:36)
Seigneur de Gloire (1 Cor. 2:8)
Seigneur des seigneurs (Apocalypse 19:16)
L'Eternel [YHWH] notre Justice (Jer. 23:6)
Homme céleste (1 Cor. 15:48)
Médiateur de la Nouvelle Alliance (Heb. 9:15)
Dieu puissant (Isa. 9:5)
L'Etoile brillante du matin (Apocalypse 22:16)
Le rejeton et la postérité de David (Apocalypse 22:16)
Fils unique de Dieu (Jean 1:18; 1 Jean 4:9)
Grand Dieu et Sauveur (Tite 2:13)
Notre sanctification (1 Cor. 1:30)
Notre Epoux (2 Cor. 11:2)
Notre Protection (2 Thess. 3:3)
Notre Rédemption (1 Cor. 1:30)
Notre Justice (1 Cor. 1:30)
Notre Pâque qui a été immolé (1 Cor. 5:7)
Puissance de Dieu (1 Cor. 1:24)
Précieuse Pierre angulaire (1 Pierre 2:6)
Prince de la Paix (Isa. 9:6)
Prophète (Actes 3:22)
Résurrection et Vie (Jean 11:25)
Germe juste (Jer. 23:5)
Le Juste (Actes 7:52; 1 Jean 2:1)
Le Rocher (1 Cor. 10:4)
Rejeton de David (Apocalypse 5:5; 22:16)
Sauveur (Eph. 5:23; Tite 1:4; 3:6; 2 Pierre 2:20)
Fils de David (Luc 18:39)
Fils de Dieu (Jean 1:49; Heb. 4:14)
Fils de l'homme (Mt. 8:20)
Fils du Très-Haut (Luc. 1:32)
L'Auteur du salut éternel pour ceux qui lui obéissent (Heb. 5:9)
Le seul Médiateur (1 Tim. 2:5)
La pierre rejetée (Actes 4:11)
Le vrai Pain (Jean 6:32)
La vrai Lumière (Jean 1:9)
Le vrai Cep (Jean 15:1)
La Vérité (Jean 1:14; 14:6)
Le Chemin (Jean 14:6)
La Sagesse de Dieu (1 Cor. 1:24)
Conseiller (Isa. 9:6)
Le Verbe (Jean 1:1)
Le Verbe de Dieu (Apocalypse 19:13)

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22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 08:22
Si nous devions résumer en un seul mot la fête de Pâques, assurément cela serait le mot joie. Une joie immense, qui explose et est contagieuse. Et la joie est si grande, qu’elle dure jusqu’à la fête de la Pentecôte

Si nous devions résumer en un seul mot la fête de Pâques, assurément cela serait le mot joie. Une joie immense, qui explose et est contagieuse. Et la joie est si grande, qu’elle dure jusqu’à la fête de la Pentecôte

Dans tous les passages de l’Écriture qui parlent de la Résurrection de Jésus, deux actions ont lieu : se remplir de joie et sortir pour la communiquer aux autres. Ou plutôt, devant la réalité de la Résurrection, me réjouir au point de ne pas réussir à garder ce bonheur, mais avoir comme obligation de le communiquer à mes frères, qui sont eux aussi frères du Ressuscité.

Le Christ, notre Pâque, a été immolé ! Le Seigneur de la vie triomphe sur la mort, sur le péché, sur le monde. Et la joie est si grande, qu’elle dure jusqu’à la fête de la Pentecôte. Dans le temps pascal, en effet, tous les jours de ces sept semaines se vit cette même joie du dimanche de la Résurrection.

La Résurrection est la confirmation que le Père donne, que Jésus est véritablement son Fils et qu’Il est ressuscité comme prémices, comme conquête et certitude de notre résurrection. C’est aussi la confirmation de notre foi. L'apôtre saint Paul dit lui-même : « Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés » (1Cor 15, 17). Qui, en effet, peut croire et espérer en un mort ? Mais Jésus est vivant ! Et nous sommes les plus heureux car Celui en qui nous avons déposé notre foi est vivant, ressuscité et ressuscitant.

Un cœur et un esprit nouveaux sont des dons éminemment pascaux qui permettent au fidèle de chanter l’Alléluia, de s’associer à la joie de l’Église pour l’annonce du Ressuscité, car le chrétien ressuscite aussi pour vivre en Christ pour la gloire de Dieu. Donc, nous ne devons pas seulement communiquer cette joie, mais la proclamer, la publier, la communiquer à chaque homme et chaque femme, afin que toute langue puisse annoncer avec joie que Jésus ressuscité est le Seigneur (cf Ph 2, 9-11). Et comment la communiquer ? Au travers de la parole, sans aucun doute, mais surtout à travers notre vie, au travers de la miséricorde incarnée en nos gestes, de la joie que nous partageons, de la fidélité inconditionnelle au Seigneur, de nos actes de sollicitude… Lire la suite sur le site de la Communauté catholique Shalom

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14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 22:37
PARADIS, Qu’est-ce à dire ?

Celui qui a été uni au Christ adhère pleinement au Paradis*.

Le mot grec paradeisos signifie à la fois l'Eden, où fut placé l'homme originel, et les temps à venir où ceux qui ont été rachetés et sauvés par le Christ jouiront d'une béatitude éternelle.

Elle peut également s'appliquer à l'étape finale de l'histoire humaine lorsque toute la création sera transformée et que Dieu sera « tout en tous ».

La béatitude du Paradis, dans la tradition chrétienne, se nomme également « Royaume des cieux », « vie du monde à venir », « huitième jour », « ciel nouveau », « Jérusalem céleste ».

La littérature hagiographique et patristique fourmille de descriptions du Paradis, dont certaines sont hautement pittoresques, et se chargent d'arbres, de fruits, d'oiseaux, de villages, etc.

Des saints byzantins, comme André Fol-en-Christ et Théodora furent « ravis au troisième ciel » (II Co 12,2) et à leur retour décrivirent ce qu'ils avaient vu là-bas.

Cependant leurs biographes font ressortir que les mots humains ne peuvent rendre compte d'une participation au divin que jusqu'à un certain point.

La notion de Paradis, comme celle d'Enfer, doivent être détachées des images matérialistes avec lesquelles elles sont habituellement liées.

En outre l'idée des « nombreuses demeures » (Jn 14,2) ne doit pas être prise trop à la lettre: les « demeures » ne sont pas des lieux, mais plutôt divers degrés d'intimité avec Dieu.

Comme l'explique saint Basile, « certains seront honorés de plus grands privilèges par Dieu, d'autres en recevront moins car une étoile diffère en éclat d'une autre étoile (I Co 15,41).

Et de même qu'il y a de nombreuses demeures chez le Père, certains reposeront dans un état de suprême élévation, alors que d'autres seront dans un état inférieur ».

Selon saint Syméon, toutes les images associées au Paradis, pièces ou demeures, bois ou champs, rivières ou lacs, oiseaux ou fleurs ne sont que les différents symboles de la béatitude dont le centre n'est autre que le Christ Lui-même.

Saint Grégoire de Nysse avance une idée similaire sur Dieu, comme le seul et complet délice du Royaume des cieux.

Il se substitue Lui-même à tous les plaisirs éphémères de la vie mortelle:

...Tout en menant notre vie selon des modes variés et nombreux, il y a une foule de choses auxquelles nous avons part, telles que le temps, l'air, le lieu, la nourriture et la boisson, les vêtements, le soleil, la clarté d'une lampe, et bien d'autres nécessités de la vie dont pas une ne s'identifie à Dieu.

La béatitude, objet de notre attente, n'en a que faire, et la divine nature deviendra tout pour nous et remplacera toutes choses, en se chargeant elle-même en bonne et due forme de toutes les nécessités de cette vie [...] ».

Ainsi, selon saint Grégoire et d'autres pères de l'Eglise, l'issue finale de notre histoire sera pleine de gloire et de magnificence.

Après la résurrection universelle et le Jugement dernier, Dieu sera au centre de tout, et rien ne subsistera en dehors de Lui. Le cosmos tout entier sera changé et transformé, transfiguré et illuminé.

Dieu sera « tout en tous » et le Christ règnera dans l'âme des hommes qu'il aura rachetés.

Telle est la victoire finale du bien sur le mal, du Christ sur l'Antéchrist, de la lumière sur les ténèbres, du Paradis sur l'Enfer.

Telle est l'annihilation finale de la mort.

« Alors s'accomplira la parole qui est écrite: la mort a été engloutie dans la victoire.

O mort, où est ton aiguillon?

O Enfer, où est ta victoire? [...]

Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ »

(I Co 15,54-57).


Extrait d'une cathéchèse orthodoxe fondée sur « Le mystère de la foi » par Mgr Hilarion Alfeyev

*Par le St Baptême et ensuite une vie cohérente d’union à Dieu.

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14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 08:02
Le Saint Baptême:« Naître de l'eau et de l'Esprit »

« Naître de l'eau et de l'Esprit »


Le saint baptême est le fondement de toute la vie chrétienne, le porche de la vie dans l'Esprit et la porte qui ouvre l'accès aux autres sacrements.

Par le baptême nous sommes libérés du péché et régénérés comme enfants de Dieu, nous devenons membres du Christ et nous sommes incorporés à l'Eglise et faits participants à sa mission.

« Le baptême est le sacrement de la régénération par l'eau et dans la parole. »



On l'appelle « baptême » selon le rite central par lequel il est réalisé : baptiser (en grec baptizein) signifie « plonger », « immerger » ; la « plongée » dans l'eau symbolise l'ensevelissement du catéchumène dans la mort du Christ d'où il sort par la résurrection avec lui (Rm 6,4), comme « nouvelle créature » (2Co 5,17 ;Ga 6,15).

Ce sacrement est aussi appelé « le bain de la régénération et de la rénovation en l'Esprit Saint » (Tt 3,5), car il signifie et réalise cette naissance de l'eau et de l'Esprit sans laquelle « nul ne peut entrer au Royaume de Dieu » (Jn 3,5).



« Ce bain est appellé illumination, parce que ceux qui reçoivent cet enseignement [catéchétique] ont l'esprit illuminé » (St Justin).

Ayant reçu dans le baptême le Verbe, « la lumière véritable qui illumine tout homme » (Jn 1, 9), le baptisé, « après avoir été illuminé » (He 10,32) est devenu « fils de lumière » (1Th 5,5), et « lumière » lui-même (Ep 5,8) :

« Le baptême est le plus beau et le plus magnifique des dons de Dieu... Nous l'appelons don, grâce, onction, illumination, vêtement d'incorruptibilité, bain de régénération, sceau, et tout ce qu'il y a de plus précieux.

Don, parce qu'il est conféré à ceux qui n'apportent rien ; grâce, parce qu'il est donné même à des coupables ; baptême, parce que le péché est enseveli dans l'eau ; onction, parce qu'il est sacré et royal (tels deviennent ceux qui sont oints) ;

illumination, parce qu'il est lumière éclatante ; vêtement, parce qu'il voile notre honte ; bain, parce qu'il lave ; sceau, parce qu'il nous garde et qu'il est le signe de la seigneurie de Dieu. »(St Grégoire de Nazianze)

Source:Catéchisme de l'Église catholique (Entendez: Romaine-catholique)
§ 1213-1216

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14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 07:56
FOI CHRÉTIENNE ORTHODOXE ET RESPONSABILITÉ POLITIQUE ...

LA FOI CHRÉTIENNE ORTHODOXE INCLUT-ELLE UNE RESPONSABILITÉ POLITIQUE ?

(Lu dans "Sagesse Orthodoxe")

Sur la base des paroles du Christ, notre Maître en tout, le chrétien orthodoxe est appelé à « rendre à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César ». Il a des devoirs par rapport à Dieu, ainsi que des devoirs par rapport à la société civile. Il est dans le monde, non par accident, mais parce qu’il y est envoyé par le Christ, avec une mission précise : pratiquer les commandements divins, manifester la sagesse évangélique, agir selon la justice divine, et surtout manifester en toute occasion l’amour de Dieu pour tous ainsi que la joie donnée par le Christ à ses disciples et, par eux, au monde, le matin de sa résurrection. La responsabilité politique du chrétien orthodoxe repose donc sur une mission : annoncer l’Evangile, témoigner de la Résurrection, donner les signes de la libération apportée par le Christ.

Concrètement, cette responsabilité politique du chrétien orthodoxe, cohérente avec l’Evangile, se traduit par :

  • la prière et le jeûne pour le monde, notamment quand des questions importantes sont débattues sur le plan politique, en période d’élection, quand la société est soumise à une crise, et quand des signes positifs et constructifs peuvent être décelés. La prière sera alors louange et action de grâces pour le monde, pour la société civile et pour la création entière.
  • Le repentir personnel, notamment quand la société traverse des souffrances particulières, est une forme de responsabilité politique. Il consiste à déraciner de soi le péché et toutes les causes spirituelles du mal et de la souffrance qui se manifestent dans la société. Le Christ Lui-même, le grand et seul Innocent, est monté sur la Croix par amour pour le monde dont Il veut le Salut.
  • Le non-jugement à l’égard des personnes découle de l’attitude précédente. Il permet au chrétien orthodoxe d’exercer son sens de la responsabilité politique avec humilité, sans triomphalisme ni orgueil, et, si le Christ lui en donne la grâce, avec compassion.
    L’acquisition du discernement : ne pas juger les personnes ne consiste pas à être aveugle devant des situations injustes, intolérables du point de vue de l’Evangile (exploitation de l’être humain, de la création confiée à l’être humain, ou des animaux). Le chrétien orthodoxe exerce sa responsabilité politique en discernant dans la société le plan de Dieu et ce qui est contraire à la volonté de Dieu. Tout advient dans le monde par la permission ou la volonté de Dieu : le chrétien orthodoxe n’est pas passif ; il discerne ce que Dieu a permis comme une épreuve utile pour éveiller la conscience des humains. Le discernement permet d’éviter toute forme de compromission avec des pensées et des comportements contraires à l’Evangile. Il appartient à la responsabilité politique du chrétien orthodoxe de dénoncer ce qui est mauvais pour l’Homme et pour la Création.
  • L’engagement concret. Le chrétien orthodoxe exerce la responsabilité politique qui lui est confiée par son statut de baptisé et par son statut de citoyen. Il vote, il élit et est élu. Il exerce des responsabilités à tous les niveaux de la vie politique ; il travaille à faire triompher le point de vue divin en ce qui concerne la personne humaine et la création tout entière.
  • La parole et l’écrit, l’usage des divers moyens de communication, appartiennent au chrétien orthodoxe pour agir dans le monde en disciple du Christ. Il exerce cette liberté d’expression comme un charisme prophétique, et cela jusqu’au martyre, s’il le faut. Le chrétien orthodoxe exerce sa responsabilité politique en annonçant les voies de Dieu pour son monde.
  • Dans sa prière, pour ses propres péchés, et pour le Salut du monde, le chrétien orthodoxe exerce encore sa responsabilité politique en invoquant la prière de la Mère de Dieu, Protectrice des chrétiens et de tous les êtres humains, ainsi que la prière des saints, en particulier des saints locaux du pays.
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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 20:11
Source : France Catholique / Chronique n° 373 parue dans F.C.-E. – N° 1896 – 15 avril 1983/Notes de Jean-Pierre ROSPARS du 6 avril 2015

Source : France Catholique / Chronique n° 373 parue dans F.C.-E. – N° 1896 – 15 avril 1983/Notes de Jean-Pierre ROSPARS du 6 avril 2015

Qui de nous n’a étourdiment souhaité de toute son âme être l’un de ces deux qui, marchant vers Emmaüs, dans le jour déclinant, rencontrèrent en route le Mystérieux Pèlerin : « – Et commençant par Moïse et les prophètes, il leur expliqua comment les Écritures avaient parlé de Lui » (Luc, 24, 27).

Nous autres, abreuvés de sciences

Comme nous aurions bu ses paroles ! Mais surtout, croyons-nous, combien nous aurions rassasié nos yeux de sa vue, nous autres hommes du XXe siècle abreuvés de sciences, de critique historique, de mythologie comparée, de psychanalyse, et que sais-je encore, plus bardés que Thomas de défenses contre les illusions des sens, de l’esprit, du cœur, dûment chapitrés surtout par force théologiens dont le nom me démange sur ce qu’autorisent ou non les lois naturelles ! [1]

Car, mes chers frères, la Foi, c’est la Foi, c’est entendu, mais gardons-nous de penser bêtement que Jésus notre Maître nous ait donné à croire que sa Résurrection fût (si peu que ce soit) contraire à notre Raison. La Raison, mes chers frères, tout de même, c’est la raison, et Dieu ne s’amuse pas à violer nos lois inviolables de la nature. Lisez, étudiez mon livre (dont le titre me démange), et vous verrez clair comme le jour que, si l’on croit tout bêtement ce qu’il semble que les Évangiles nous racontent, à certains moments il faudrait qu’il y eût trois corps du Christ simultanément pour le moins.

– Mais, mon père, comment expliquez-vous que quand je lis attentivement les Évangiles non point comme M. Hercule Poirot, le fameux détective, mais à genoux et retenant mes larmes, il me semble que j’en comprends très bien les récits, même un peu différents entre eux [2], tandis que quand j’étudie laborieusement les explications que vous m’en donnez, je (si vous permettez que l’on vous parle comme mon jeune fils) n’y entrave que dalle, sauf de temps à autre – mais, alors, pour me sentir soulevé par une rigolade (c’est toujours mon fils qui parle) fort peu évangélique.

Il paraîtrait que la Résurrection, oui, sans doute, saint Paul nous dit bien que si Jésus n’est pas ressuscité, alors notre foi est vaine [3], mais il faudrait s’entendre sur le mot résurrection, car il y a ces fameuses Lois Naturelles.

S’entendre avec qui ?

Singulier « fantôme » : il leur ouvrit les yeux

Si quelqu’un a quelque chose à dire sur les Lois Naturelles, je serais porté à penser que ce sont les savants. Que beaucoup de savants soient enclins à ne croire rien, et surtout pas ce que disent leurs collègues, cela est sûr. Qu’il y ait des Lois Naturelles, c’est l’espoir de tous, puisqu’ils travaillent à les découvrir. Mais quant à en dire les limites, si l’un d’eux affirmait les connaître, il n’obtiendrait qu’un succès modéré, car cela reviendrait à annoncer :

– Messieurs, voilà, j’ai le triste devoir de vous mettre tous à la retraite, car je suis arrivé au dernier mot des choses et vous voudrez bien, je vous prie, vous recycler désormais dans la limonade ou l’artichaut [4].

Mais revenons aux choses sérieuses, c’est-à-dire à la Résurrection.

« Il leur expliquait la loi et les prophètes » et comment il fallait que le Fils de l’Homme mourût, puis revînt d’entre les morts. Tous trois marchaient vers Emmaüs sous le soleil de Pâques, encore en plein jour, puisqu’à la fin de l’étape il est dit que le soir tombe et qu’Emmaüs est à quelque dix ou douze kilomètres de Jérusalem, selon les textes, et à une trentaine, selon les archéologues. Plus tard, quand Il aura disparu, ils se diront l’un à l’autre (Luc 24, 32) : « Notre cœur ne brûlait-il pas lorsqu’il nous parlait en chemin ? »

Voilà donc deux hommes qui marchent aux côtés de leur maître bien-aimé, qui l’écoutent, le regardent, l’interrogent, tout cela en plein jour, et ils ne le reconnaissent pas. « Leurs yeux », est-il dit dans le texte grec, « étaient impuissants à le reconnaître, ekratounto... me (empêchés, écrivent certaines traductions). Un peu plus loin (Luc 24, 36 et la suite), il apparaît parmi les autres, et les voilà épouvantés, ils croient voir un fantôme. Un fantôme ? Reprenons nos sens. Les patientes de Janet à la Salpêtrière [5], les survivants des grandes catastrophes (c’est le cas des Apôtres), croient voir des fantômes : quelques mots magiques tels que traumatisme, choc psychologique, ou même, si l’on veut être plus moderne, hypoglycémie sanguine par suite de stress, etc..., suffisent à faire rentrer le mystère dans le catalogue des Lois Naturelles.

Mais le « Fantôme » les gronde doucement : « Qu’allez-vous chercher là ? Voyez mes mains et mes pieds, touchez-moi », etc. Et mieux encore : « Avez-vous quelque chose à manger ? », et surtout (V. 44/45) : « Il leur ouvrit les yeux » [6].

Il fallait je ne sais quel surcroît du cœur

Il résulte bien de tout cela que l’on pouvait regarder le Ressuscité pendant des heures, manger avec lui, lui parler sans le reconnaître. Pour le reconnaître, il fallait qu’il le voulût. Il fallait je ne sais quel surcroît du cœur et de la pensée que même les Apôtres d’eux-mêmes n’avaient pas. Ah, la Résurrection, que voulez-vous, ce n’est pas un événement livré à la présomption du premier discutailleur venu, ni d’aucun discutailleur du tout. C’est un Mystère. Un Mystère, voilà tout.

« S’il n’est pas ressuscité, alors notre foi est vaine » : ultime secret de la foi, peut-être. L’Apôtre a-t-il voulu dire : « Si sa Résurrection n’est qu’une blague, alors, on nous a bien eus ». Je crois que non, pas du tout.

L’Histoire tourna sur son pivot de ténèbres

Ce n’est pas ce qui est écrit dans les Évangiles.

Mais il ne faut pas refuser de lire ce qui est écrit. Quand Jésus fut mort et enseveli, que croyaient les Apôtres ?

Ce qu’ils croyaient alors, ils le disent, et ce n’est pas le Christianisme (Luc 24, 20, 21) : « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël. Et puis, voilà, il y a trois jours qu’on l’a crucifié et qu’il est mort ». L’enseignement de Tibériade, le Sermon sur la Montagne, l’ont-ils oublié ? Non ! Mais (verset 19) « Jésus était un prophète puissant en œuvres et en paroles », un prophète de plus, grand, certes, mais mort et vaincu comme les autres.

La foi chrétienne n’a été révélée et enseignée qu’après le Golgotha. Le christianisme n’aurait simplement pas existé sans la Résurrection [7].

Sans la Résurrection, quelque chose en fût resté, ce n’eût été qu’une manière d’essénisme. Tout l’enseignement antérieur à la Résurrection ne prend son sens que par elle, n’aurait jamais envahi le cœur des hommes et fait le tour de la terre sans elle.

Si nous sommes là, vous et moi, hommes et femmes du XXe siècle, c’est que notre place est là. Si les cœurs simples et purs parmi lesquels Il choisit de se montrer ne comprirent pas ce qu’ils virent, alors nous !

Le moment où l’Histoire du monde tourna sur son pivot de ténèbres, où l’incompréhensible tragédie devient promesse pour tous les siècles à venir, ne dura que quelques secondes (Jean 20, 11, et la suite) [8].

« Marie se tenait dehors, près du tombeau, et pleurait... Jésus lui dit : « Marie ! » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni ! c’est-à-dire : Maître ! » [9]

C’est alors que tout prit un sens, à jamais.

Aimé MICHEL

Chronique n° 373 parue dans F.C.-E. – N° 1896 – 15 avril 1983. Pâques cette année-là était le 3 avril.

Notes de Jean-Pierre ROSPARS du 6 avril 2015

Notes

[1] De nombreux théologiens et exégètes contemporains se sont montré très embarrassés par les « miracles » relatés dans les Écritures. Il est arrivé à Aimé Michel de nommer certains d’entre eux qui ont excité sa verve, par exemple dans les chroniques n° 87, L’énigme du deuxième cadavre (10.05.2010) ou n° 239, Relectures groucho-marxistes (21.12.2012). L’un des plus célèbres de ces théologiens fut Rudolf Bultmann qui, comme on l’a vu, « liquida » la naissance virginale de Jésus, ses miracles, sa résurrection physique, sa descente aux enfers etc. ; qui n’étaient à ses yeux que de simples vestiges d’une conception mythologique du monde aujourd’hui caduque (chronique n° 233, Éloge de Lucky Luke – Il y a folie à vouloir tout expliquer dans le cadre du peu qu’on sait (15.12.2014).

[2] De nombreux ouvrages ont traités en tout ou partie de la Résurrection. Deux d’entre eux, entièrement consacrés à ce sujet, m’ont particulièrement intéressés. Tous deux ont le mérite de s’écarter résolument de l’exégèse majoritaire, laquelle, selon le cardinal jésuite Jean Daniélou, « ne voit dans les évangiles que le témoignage de la foi de la première communauté chrétienne et non le témoignage rendu à un évènement historique par ceux qui y ont été mêlés » (La Résurrection, Seuil, Paris, 1969). Les présupposés positifs (une foi communautaire tardive) et négatifs (l’exclusion du « miracle ») de cette exégèse majoritaire expliquent son caractère flou et « littéraire » (pour ne pas dire verbeux) en contraste avec la précision de l’exégèse prenant le témoignage des évangiles au sérieux.

Le livre du linguiste Maurice Pergnier : La résurrection de Jésus de Nazareth : énigme, mystère et désinformation, Éditions du Rocher, Monaco, 2006 (sur l’auteur, voir http://www.editions-harmattan.fr/in...), est une étude factuelle des récits de la Résurrection dans le Nouveau Testament, leurs contradictions, leur valeur historique et leurs explications possibles.

Celui de l’ingénieur et prêtre Thomas Kowalski (1933-2003), Les témoins de la résurrection de Jésus du tombeau vide à l’Ascension (Parole et Silence, 2002) est un examen minutieux des textes qui se signale par son érudition, sa rigueur, sa clarté et sa concision. C’est le second, et seul publié, des trois tomes que devaient comprendre cet ouvrage. (On aimerait savoir ce que sont devenus les deux autres manuscrits et s’ils seront un jour publiés).

Dans une homélie prononcée le 18 mars 2003 lors des obsèques du père Kowalski, Jean-Marie Lustiger a donné d’utiles précisions sur la vie et les méthodes de ce dernier. « Je me souviens, raconte-t-il, d’un premier congé qu’il m’avait demandé dans les années 63 ou 65, pour un séjour prolongé au bord du lac de Tibériade. Pourquoi ? “Je veux, m’avait-il dit, essayer de comprendre ce que disent les synoptiques sur la traversée du lac lors de la multiplication des pains.”. C’était typique de la manière dont Thomas posait les questions. Au retour, il ne nous a rien dit de ses conclusions. Mais j’ai saisis qu’il avait alors entrepris de mettre toutes ses forces dans une recherche rigoureuse, alors négligée, voire abandonnée par les travaux exégétiques dominants. Il prenait pour hypothèse de départ (au sens du raisonnement scientifique) qu’il ne fallait pas soupçonner a priori l’Évangile de n’être qu’une affabulation de la communauté croyante. Et ce, alors même qu’il pouvait manier - et il le faisait admirablement - tout l‘arsenal de l’analyse des textes ; Thomas partait de l’hypothèse que l’Évangile attestait en vérité le mystère du Christ. Il a pris les choses avec son esprit scientifique, il vérifiait jusqu’au bout ce qui était vérifiable : lieux, chronologie, etc. Mais, poussé par cette quête spirituelle, il a débordé de toutes parts ce que la plupart des exégètes étaient capables de faire : par exemple, pour vérifier des indications climatiques données par la Bible (sécheresse, etc.) il a systématiquement exploité des carottages géologiques des recherches pétrolières ; et combien d’autres domaines encore ! » (http://www.institutlustiger.fr/docu...)

[3] Saint Paul s’est exprimé sans ambiguïté à ce sujet dans sa première lettre à l’église de Corinthe, église qu’il fonda lors d’un séjour de dix-huit mois dans cette ville vers 50-52 :

« Or, si l’on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment certains parmi vous peuvent-ils dire qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Mais si le Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vide, vide aussi votre foi. (…) Si c’est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. (…) Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons. » (Cor. 1, chap. 15, v. 12-14, 19 et 32).

On remarquera que la difficulté d’admettre la résurrection ne date pas de l’avènement de la pensée scientifique. Déjà quand Paul en parle aux philosophes athéniens « les uns se moquent, les autres disent : nous t’entendrons une autre fois » (Actes, chap. 17 , v. 32). Ici, la contestation monte de chrétiens de Corinthe. Les choses n’ont guère changé de nos jours où tant la résurrection du Christ que l’existence d’une vie au-delà de la mort sont tenus pour des mythes. « C’est pourquoi, note Jean Daniélou, la réfutation que saint Paul donne dans la première Épître aux Corinthiens de ceux qui contestent la résurrection des morts garde aujourd’hui toute sa valeur. » (op. cit., p. 82).

[4] Aimé Michel a présenté plusieurs fois cet argument de l’inachèvement des sciences. Outre la chronique n° 233 (ci-dessus), il est développé dans les chronique n° 160, La science et le mystère – Rousseau, Gödel et saint Vincent de Paul (18.07.2011) et n° 340, Il faut tourner sept fois sa langue avant de dire que c’est absurde – L’insuffisance du raisonnement purement verbal et la nécessité de la vérification (12.05.2014).

[5] Pierre Janet, concurrent malheureux de Freud, a fait l’objet de la chronique n° 148, Janet et la découverte de la conscience – Ou comment des découvertes importantes peuvent sombrer dans l’oubli (22.07.2013).

[6] Les compagnons d’Emmaüs font l’objet du chapitre 3 du livre de Thomas Kowalski (op. cit.). On y apprend que Cléopas, le seul des compagnons nommés par Luc, est probablement le Clôpas de Jean 19, 25, époux d’une des Maries qui se tenaient au pied de la croix. Ce Cléopas serait le frère de Marie, la mère de Jésus, et le père de Jacques et Joseph, les fameux « frères de Jésus ». Il aurait quitté Jérusalem avec son épouse le dimanche de Pâques vers 9 heures du matin pour rejoindre sans attendre le domicile conjugal en Galilée (ce qui expliquerait l’apparition « en chemin » à deux Maries notée par Matthieu 28, 8-9) si bien que les disciples d’Emmaüs auraient été trois en réalité. Ils auraient parcouru à pied les 30 km (160 stades) les séparant du village arabe d’Amouâs (= Emmaüs), rasé lors de la Guerre des Six Jours en 1967, où ils seraient arrivés vers 15 heures. Après avoir reconnu le Christ, ils auraient loué des montures pour revenir plus rapidement à Jérusalem où ils seraient arrivés vers 19 heures pour avertir les Onze et leurs compagnons rassemblés au Cénacle.

[7] La naissance du christianisme demeure une énigme historique majeure. En effet, si l’on repousse le témoignage des évangiles et que l’on reste dans le cadre des faits scientifiques connus et acceptés, on peine à répondre à deux questions : Comment un prophète crucifié et des apôtres découragés ont-ils pu donner naissance à une religion nouvelle ? Comment un homme, Jésus, a-t-il pu être divinisé en milieu juif ?

Comme l’écrit Jean-Christian Petitfils (Jésus, Fayard, Paris, 2011, pp. 476-478), « l’histoire des religions est emplie de personnages élevés au rang de dieux pendant leur vie ou après leur mort : rois, empereurs, mages ou gourous. L’étonnement tient au fait que c’est du peuple juif, au sein de la religion la plus monothéiste qui soit, qu’un homme crucifié comme un esclave a été porté sur les autels. (…) Un fait demeure, inexplicable rationnellement, outrepassant les frontières de l’improbable. Tout aurait dû s’arrêter à la pierre roulée au tombeau de Joseph d’Arimathie, creusé près d’un jardin, aux portes de Jérusalem. Abattus après l’arrestation de leur maître et la tragédie du Golgotha, les disciples étaient anéantis par sa mort ignominieuse sur une poutre. Or étrangement tout a commencé là. »

Jean Guitton y insiste : « l’idée de la divinité d’un homme avait contre elle toute la tradition antérieure des penseurs religieux juifs. » Pour eux Dieu était unique et irreprésentable, si bien qu’il ne pouvait exister qu’une distance infranchissable entre Lui et le Messie que certains attendaient,. « Un Dieu sous forme d’homme était donc deux fois impensable, deux fois abominable. (…) La divinité de Jésus n’était point dans l’horizon des Juifs. Or, (…) voici que, tout d’un coup, par une mutation brusque, en Asie et en Europe, aussitôt après la mort de Jésus (…) on voit paraître ce culte du Christ-Dieu. (…) Il n’y a pas d’intervalle, ni de progrès, ni de transition, ni de passage. Cela n’était pas. Cela a été (…) » (Jésus, Le livre de poche Grasset, 1956).

[8] Sur « l’incompréhensible tragédie » qu’est la vie dans l’univers voir par exemple la chronique n° 257, Le Dieu des savants – Les horreurs de la nature et la loi morale dans un univers animé par une pensée (25.02.2013).

[9] Ce passage revêt une importance particulière. Les dernières lectures d’Aimé Michel étaient les évangiles. La veille de sa mort, il dit à sa fille « J’ai trouvé la grande paix » en se référant à un passage de l’évangile de saint Jean (chapitre 20, versets 15 et 16). Rappelons ici le passage entier : 11 Cependant Marie se tenait dehors près du tombeau et pleurait. Tout en pleurant, elle se penche vers le tombeau 12 et voit deux anges vêtus de blanc, assis là où reposait le corps de Jésus, l’un à la tête, l’autre aux pieds. 13 Ceux-ci lui disent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « C’est qu’on a enlevé mon seigneur et je ne sais où on l’a mis. » 14 Sur ces mots, elle se retourne et voit Jésus qui se tenait là ; mais elle ne savait pas que c’était Jésus. 15 « Femme, lui dit Jésus, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Elle, croyant que c’était le jardinier, lui répond : « Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et j’irai le prendre. » 16 Jésus lui dit : « Marie ! » Se retournant, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! » (c’est-à-dire « Maître ! ») – 17 « Ne me retiens pas ainsi, lui dit Jésus, car je ne suis pas encore monté vers le Père ; mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » (traduction d’E. Osty).

Remarquons au passage que, comme les deux hommes en marche vers Emmaüs, Marie ne reconnaît pas Jésus tout de suite. Cette Marie la Magdaléenne (ce qui a donné Madeleine en français), venue de la petite ville de Magdala sur la côte orientale du lac de Galilée, ne doit pas être confondue avec la pécheresse qui avait oint les pieds de Jésus d’un parfum précieux (Luc, 3-9) dont Jean (12, 1-8) nous apprend qu’il s’agit de Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare. Marie de Magdala, elle, avait été guérie par Jésus d’une grave possession (Marc, 16, 9 ; Luc, 8, 2) que l’on peut interpréter comme un trouble mental. Or, elle est la première personneà laquelle le Christ ressuscité s’est manifesté. Cette priorité qui lui est accordée a fait difficulté pour les disciples. En effet, quand elle vient rapporter la rencontre près du tombeau vide, le groupe rassemblé au Cénacle ne la croit pas (« Mais eux (…) restèrent incrédules », Marc, 16, 11). Ils ont trois raisons de ne pas la croire : c’est une femme, son équilibre psychique est encore sujet à caution, et la révélation dont elle a bénéficié aurait dû leur être réservée d’abord à eux, les Apôtres, que le Christ a choisi pour être ses témoins ! « Le scénario primitif de la Résurrection soulignait donc que le Christ avait choisi parmi la foule des possédés la femme démoniaque la plus indigne d’un tel privilège. » (Kowalski, op. cit., p. 13). Mais c’était un choix bien conforme à l’esprit des évangiles.

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 12:31
Prescriptions alimentaires dans les religions Chrétiennes,Juive et l'Islam

CHRISTIANISME:

Chez les Catholiques-romains, l’Église a, depuis le dernier Concile du Vatican, assouplie depuis 1966 les règles alimentaires : elle ne demande plus à ses fidèles que de « faire pénitence » chaque vendredi et de jeûner au moins le mercredi des Cendres et le Vendredi saint. Quant à l’abstinence de viande du vendredi, elle est devenue "ad libitum" , sauf pendant le Carême. Il reste que tous les Catholiques-romains fidèles aux Rites Liturgiques de l'avant-Concile conservent aussi la discipline plus stricte qui est en cohérence avec ceux-ci.

Les protestants ne connaissent pas d’interdit alimentaire particulier même si leur éthique de responsabilité les incite à une certaine tempérance.

Les Orthodoxes observent quatre périodes de jeûne : le Grand Carême et la Semaine sainte, le jeûne de Noël (Avent), le jeûne des Apôtres (en juin) et le jeûne de la Vierge (du 1er au 14 août). Sauf les samedis, dimanches et jours de fête, ce jeûne consiste en un seul repas par jour (généralement le soir), abstinence de viandes, œufs, laitages, huile et vin, et d’aliments cuits.

A ceci, il faut ,ajouter pour les Eglises de Tradition Syriaque le Jeûne des Ninivites (Qui fut prescrit par Jonas). Nous jeûnons aussi les mercredis (Jour ou, selon la tradition Juda trahit le Christ) et les Vendredis (Jour où le Christ s'Offrit à Son Père pour notre salut)

Dans le judaïsme, une grande partie des 365 interdictions de la Torah concerne les habitudes alimentaires. On peut les résumer en trois points : choix des animaux (seuls les mammifères ayant le sabot fendu, les poissons à écailles et nageoires et les oiseaux de basse-cour sont autorisés), interdiction de mélanger les laitages et la viande, interdiction de consommer le sang.

L’islam interdit rigoureusement les viandes de porc, de sanglier, de chien et autres animaux domestiques. Les animaux licites (halal) doivent être égorgés rituellement et vidés de leur sang, considéré comme impropre à la consommation. Pendant le mois de Ramadan, il est aussi prescrit au musulman de s’abstenir de toute nourriture et boisson pendant la journée.

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 12:15
Les disciples d'Emmaüs

Deux hommes s’éloignent de Jérusalem. Ils sont venus pour la Pâques et la Pâque est finie. Ils s’entretiennent de leurs espoirs évanouis : ils ont cru en Jésus et voici que Jésus est mort sur la croix... ils cheminent tristement vers le village d’Emmaüs. Un homme les rejoint. Il ralentit sa marche pour voyager de compagnie avec eux : cela se faisait beaucoup en ce temps-là.

Ils s’étonnent :

- Tu es bien le seul étranger venu à Jérusalem qui ignore les choses qui y sont arrivées ces jours-ci !

Le voyageur paraît en effet ne rien savoir. Il souhaite d’être éclairé. Alors les hommes d’Emmaüs lui racontent l’arrestation de Jésus, son procès, sa mort sur la croix. Ils tentent de lui faire comprendre la profondeur de leur déception. Ils avaient tant espéré que ce Jésus délivrerait Israël !

Les disciples d'Emmaüs

Ils font aussi allusion à ce que l’on raconte : on aurait trouvé vide le tombeau de Jésus. Selon certains il serait ressuscité. Comment y croire ? Personne ne l’a revu vivant.

Le voyageur, si attentif jusque-là, si amical, se rembrunit. Il lance aux pèlerins d’Emmaüs :

- Cœurs sans intelligence !

Il leur reproche d’avoir oublié ce qu’avaient annoncé les prophètes :

- Ne comprenez-vous pas qu’il fallait que le Christ endure ces souffrances pour entre dans sa gloire ?

Impressionnés, ils l’écoutent. On continue ainsi jusqu’à l’étape du soir. A l’auberge, les pèlerins invitent à souper ce voyageur qui parle si bien. « Or, pendant qu’il était à table avec eux, raconte Jean, il prit le pain, prononça une bénédiction, puis le rompit et le leur donna. Alors, leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent. »

Ils sont sur le point de se jeter aux pieds de Jésus lorsqu’ils se retrouvent seuls : « Mais lui devint invisible à leurs yeux. »

Aussitôt, les pèlerins rebroussent chemin, courent à Jérusalem, retrouvent les fidèles de Jésus qu’ils connaissent, leur racontent dans tous ses détails la fantastique aventure qu’ils viennent de vivre.

C’est grâce à la relation que l’apôtre Jean en a laissée que nous la connaissons.

Source : Alain Decaux raconte Jésus aux enfants.

Les disciples d'Emmaüs
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4 avril 2015 6 04 /04 /avril /2015 14:59
Ô mort d'où les morts reviennent à la vie !

La première femme fut formée du côté de l'homme endormi et fut appelée Vie et Mère des Vivants.

 

Le second Adam, ayant incliné la tête, S'endormit sur la croix, afin que de Son sommeil fut formée par Lui l'épouse qui s'épanche du côté de l'Endormi.

 

Ô mort d'où les morts reviennent à la vie !

 

Quoi de plus pur que ce sang, quoi de plus salutaire que cette blessure!

 

Le Sang du Christ est salut pour qui en veut, tourment pour qui n'en veut pas.

 

Pourquoi hésites-tu, toi qui ne veux pas mourir, à être libéré plus tôt de la seconde mort ?

 

Tu seras libéré de celle-ci si tu veux porter ta croix et suivre le Seigneur, Lui qui porta la Sienne et chercha le serviteur.

 

(Homélie de Saint Augustin, évêque d'Hippone.)

Ô mort d'où les morts reviennent à la vie !
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