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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 17:56
GPA (Dossier) – Cour de cassation : un cheval de Troie judiciaire qui force la France à cautionner la GPA / Pouvoir des juges, déclin des politiques

Pour Alliance VITA, la décision de la Cour de cassation de transcrire, même partiellement, les actes de naissance de ces enfants nés par gestation pour autrui (GPA), constitue un cheval de Troie judiciaire. Elle impose la reconnaissance de facto de la GPA par la France, alors que cette pratique illicite est clairement interdite par la loi.

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA : « Ce passage en force des magistrats dans ce sujet bio-politique majeur relève à la fois du déni de démocratie, d’un abus de pouvoir et d’un abandon de souveraineté. C’est d’autant plus choquant que le Premier ministre avait récusé cette transcription pour ne pas avaliser la GPA. Mais il n’a rien fait pour éviter cette nouvelle dérive, alors que des voix multiples se sont élevées, dans toute la classe politique, pour maintenir la position française de non-marchandisation des êtres humains et du corps de la femme. En considérant que désormais, les actes d’état civil peuvent être transcrits dans certains cas malgré la fraude à la loi et la nullité d’ordre public de la convention de GPA, les juges encouragent inévitablement les revendications de ceux qui veulent imposer la légalisation de la GPA sur notre territoire. »

Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute d’Alliance VITA, qui accompagne des femmes et des couples en difficulté, rappelle que « les adultes ayant recours en toute connaissance de cause à la gestation pour autrui portent une atteinte grave au droit des femmes et des enfants. Il faut bien se rendre compte ce que cette pratique signifie : utiliser des femmes pour porter un enfant puis provoquer son abandon. C’est nier les interactions entre l’enfant et celle qui le porte, occulter le fait qu’il soit objet de contrat, qu’il y ait ou pas rémunération. C’est une véritable maltraitance originelle ».

La Cour de cassation s’est reniée elle-même : elle avait jusqu’alors toujours refusé de reconnaître les filiations, au motif que cette pratique est contraire aux principes d’indisponibilité du corps humain et de l’état des personnes, et toujours refusé l’établissement de la filiation de ces enfants à l’égard du père biologique en raison de la fraude à la loi commise par celui-ci. L’arrêt de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) du 26 juin 2014 a reconnu à la France le droit d’interdire la GPA sur son territoire et n’imposait pas la transcription de l’acte de naissance. Les magistrats de la Cour de cassation étaient pleinement libres de conserver leur jurisprudence sur la question. Les revirements de la Cour de cassation sont le signe de la dérive de notre système judiciaire qui tend à faire passer des intérêts particuliers d’adultes avant l’intérêt général et les droits des plus faibles.

Alliance VITA appelle l’ensemble de la classe politique à réagir, et nos gouvernants à prendre leurs responsabilités en s’engageant, comme le Premier ministre l’avait déclaré, à interdire la gestation pour autrui au niveau international.

L' Alliance VITA , soutient avec d’autres ONG internationales ainsi que nous-mêmes l’appel pour la prohibition universelle de la gestation pour autrui www.nomaternitytraffic.eu.

GPA (Dossier) – Cour de cassation : un cheval de Troie judiciaire qui force la France à cautionner la GPA / Pouvoir des juges, déclin des politiques
Pouvoir des juges, déclin des politiques
© Achim Sass/Westend61/Corbis
© Achim Sass/Westend61/Corbis

 

La semaine dernière, la Cour de cassation a imposé l’inscription à l’état civil des bébés nés à l’étranger de mère porteuse. Cet arrêt semble moralement justifié. Car enfin, dira-t-on, ces enfants existent, et ils n’ont commis aucune faute. Il n’est donc pas juste de leur faire payer les conséquences des actes commis par les adultes qui, eux, sont bel et bien responsables de leur situation et ne sont jamais sanctionnés. Mais s’ils reçoivent un tel statut, si leurs parents ne sont pas condamnés, si les sociétés étrangères qui organisent ces transactions peuvent tranquillement proposer leurs services sur notre sol et si, évidemment, les femmes qui louent leur ventre continuent à exercer leur office dans les pays où ce triste commerce est légal, que reste-t-il de l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA) ? Il faut en prendre acte : en enlevant le seul obstacle qui demeurait, obstacle il est vrai douteux, la Cour de cassation a quasiment légalisé les mères porteuses.

Les gesticulations de ce gouvernement tendant à laisser penser le contraire sont soit profondément pathétiques (moins on sait agir, plus on crie), soit parfaitement hypocrites (moins on souhaite agir, plus on s’époumone). Quant aux renvois à une abolition mondiale de la GPA, ils sont soit naïfs (ceux qui y croient ne mesurent pas l’impossibilité de la chose), soit indécents (ceux qui en parlent pour nous endormir n’y croient pas une seconde). En fait, la Cour de cassation s’est substituée à des politiques défaillants, incapables d’assumer soit une légalisation des mères porteuses au nom d’un nouveau « droit à l’enfant », soit la mise en place d’un arsenal répressif efficace, pour mettre effectivement fin à ce trafic.

Que les juges suprêmes placent les politiques au pied du mur par des jugements qui marquent des tournants culturels majeurs n’a rien de nouveau. Signe des temps, pourtant : en l’espace de quelques semaines les décisions de ce type se sont multipliées des deux côtés de l’Atlantique. Aux États-Unis, la Cour suprême vient de légaliser le mariage homosexuel. Je ne reviendrai pas ici sur le fond de l’affaire : le débat français est clos. C’est le mécanisme lui-même que j’observe. Autre exemple récent : il y a quelques semaines, dans un arrêt ­controversé, la Cour européenne des droits de l’homme est intervenue dans l’affaire Lambert. Pour le dire vite, sa décision conduira à l’arrêt de l’alimentation de Vincent Lambert, et donc au décès de ce malade qui n’est pas en fin de vie. Il n’est pas question ici de résumer d’une formule lapidaire une situation complexe, envenimée par un conflit intrafamilial et rendue plus épineuse encore par le fait que tout le monde prétend parler au nom d’un patient qui, par définition, ne peut pas s’exprimer. Mais la Cour elle-même aura beau préciser que sa décision ne concerne qu’un cas d’espèce complexe, elle n’en a pas moins une signification politique. Elle ouvre une brèche vers une forme d’euthanasie que la loi française s’est jusqu’ici refusée à accepter.

Longtemps, les hautes juridictions ont été des institutions plutôt conservatrices. Il semblerait qu’elles cherchent désormais à coller davantage aux aspirations supposées de l’opinion publique. Le gouvernement des juges, et leur gouvernement progressiste, réjouira certes ceux que de tels arrêts arrangent. Mais que les hauts magistrats prennent le pouvoir et se substituent aux politiques, officiellement au nom du droit, en réalité au nom de l’opinion publique, peut aussi se lire comme le signe d’une crise de la démocratie.

Face à de telles décisions, la vieille séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire paraît avoir perdu de son sens. Il est frappant de voir qu’après le jugement de la Cour suprême Barack Obama a pavoisé la ­Maison-Blanche aux couleurs arc-en-ciel, signal de ralliement des militants LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et trans). Quand la plus haute autorité politique applaudit ainsi la justice pour avoir gouverné à la place de l’exécutif et légiféré à la place du Parlement, n’est-ce pas le signe que quelque chose ne tourne pas tout à fait rond dans la démocratie représentative ?

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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 17:49
Croire en Jésus aujourd'hui (St Syméon le Nouveau Théologien)

Par St Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec 
Catéchèses, n°29 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 264 rev. ; cf SC 113, p. 165s ) 


 

Croire en Jésus aujourd'hui

 

  Beaucoup ne cessent de dire :

-« Si nous avions vécu au temps des apôtres, et si nous avions été jugés dignes de voir le Christ comme eux, nous serions aussi devenus des saints comme eux ».

Ils ignorent qu'il est le même, lui qui parle, maintenant comme alors, dans tout l'univers…

La situation actuelle n'est sûrement pas la même que celle d'alors, mais c'est la situation d'aujourd'hui, de maintenant, qui est beaucoup plus heureuse.

Elle nous conduit plus facilement à une foi et une conviction plus profondes que le fait de l'avoir vu et entendu alors physiquement. 


Alors, en effet, c'était un homme qui apparaissait à ceux qui étaient sans intelligence, un homme de condition humble ; mais maintenant c'est un Dieu qui nous est prêché, un Dieu véritable.

Alors, il fréquentait physiquement les publicains et les pécheurs et mangeait avec eux (Mt 9,11) ; mais maintenant il est assis à la droite de Dieu le Père (Mc 16,19), n'ayant jamais été séparé de lui en aucune manière...

Alors, même les gens de rien le méprisaient en disant :

-« N'est-il pas le fils de Marie et de Joseph le charpentier ? » (Mc 6,3; Jn 6,42)

Mais maintenant les rois et les princes l'adorent comme le Fils du vrai Dieu, et vrai Dieu lui-même…

Alors, il était tenu pour un homme périssable et mortel parmi tous les autres.

Lui qui est Dieu sans forme et invisible a reçu, sans altération ni changement, une forme dans un corps humain ; il s'est montré totalement homme, sans offrir au regard rien de plus que les autres hommes.

Il a mangé, bu, dormi, transpiré et s'est fatigué ; il a fait tout ce que font les hommes, excepté le péché. 


C'était une grande chose de reconnaître et de croire qu'un homme pareil était Dieu, celui qui a fait le ciel, la terre et tout ce qu'ils contiennent…

Ainsi, celui qui actuellement écoute chaque jour Jésus proclamer et annoncer par les saints évangiles la volonté de son Père béni, sans lui obéir avec crainte et tremblement et sans garder ses commandements, n'aurait pas plus accepté alors de croire en lui.          

 

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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 17:45
Le péché de Pierre, chemin de miséricorde (Saint Jean Chrysostome)

Par Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église . Homélie sur saint Pierre et saint Élie, 1; PG 50, 727-728. (Catena Aurea) 
 

Le péché de Pierre, chemin de miséricorde

 

Pierre devait recevoir les clés de l'Église, plus encore les clés des cieux, et le gouvernement d'un peuple nombreux devait lui être confié.

Le Seigneur lui avait dit :

-« Tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux » (Mt 16,19).

Si Pierre, avec sa tendance à la sévérité, était resté sans péché, comment aurait-il pu faire preuve de miséricorde pour ses disciples?

Or, par une disposition de la grâce divine, il est tombé dans le péché, si bien qu'après avoir fait lui-même l'expérience de sa misère, il a pu se montrer bon envers les autres. 

Rends-toi compte : celui qui a cédé au péché, c'est bien Pierre, le coryphée des Apôtres, le fondement solide, le rocher indestructible, le guide de l'Église, le port imprenable, la tour inébranlable, lui qui avait dit au Christ :

-« Même si je dois mourir avec vous, je ne vous renierai pas » (Mt 26,35); lui qui, par une divine révélation, avait confessé la vérité : « Vous êtes le Messie, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16,16). 

Comme je l'ai déjà dit, Dieu en a disposé ainsi et a permis que Pierre commette un péché, parce qu'un peuple nombreux allait lui être confié : car il ne fallait pas que, sévère parce que sans péché, il soit incapable de pardonner à ses frères.

Il a été soumis au péché pour que la conscience de sa faute et du pardon reçu du Seigneur, le conduise à pardonner aux autres par amour.

Il accomplissait ainsi une disposition providentielle conforme à la manière d'agir de Dieu. 

Il a fallu que Pierre, lui à qui l'Église devait être confiée, la colonne des Églises, le port de la foi, le docteur du monde, se montre faible et pécheur.

C'était, en vérité, pour qu'il puisse trouver dans sa faiblesse une raison d'exercer sa bonté envers les autres hommes. 

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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 17:15
Un ultimatum lancé aux chrétiens de Jérusalem ?
TERRE SAINTE : ultimatum lancé aux chrétiens de Jérusalem

À Jérusalem, un groupe se qualifiant « d’État islamique en Palestine » a distribué la semaine dernière des tracts exigeant des chrétiens de quitter le pays avant la fin du ramadan, sinon ils seront tués. L’AED a recueilli l’avis de Mgr Shomali, évêque auxiliaire du Patriarcat latin de Jérusalem, ce 3 juillet.

Dans des tracts distribués la semaine dernière à Jérusalem, un groupe se qualifiant « d’État islamique en Palestine » exige des chrétiens de Jérusalem de quitter la ville avant le 18 juillet 2015, date marquant la fin du ramadan. S’ils n’obtempèrent pas, ils sont menacés de mort. Les tracts, rédigés en arabe, arborent le drapeau noir du groupe terroriste « État islamique ». Dans un entretien accordé ce jour à l’AED, Mgr William Shomali, évêque auxiliaire du Patriarcat latin de Jérusalem, appelle à la vigilance. « D’une certaine manière, nous devons prendre ces menaces au sérieux. Il suffirait que trois jeunes fondamentalistes armés de couteaux attaquent une maison chrétienne. Cela sèmerait la panique dans la communauté chrétienne ».

Les menaces rappellent l’ltimatum lancé par l’autoproclamé État islamique en juillet 2014 contre les chrétiens de la ville de Mossoul, au nord de l’Irak. Depuis la progression de Daesh, Israël et les territoires palestiniens occupés par les Israéliens sont régulièrement le théâtre de manifestations de sympathie pour ce groupe. En 2014 et 2015, des Israéliens arabes musulmans ont tenté à plusieurs reprises de se joindre comme combattants aux milices terroristes.

Mgr Shomali a précisé que le Patriarcat lui-même n’avait pas contacté les autorités israéliennes au sujet des tracts. « Mais les Israéliens sont bien informés là-dessus. » L’évêque auxiliaire, qui est responsable des territoires palestiniens au sein du Patriarcat de Jérusalem, a ajouté : « Certes, à cause des tracts, les chrétiens de Terre Sainte sont anxieux, mais de façon modérée ». Et d’expliquer : « Il y a des menaces. Mais si nous comparons notre situation à celle des pays voisins, nous nous sentons tout de même beaucoup plus en sécurité. Nous ne paniquons pas. Le patriarche émérite Mgr Michel Sabbah a déclaré que nous n’avions pas peur et que nous resterions dans le pays. Ses paroles ont apaisé beaucoup de gens. »

Cette distribution de tracts s’est produite peu de temps après un incendie criminel contre le couvent de l’Église de la Multiplication des Pains à Tabgha (Israël) mi-juin, probablement perpétré par des extrémistes juifs . Les milliers de chrétiens arabes en Israël ont alors exprimé leur indignation et manifesté à Tabgha pour obtenir une meilleure protection des établissements chrétiens par les autorités israéliennes, ainsi que davantage d’égalité des droits.

Actuellement, environ 160 000 chrétiens vivent en Israël et à Jérusalem-Est, occupée depuis 1967. La majeure partie d’entre eux sont citoyens israéliens. Environ 2% de la population totale d’Israël est chrétienne.

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(Source: AED)
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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 14:30
Programme des "Vacances familiales" (PARENTS-ENFANTS) du 7 au 16 AOÛT 2015 /  Aidez-nous à emmener en vacances ceux qui,  sans moyens, ne partiraient jamais !...

Programme des "Vacances familiales“ 2015

(Aumônerie assurée par Mgr Philippe-Marie, Rd Père Isaac et Sœur Marie André):

AOUT:

Aidez-nous à emmener en vacances ceux qui,

sans moyens, ne partiraient jamais !...

VACANCES FAMILIALES (PARENTS-ENFANTS) Du 7 au 16 AOUT:

Vendredi 7 Aout, départ à 6h vers les Plages de Vendée : St Gilles Croix de Vie . Pique-nique. Coucher et dîner le soir, sous tentes à JAULDES)

Samedi 8 Août : « Grasse matinée  Bon repas.*Plage de St Yriex et ses multiples activités (Sous surveillance)
 

*Dimanche 9 Aout:-Messe Dominicale en la Paroisse Syriaque de N-D des Grâces-St Ubald Déjeuner avec les moines et fidèles ou en Pique-nique.-Plage de Vars (Sous surveillance)


*Lundi 10 Aout:.-Départ pour Périgueux. Visite de la Vieille Ville-Piquenique autour de la Paroisse Syriaque N-D de la Très Ste Trinité, remise en ordre-Visite de l’Abbaye de Chancelade, retour à Jauldes.

 

*Mardi 11 Aout:-Matinée à la Maison Notre-Dame *Plage de St Yriex et ses multiples activités (Sous surveillance)
En soirée visite d’Angoulême et participation (Sous surveillance parentale) aux activités de rue.
 


*Mercredi 12: Journée de détente (Baignade) et Pique-nique sur les plages de SAINT PALAIS (Côte Atlantique)


*Jeudi 13 AOUT:

Départ à 8h30 pour la Normandie, visite de  l’Abbaye Royale de Fontevrault. Pique-nique et découverte surprise de sites intéressants. Arrivée en soirée au Monastère.

 *Vendredi 14 Aout :

Journée découverte des environs (Verneuil et visite et activités au « Bois des Aigles » ou « Tir à l’Arc »)

*Samedi 15 Aout :

Activités Spirituelles autour de la Solennité Mariale de LA DORMITION-ASSOMPTION DE LA Bse Vierge Marie. Messe, Procession, renouvellement de la consécration de la France au Christ-Roi par Marie.

*Dimanche 16 Aout :

-Messe Dominicale en la Paroisse Syriaque N-D de Miséricorde. Participation au Baptêmes, Chrismations et Communions de plusieurs.*Plage de la Trappe ou de St Léonard des Bois (Sous surveillance)
En soirée visite éventuelle de Verneuil et participation (Sous surveillance parentale) aux activités de rue.


Nous rappelons que ces Vacances familiales ont pour but de permettre à toutes personnes et de toutes conditions de pouvoir se ressourcer.

En conséquence: OFFRANDES LIBRES ET NON OBLIGATOIRES.

Il n'y a donc aucune obligation financière. Les dons, lorsque c'est possible, aussi humbles soient-ils, doivent donc être fait cette année au nom de l'Association Cultuelle de la « Métropolie de l’Eglise Syro-Orthodoxe-Francophone".

 Merci pour votre générosité
Si certains d'entre vous sont intéressés et (ou) veulent aider des familles en difficultés à bénéficier de vacances qui allieront détente et ressourcement spirituel, 
veuillez libeller vos chèques à

 

 

« Métropolie de l’Eglise Syro-Orthodoxe-Francophone", Monastère Syriaque Notre-Dame de Miséricorde. Brévilly. 61300 CHANDAI. Tel : 0233247958  Courriels :asstradsyrfr@laposte.net

 

Que sont « LES VACANCES FAMILIALES » ?
  - Elles étaient initialement et habituellement organisées par notre Association Caritative «SOLIDARITE SYRO-FRANCOPHONE / ENTRAIDE AUX ENFANTS DU CAMEROUN/..." (  ) Elles se font toute l'année lors des VACANCES SCOLAIRES (Offrandes libres) autour du Monastère en Normandie.L’Association Caritative étant cette année en réorganisation, les Offrandes (En espèces ou par Chèques Bancaires) doivent être faites au nom de l’Association Diocésaine (Association cultuelle de la Métropolie de l’Eglise Syro-Orthodoxe-Francophone Mar Thomas»)

   Notre Association étant reconnue d'Intérêt Général tous dons que vous lui feriez pour permettre aux enfants et familles les plus défavorisées de partir en vacances, seront déduits de vos impôts à raison de 66 pour cent de votre revenu imposable. (Libellez vos chèques à "Association Solidarité Syro-Francophone/Vacances familiales") Merci. 

Prière pour les vacances

Seigneur, notre Dieu, veillez sur ceux qui prennent la route :
qu’ils arrivent sans encombre au terme de leur voyage.

Que ce temps de vacances soit pour nous tous
un moment de détente, de repos, de paix!
Soyez pour nous, Seigneur, l’Ami
que nous retrouvons sur nos routes,
qui nous accompagne et nous guide.

Donnez-nous le beau temps et le soleil qui refont nos forces 
et qui nous donnent le goût de vivre.

Donnez-nous la joie simple et vraie
de nous retrouver en famille et entre amis.

Donnez-nous d’accueillir ceux que nous rencontrerons
pour leur donner un peu d’ombre quand le soleil brûle trop,
pour leur ouvrir notre porte quand la pluie et l’orage les surprennent,
pour partager notre pain et notre amitié 
quand ils se trouvent seuls et désemparés.

Seigneur notre Dieu, veillez encore sur nous quand nous reprendrons le chemin du retour: que nous ayons la joie de nous retrouver pour vivre ensemble une nouvelle année, nouvelle étape sur la route du salut.

(Prière inspirée de l’Itanium, « Prières pour les jours incontournables », Éditions du Signe, 2001)

INSCRIPTIONS AU : 02.33.24.79.58  INSCRIPTIONS CLOSES LE DIMANCHE 27 JUILLET

Programme des "Vacances familiales" (PARENTS-ENFANTS) du 7 au 16 AOÛT 2015 /  Aidez-nous à emmener en vacances ceux qui,  sans moyens, ne partiraient jamais !...
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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 13:25

Chers amis. Aloho m'barekh.

Veuillez me pardonner l'interruption pendant quelques jours de cette livraison quasiment quotidienne de "Pistes de réflexion".

Ce n'est dû qu'à une perturbation sur notre ligne internet, laquelle vient tout juste d'être rétablie.

Avec l'assurance de mon respectueux et fidèle dévouement en Notre-Seigneur.

+Mor Philipose-Mariam

Mardi 7 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Lettre aux Hébreux 7,23-27.

Mes frères, il y eut plusieurs prêtres, parce que la mort les empêchait de l'être toujours.
Jésus, au contraire, parce qu'il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui ne se transmet point.
De là vient aussi qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, puisqu'il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur.
Tel est, en effet, le grand prêtre qu'il nous fallait, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et élevé au-dessus des cieux ;
qui n'a pas besoin, comme les grands prêtres, d'offrir chaque jour des sacrifices d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, — car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10,1-9.

En ce temps-là, le Seigneur en désigna soixante-douze autres, et les envoya devant lui, deux à deux, dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller.
Il leur disait : La moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson.
Allez : voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
Ne portez ni bourse, ni besace, ni sandales, et ne saluez personne en chemin.
En quelque maison que vous entriez, dites d'abord : " Paix à cette maison ! "
Et s'il y a là un fils de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.
Demeurez dans cette maison, mangeant et buvant de ce qu'il y aura chez eux, car l'ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison.
Et en quelque ville que vous entriez et qu'on vous reçoive, mangez ce qui vous sera servi ;
guérissez les malades qui s'y trouveront, et dites-leur : " Le royaume de Dieu est proche de vous. "

Mardi 7 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Par Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr . Contre les hérésies, I, 10,1-3 ; PG 7, 550-554 (trad. cf Orval et bréviaire) 

 

"Allez par le monde entier, prêchez l’Évangile à toute la création"

 

      L'Église disséminée à travers le monde entier jusqu'aux extrémités de la terre a reçu des apôtres et de leurs disciples la foi en un seul Dieu, Père tout-puissant

« qui a fait le ciel, la terre, les mers et tout ce qu'ils renferment » (Ex 20,11 ; Ac 4,24) ;

en un seul Christ Jésus, le Fils de Dieu, qui s'est incarné pour notre salut ; et

en l'Esprit Saint qui a annoncé par les prophètes les desseins de Dieu et la venue du Bien-Aimé Jésus Christ notre Seigneur, sa naissance de la Vierge, sa Passion, sa Résurrection d'entre les morts, son Ascension corporelle dans les cieux, ainsi que son avènement du haut des cieux dans la gloire du Père pour

« rassembler et restaurer toute chose » (Ep 1,19) et ressusciter la chair du genre humain tout entier, afin que, devant le Christ Jésus, notre Seigneur, notre Dieu, notre Sauveur et notre Roi,

selon le bon plaisir du Père invisible,

« tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, que toute langue le reconnaisse » (Ph 2,10-11)

et qu'il rende un juste jugement sur toutes les créatures. 


      Cette prédication que l'Église a reçue, cette foi, elle la garde avec soin comme si elle habitait une seule maison ; bien qu'elle soit disséminée dans le monde entier, elle croit tout cela partout d'une manière identique, comme n'ayant « qu'une seule âme et qu'un même cœur » (Ac 4,32) ;

elle la prêche, l'enseigne et la transmet d'une voix unanime, comme si elle n'avait qu'une seule bouche.

Les langues que l'on parle dans le monde sont diverses, mais la force de la tradition est une et la même.

Les Églises établies en Germanie ne croient pas ou n'enseignent pas autrement, ni celles des Ibères ou des Celtes, ni celles de l'Orient, d'Égypte ou de Libye, ni celles qui sont fondées au centre du monde [la Terre Sainte].

De même que le soleil, cette créature de Dieu, est dans le monde entier unique et le même, ainsi la prédication de la vérité brille partout et illumine tous les hommes qui veulent « parvenir à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,4).

 

Mardi 7 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

THEOLOGIE ORTHODOXE ET LIBERTE

 

Ana Petrache : Vous êtes théologien, de plus un théologien orthodoxe, mais aussi un intellectuel inscrit dans l’espace public au sein de cette culture française si fière de sa laïcité. Pouvez-vous nous dire, en quelques mots, comment envisagez-vous la mission du théologien dans la cité ?
Jean-François Colosimo : Moins qu’une fierté, surtout pas une idéologie, la laïcité est en France une pratique de la cité qui correspond à la distinction prônée par l’Évangile entre le religieux et le politique. L’Église catholique y a gagné une indépendance sans égale grâce à la loi de séparation d’avec l’État. Les communautés orthodoxes immigrées y ont trouvé une autonomie sans précédent grâce au principe d’égalité des cultes. De même pour les protestants, les juifs, les musulmans…

Tout autre est le mouvement de sécularisation que connaît l’ensemble du continent européen et qui rend la parole théologique incompréhensible ou inaudible. Mais là, les torts sont partagés. D’une part, l’Europe, pour reprendre le mot de Chesterton, est plus que jamais «remplie d’idées chrétiennes, mais devenues folles».

D’autre part, la théologie a résolument tourné au métier spécialisé, à la technicité érudite, au circuit universitaire. La surdité du monde se conjugue avec le bégaiement de l’institution. De manière anarchique, la superposition postmoderne des discours nuit à la théologie, la relativise, lui confère un air de déjà-vu.

De manière schizoïde, les théologiens professent la primauté de la prière ou de l’eucharistie et adulent la préciosité philologique. Or, c’est sur le naître, le vivre, le mourir que les attendent leurs contemporains. Ou, pour le dire en une formule, sur la notion d’humanité à la fois historique et transcendante. Pour tenir ensemble la vérité et l’espérance, il faut oser la prophétie, se ruer dans la brèche, risquer le vide. Une théologie qui ne nourrit pas les pauvres, qu’ils soient de chair ou d’esprit, est une ruse de l’idolâtrie, une insulte à l’Évangile, un blasphème cette fois avéré. Car le monde est à la fois pire et meilleur qu’on ne le raconte dans les séminaires.

Aussi, si l’on veut apporter un témoignage du salut qui nous dépasse, faut-il plonger dans la fournaise, aller à la rencontre des nouveaux damnés de la mondialisation et accepter d’être quelque peu changé par eux. Bénir lucidement plutôt que maudire aveuglément : c’est la seule façon de réveiller le Christ qui dort immanquablement en tout temps et tout lieu, dans toute culture, plus singulièrement encore au sein de la nôtre et précisément dans ce que par quoi elle peut nous apparaître désenchantée, déshumanisée, déchristianisée.

A.P. : Spécialiste en patrologie et en byzantinologie, vous vous confrontez, en tant que professeur à l’Institut ”Saint-Serge”, à la mentalité byzantine de certains évêques. Comment, et dans quelles limites, croyez-vous que soit possible l’autonomie de la théologie au regard de la hiérarchie dans l’Église orthodoxe ?

J.-F. C.: ”Saint-Serge” se confronte fort heureusement non pas à l’épiscopat, mais uniquement et strictement à un cas individuel et problématique de confusion de la fonction épiscopale avec une omnipotence arbitraire, en vertu d’une conception totalisante et finalement totalitaire de cette charge, dont on ne trouvera pour cette raison nulle trace parmi les plus extrêmes théorisations césaristes ou papistes de la Byzance ou de la Rome médiévales.

L’Institut se félicite au contraire de la propension de nombre de ses anciens étudiants devenus évêques, en France et dans le reste du monde, à vouloir servir l’Église plutôt que de s’en servir. Quant au modèle byzantin, on aurait tort de le confondre avec l’univers pyramidal, statique et immuable auquel on le réduit trop souvent.

Ce modèle repose au contraire sur la tension auquel il soumet les divers ordres existants en les plaçant en concurrence face à l’avènement charismatique et à l’achèvement eschatologique qui sont censés les authentifier. Autrement dit, en faisant de l’Esprit et du Royaume les seules instances définitives du jugement.

Au regard d’un saint Maxime le Confesseur puni de l’amputation de la main et de la langue pour avoir opposé l’orthodoxie de la foi à l’hétérodoxie «du plérôme de tous les patriarches, hiérarques, abbés, prêtres et fidèles» de son temps, comme le stipule l’acte de sa condamnation, la liberté de la théologie ressort des plus claires.

Plus prosaïquement, pour ce qui est de l’enseignement théologique, l’Orient a emprunté, aux Temps modernes, le système de l’Occident. À savoir, celui de l’universitas fondée dans l’Europe latine, au XIe siècle, par les clercs, les «intellectuels» d’alors, soucieux de s’affranchir des écoles capitulaires qui étaient contrôlées par le pouvoir ecclésiastique. Et ce, afin de mener en toute indépendance leur tâche de recherche et de transmission.

La Sorbonne en a été le prototype et il en reste, dans le droit français, la «franchise universitaire» qui interdit aujourd’hui encore aux forces de police d’entrer dans une université sans l’accord de son président. Cette liberté n’est donc pas un luxe ou un caprice, c’est un impératif. Une nécessité spirituelle. Un onzième commandement, si l’on veut. Si les évêques comprennent également la révélation comme liberté, où pourrait être le hiatus? Et si cette liberté est réelle, où pourraient être ses limites, autres que celles que commande la confession droite de la foi, c’est-à-dire l’orthodoxie?

A.P. : Vu de Roumanie, pays majoritairement orthodoxe, la crise de l’Institut confirme l’opinion selon laquelle un des grands soucis des Églises orthodoxes est d’ordre ecclésiologique. La définition du poste d’évêque n’est pas toujours claire et un certain chaos canonique contribue aux tendances autoritaires des certains chefs religieux ou spirituels. Qu’en pensez-vous?

J.-F. C.: L’ecclésiologie orthodoxe réelle, en chair et en os, non pas celle que célèbrent les manuels canoniques, mais celle que dévoilent les exercices concrets et quotidiens, représente un «souci» comme vous le dites, et aboutit à un «chaos» comme vous le dites encore, parce qu’elle participe d’un bricolage consensuel qui s’assimile toujours plus à une hérésie acceptée. Nul besoin d’aller chercher dans le lointain passé ses origines: il y va d’une hybridation de la modernité.

À savoir, la réinterprétation déviante de l’héritage impérial byzantin qui associe peuple et foi dans ses métamorphoses séculières successives, ottomane, révolutionnaire, nationaliste, communiste, aujourd’hui populiste, qui assimilent ethnie et confession, hiérarchie religieuse et appareil politique.

Avec pour effet, dans les pays de tradition orthodoxe, la confusion perpétuelle entre une Église et un État qui sont par ailleurs tous deux défaillants; et, entre les juridictions orthodoxes, une guerre des territoires au mépris de l’unité, mais aussi de la mission comme le signale le terme ahurissant de «diaspora».

Phénomène courant, plus la réalité contredit la théorie, plus enfle la théorie. Il en découle la mise en forme idéologique d’un «épiscopalisme» dont l’absence absolue de contre-pouvoir, inconnue même à Rome, garantirait la qualité divine de l’Église.

La vulgate dominante ne manque pas, certes, de se parer d’un trompe-l’œil théologique en se revendiquant des travaux de Jean Zizioulas qui, à mon sens, constituent une réponse lacunaire au défi posé par Vatican II – et quitte, au passage, à omettre la contradiction manifeste entre la position ecclésiologique du théologien Zizioulas et la position ecclésiastique du hiérarque Zizioulas, entre le penseur de la koinonia du Plérôme et l’évêque in partibus de Pergame.
C’est pourquoi cette idéologisation n’est jamais que le cache-misère d’une ecclésialité en souffrance.

On ne peut à la fois critiquer la papauté comme principe de gouvernement et offrir le spectacle de son détournement caricatural à l’échelle de surcroît médiocre d’un diocèse, d’une nation ou d’une région. Il faut également en finir avec l’amalgame entre épiscopat et monachisme, justifié dans l’Antiquité et injustifiable aujourd’hui en tant qu’il ne sert plus qu’à induire une obligation structurelle d’obéissance subordonnée qui n’a de sens que dans le seul cadre de la paternité spirituelle. Il faut enfin et surtout repenser, dans les termes de l’Encyclique des patriarches orientaux de 1848 et du concile russe de 1917, la notion de «Peuple de Dieu» comme «dépositaire de la vérité de l’Église».

C’est ce qu’éprouvent, je crois, ces formidables jeunes évêques jetés sur les routes du monde, privés des ressources habituelles des pays traditionnellement orthodoxes, courant après leurs fidèles disséminés au sein d’univers étrangers et qui s’épuisent à assurer leur ministère pastoral sans moyens et sans certitudes autres que la Providence. Eux savent d’ores et déjà que la richesse incessible de l’épiscopat tient dans sa pauvreté assumée.

A.P. : Il y a beaucoup de gens dans le milieu orthodoxe qui pensent que le seul devoir d’une école de théologie est de former des prêtres et c’est pour cela que la dimension culturelle de la théologie en dialogue avec la société contemporaine est parfois oubliée. Comment peut-on convaincre la hiérarchie qu’on a besoin d’une théologie libérée des contraintes ecclésiastiques?

J.-F. C.: La théologie n’a d’autre source, propos et finalité qu’elle-même. Pour être une grâce, elle requiert cette gratuité. Elle n’est ni résultat d’une production, ni schéma d’une construction. Elle n’a pas de fonctionnalité qui la destinerait à former des fonctionnaires, quand bien même il s’agirait de fonctionnaires du culte. Que ceux qui se destinent au sacerdoce soient préparés à la transmission de la foi à laquelle ils consacreront leur vie, c’est une bonne chose. Mais ce n’est pas une affaire de diplôme, de certificat apposé en coin d’un rouleau enrubanné.

Encore faut-il que les écoles théologiques orthodoxes transmettent elles-mêmes une orthodoxie vivante et une théologie vécue, qu’elles soient des écoles de vie. Nous ne pouvons plus nous contenter de l’utilité supposée de cette sorte de néoscolastique orientale d’occasion que nous opposons volontiers à la grande scolastique occidentale, dont nous sommes par ailleurs incapables, et qui sert trop souvent de programme à l’enseignement de l’orthodoxie.

La prédication étant au cœur de la transmission de la foi, non pas seulement dans l’Église mais au dehors de l’Eglise, «pour la vie du monde», ce sont non pas de prédicateurs mais de «prêchants», d’exemples incarnés du lien entre la doctrine et l’existence, dont nous avons besoin.
Enfin, l’éducation à la foi ne vaut que si elle est éducation pour tous et de tous. C’est à cette école-là, permanente, que doit se mettre chaque orthodoxe qu’il soit homme ou femme, baptisé par naissance ou par conversion, laïc ou clerc, simple fidèle ou éminent évêque. Son témoignage au sein de la société s’ensuivra, sans qu’il ait à le penser, le projeter, le calculer. Car ce sera alors une œuvre par surabondance de l’Esprit.

A.P. : “Saint-Serge” est un institut essentiel pour la théologie et la culture orthodoxe, sa fermeture marquerait la fin d’un très beau chapitre de l’histoire du christianisme de tradition byzantine. À votre avis, quelles sont les solutions pour empêcher la clôture définitive de l’institut ?
J.-F. C.: Il est en effet une gloire de l’Institut qui accablerait ses légataires actuels s’il n’y avait la miséricorde du Christ. ”Saint-Serge” a renversé l’exil en miracle. ”Saint-Serge” a été la seule école de théologie orthodoxe continument libre au cours du sombre XXe siècle sur le continent du Goulag et de la Shoah.

”Saint-Serge” a permis le rayonnement de cette orthodoxie de la liberté via l’institution-sœur qu’est ”Saint Vladimir” au sein du Nouveau Monde. ”Saint-Serge” a reçu des étudiants orthodoxes des cinq continents qui sont devenus des enseignants, des prêtres, des évêques, des patriarches de l’Église orthodoxe aux quatre coins de la planète.

”Saint-Serge” a ainsi initié, soutenu et confirmé un sentiment panorthodoxe sans lequel l’orthodoxie ne serait pas aujourd’hui ce qu’elle est. De plus, c’est à Paris que s’est pleinement manifestée la créativité de la théologie orthodoxe contemporaine, dont la sophiologie de Serge Boulgakov, la double économie de Vladimir Lossky, l’écclésiologie pneumatologique de Nicolas Afanassieff, le renouveau patristique de Georges Florovsky, liturgique d’Alexandre Schmemann, palamite de Jean Meyendorff.

C’est parce qu’il y avait Paris que Dimitru Stăniloae en Roumanie, Justin Popovitch en Serbie, Sergueï Averintsev en Russie, Christos Yannaras en Grèce, Georges Khodr au Liban et tant d’autres ailleurs savaient qu’ils n’étaient pas seuls à confesser une orthodoxie essentielle. C’est parce que ce Paris-là a existé qu’aujourd’hui encore des élèves nous viennent de l’Afrique profonde ou de la lointaine Asie pour apprendre cette même orthodoxie émancipée des scories de l’histoire, disposée à se confronter au monde tel qu’il va.

Oui, tel est le bilan de ces 90 années qui fait que l’Institut n’est la propriété de personne, mais de tous les orthodoxes. Un héritage écrasant qui découle de la leçon originelle de nos pères fondateurs: entrer dans le dialogue avec l’Occident, la philosophie, la science, la société, les autres confessions chrétiennes, les autres religions, les cercles de pensée, mais avant tout d’y entrer sans crainte.

Près d’un siècle d’une telle quête peut-il s’éteindre d’un coup ? L’apport de ”Saint-Serge” n’est-il pas plus que jamais indispensable au monde orthodoxe soumis aux tentations de la crispation et du repli ? N’arrive-t-il pas aussi aux institutions de mourir, comme les individus, parce qu’elles ont fait leur temps ? Toutes ces questions valent également dans l’instant. Demain tranchera.

Pour l’heure, notre manière de continuer l’inspiration de nos pères fondateurs est précisément, quelle que soit l’issue, de n’avoir pas peur. Et c’est là l’unique vraie condition de notre avenir.

Source  http://orthodoxie.com/ 

L'Institut Saint-Serge dont il est question ici traverse une grave crise dont vous trouverez l'écho ici

http://www.saint-serge.net/evenements/avenir.html#declarationsaintserge

Mardi 7 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Si tu portes la croix de bon cœur,

c’est elle qui te portera et te conduira à la fin désirée, c’est-à-dire là où tu cesseras de souffrir ; mais ce ne sera pas ici-bas.

Si tu la portes à contrecœur, tu t’en fais un fardeau et tu la rends plus lourde, et pourtant il faudra quand même la porter.

Si tu rejettes une croix, tu en trouveras certainement une autre peut-être plus pesante.

Crois-tu échapper à ce qu'aucun homme n’a pu éviter ? Qui parmi les saints a été sans croix et sans tribulation dans ce monde ?

Jésus Christ lui-même, notre Seigneur, n’a pas été une seule heure dans toute sa vie sans peine et sans douleur. « Ne fallait-il pas que le Christ endure ces souffrances, qu’il ressuscite d’entre les morts pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24,46s)

Comment donc peux-tu chercher une autre voie que cette voie royale de la sainte croix ?...

Cependant, celui qui est affligé par tant de peines n’est pas sans une consolation qui les adoucisse, car il sent croître les fruits de sa patience à supporter sa croix.

Car, lorsqu’il la porte de bon cœur, tout son poids se change en douce confiance qui lui redonne courage…

Cela n’est pas l’effet de la vertu de l’homme mais de la grâce du Christ qui est assez puissante pour transformer une chair fragile au point que ce qu’elle redoute et fuit instinctivement, elle l’embrasse et l’aime dans la ferveur de l’esprit.

Il n’est pas dans la nature de l’homme de porter la croix, d’aimer la croix…; si tu ne comptes que sur toi-même, tu ne pourras rien faire de tel.

Mais si tu mets ta confiance dans le Seigneur, la force te sera donnée d’en haut, et tu auras pouvoir sur la chair et le monde.

Et tu ne craindras pas même le démon, notre ennemi, si tu es armé par la foi et marqué par la croix de Jésus Christ.

L'Imitation de Jésus Christ, traité spirituel du 15ème siècle

Livre II, ch. 12

Mardi 7 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Je voudrais tellement déverrouiller la porte
de ma prison dont je serre moi-même la clef !
Donne-moi le courage de sortir de moi-même.
Dis-moi que tout est possible à celui qui croit.
Dis-moi que je peux encore guérir,
dans la lumière de ton regard et de ta parole.

 

(Augustin d'Hippone
(354-430), a chanté dans son ouvrage "De Trinitate" la prééminence de Dieu en tout. Dieu, à la fois transcendant et immanent, présent au plus profond de nous-mêmes.)

Mardi 7 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:
Les coeurs purs pourront voir Dieu, mais nos esprits limités n'arriveront jamais à Le comprendre (saint Grégoire de Nysse)
 
La vision de Dieu est offerte à ceux qui ont purifié leur
coeur.
Cependant "nul n'a jamais vu Dieu."
Ce sont les paroles du grand saint Jean, et elles sont
confirmées par la rigoureuse pensée de saint Paul, disant que Dieu
est Celui Que nul
n'a vu ni ne saurait voir.
Il est ce roc pure et lisse, sur lequel l'esprit peut
constater qu'aucun lieu de repos assuré n'existe ou ne saurait
nous élever. 
Selon le point de vue de Moïse, Il est inaccessible. Malgré tous les
efforts, notre esprit ne saurait L'approcher.
(Saint Grégoire de Nysse, Sermon sur les Béatitudes)
Mardi 7 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:
LA MORT, DURE ET INJUSTE ÉPREUVE ? (COURRIER)

 

Christ Brebis perdue« […] votre message me touche beaucoup. Voici un peu plus d’un mois que N. est entrée dans son repos. Bientôt nous en célèbrerons le 40ème jour. Si je pense à moi-même, je souffre terriblement de la séparation, sauf si je lui parle, en lui demandant pardon de ne pas l’avoir suffisamment aimée. Si je pense à elle, j’espère qu’elle est heureuse en Dieu: quand j’aurai la certitude de la béatitude que nous lui souhaitons tous, j’éprouverai certainement une grande paix et le Seigneur me donnera la grâce de me réjouir pour elle.

Ne dites pas, mon A., ne dites pas que cette épreuve qui m’est donnée soit injuste. Le Seigneur n’est que justice, quoique ses jugements soient insondables. Ne l’accusons pas, car Il est Lui-même entré dans la mort, et ne s’est pas contenté de nous voir souffrir de loin; Il a voulu gagner notre confiance en éprouvant ce que nous éprouvons. Du reste, cette épreuve ne saurait être injuste que si elle était infligée à un innocent. Mais, le Seigneur me montre mes péchés innombrables et constants et me conduit plus au repentir qu’à la révolte. J’essaye d’apprendre du Bon Larron cette belle parole: ‘Pour nous – pour moi – c’est justice!’ À la rigueur, ce serait injuste pour N. qui est une personne si bonne, si aimable et si dévouée à l’Église du Christ. Mais, même dans son cas, nous osons croire que le Seigneur, après le 40ème jour, l’acceptera au rang de ses amis. Pour les justes, la mort n’est pas une punition injuste; elle est l’entrée dans une plus grande familiarité avec Dieu.

Votre douceur et votre compassion me touchent d’autant plus que je sais un peu, parce que vous me l’avez souvent confié, combien vous avez souffert et souffrez encore du départ de votre papa. Dans ce cas encore, ce qui a pu vous paraître tellement injuste doit se dévoiler comme une convocation divine et donc comme un grand bien.Nous prions seulement le Seigneur de laver tous les péchés de nos défunts, afin que rien ne les sépare encore de lui et ne les empêche de jouir indéfiniment et infiniment de l’amour inexprimable qu’Il nous a montré par sa Pâque. ‘Demandons encore au Christ notre Roi et notre Dieu de leur accorder la miséricorde divine, le pardon de leurs fautes et le Royaume des cieux!’, dit la prière de l’Église.

En somme, à la place de la douleur d’être frustrés de ceux que nous aimons, vient le bonheur qu’ils soient heureux. Au lieu d’accuser Dieu, nous acceptons de voir nos propres péchés, et cela nous rend humbles et capables de glorifier la volonté si incompréhensible du Seigneur.

Merci encore pour votre amour et pour votre prière […] » (Source: "Sagesse Orthodoxe"

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,32-38.

En ce temps-là, voici qu’on présenta à Jésus un possédé qui était sourd-muet.
Lorsque le démon eut été expulsé, le sourd-muet se mit à parler. Les foules furent dans l’admiration, et elles disaient : « Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! »
Mais les pharisiens disaient : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. »
Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

Mardi 7 JUILLET 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Par Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses . 
Entretiens spirituels aux Missionnaires, fragment 171 (Seuil 1960 p. 908 et Orval) 


 

« Priez le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson »

 

Il y a bien des gens qui, pour avoir l'extérieur bien composé et l'intérieur rempli de grands sentiments de Dieu, s'arrêtent à cela...; ils se contentent des doux entretiens qu'ils ont avec Dieu dans l'oraison...

Ne nous trompons pas : toute notre tâche consiste à passer aux actes. Et cela est tellement vrai que l'apôtre saint Jean nous déclare qu'il n'y a que nos œuvres qui nous accompagnent dans l'autre vie (Ap 14,13).

Faisons donc réflexion à cela ; d'autant plus qu'en ce siècle il y en a beaucoup qui semblent vertueux, et qui en effet le sont, qui néanmoins inclinent à une voie douce et molle plutôt qu'à une dévotion laborieuse et solide. 


    L'Église est comparée à une grande moisson qui requiert des ouvriers, mais des ouvriers qui travaillent.

Il n'y a rien de plus conforme à l'Évangile que d'amasser, d'un côté, des lumières et des forces pour son âme dans l'oraison, dans la lecture et dans la solitude, et d'aller ensuite faire part aux hommes de cette nourriture spirituelle.

C'est faire comme notre Seigneur a fait, et, après lui, ses apôtres ; c'est joindre l'office de Marthe à celui de Marie ; c'est imiter la colombe, qui digère à moitié la pâture qu'elle a prise et puis met le reste par son bec dans celui de ses petits pour les nourrir.

Voilà comme nous devons faire, voilà comme nous devons témoigner à Dieu par nos œuvres comme nous l'aimons. Toute notre tâche consiste à passer aux actes.


 

Et Dieu vit que cela était bon

En librairie depuis le 5 Juillet: Et Dieu vit que cela était bon par le patriarche œcuménique Bartholomée aux éditions du Cerf (64 pages, prix: 4 euros, couverture ci-contre).

Présentation de l’éditeur:

“Il est urgent de redonner un visage humain à notre planète.”

Le patriarche œcuménique Bartholomée, primat de l’Église orthodoxe, est aussi universellement connu pour son engagement, depuis des décennies, en faveur de la défense de l’environnement qui lui a valu le surnom de « patriarche vert ».

Parmi ses écrits sur l’écologie, cette adresse concerne tout particulièrement « la sauvegarde de la maison commune ».”

 

 

 

Christophe Levalois <chr.levalois@gmail.com>

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Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne - dans Famille
30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 10:02
Stage d’Iconographie Copte du 4 au 12 JUILLET 2015: IL RESTE DE LA PLACE, IL N'EST PAS TROP TARD POUR VOUS INSCRIRE !...

Stage d’Iconographie Copte du 4 au 12 JUILLET 2015:

IL RESTE DE LA PLACE, IL N'EST PAS TROP TARD POUR VOUS INSCRIRE !...

"L‘Incarnation de la Lumière"

L’Icône Egyptienne : Ses racines pharaoniques, son histoire, son renouveau, son contenu théologique, ses techniques, son sens symbolique et spirituel.

Du 4 au 12 JUILLET 2015,
par Armia Naguib MATTA WASSEF, Chef Atelier au Patriarcat Copte-Orthodoxe et disciple d’Isaac FANOUS, sous la Superevision du Pr Ashraf SADEK, Professeur d’Egyptologie et Directeur du « Monde Copte ».

Frais d’inscription 150 Euros
(Hébergement: Offrandes libres)

Monastère Syriaque N-D de Miséricorde, Brévilly.
61300 CHANDAI . Tel :02.33.24.79.58
Courriels : asstradsyrfr@laposte.net

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Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne - dans Spiritualité Chrétienne
30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 08:52
Mardi 30 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 1,11-20.

Mes frères, je vous déclare que l'évangile, prêché par moi, n'est pas de l'homme.
Car ce n'est pas d'un homme que je l'ai reçu ni appris, mais par une révélation de Jésus-Christ.
Vous avez, en effet, entendu parler de ma conduite, quand j'étais dans le judaïsme ; comment je persécutais à outrance et ravageais l'Église de Dieu,
et comment je surpassais dans le judaïsme beaucoup de ceux de mon âge et de ma nation, étant à l'excès partisan jaloux des traditions de mes pères.
Mais, lorsqu'il plut à celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par sa grâce,
de révéler en moi son Fils, afin que je l'annonce parmi les Gentils, sur-le-champ, sans consulter ni la chair ni le sang,
sans monter à Jérusalem vers ceux qui étaient apôtres avant moi, je partis pour l'Arabie ; puis je revins encore à Damas.
Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours auprès de lui.
Mais je ne vis aucun des autres Apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur.
En tout ce que je vous écris là, je l'atteste devant Dieu, je ne mens pas.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 10,16-22.

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes.
Tenez-vous en garde contre les hommes, car ils vous livreront aux sanhédrins et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Vous serez traduits à cause de moi devant gouverneurs et rois, en témoignage pour eux et les Gentils.
Lorsqu'on vous livrera, ne vous préoccupez ni de la manière dont vous parlerez, ni de ce que vous aurez à dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même.
Car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant, et les enfants s'élèveront contre leurs parents et les feront mettre à mort.
Vous serez en haine à tous à cause de mon nom ; mais celui qui persévérera jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé.

Mardi 30 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Par Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église 
7e Homélie sur la conversion 


 

« A moi, autrefois blasphémateur et persécuteur, il m'a été fait miséricorde » (1Tm 1,13) :
la conversion de St Paul

 

      Il faut que nous gardions toujours à l'esprit combien tous les hommes sont entourés de tant de témoignages du même amour de Dieu.

Si sa justice avait précédé la pénitence, l'univers aurait été anéanti.

Si Dieu avait été prompt au châtiment, l’Église n'aurait pas connu l'apôtre Paul ; elle n'aurait pas reçu un tel homme dans son sein.

C'est la miséricorde de Dieu qui transforme le persécuteur en apôtre ; c'est elle qui change le loup en berger, et qui a fait d'un publicain un évangéliste (Mt 9,9).

C'est la miséricorde de Dieu qui, touchée de notre sort, nous a tous transformés ; c'est elle qui nous convertit.

      En voyant le goinfre d'hier se mettre aujourd'hui à jeûner, le blasphémateur de jadis parler de Dieu avec respect, l'ignoble d'autrefois n'ouvrir sa bouche que pour louer Dieu, on peut admirer cette miséricorde du Seigneur.

Oui, frères, si Dieu est bon envers tous les hommes, il l'est particulièrement envers les pécheurs.

      Voulez-vous même entendre quelque chose d'étrange du point de vue de nos habitudes, mais quelque chose de vrai du point de vue de la piété ?

Écoutez : tandis que Dieu se montre exigeant pour les justes, il n'a pour les pécheurs que clémence et douceur.

Quelle rigueur envers le juste ! Quelle indulgence envers le pécheur !

Telle est la nouveauté, le renversement, que nous offre la conduite de Dieu.

Et voici pourquoi : effrayer le pécheur, surtout le pécheur obstiné, ce serait le priver de toute confiance, le plonger dans le désespoir ; flatter le juste, ce serait émousser la vigueur de sa vertu, le faire se relâcher de son zèle.

Dieu est infiniment bon !

Sa crainte est la sauvegarde du juste, et sa clémence retourne le pécheur.

 

Mardi 30 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Que notre foi ne s'en trouve pas troublée…

La règle générale selon laquelle on va " à Jésus par Marie " vaut donc aussi pour l'imitation du Christ.

Que notre foi cependant ne s'en trouve pas troublée, comme si l'intervention d'une créature en tout semblable à nous, hormis le péché, offensait notre dignité personnelle et empêchait l'intimité et le caractère immédiat de nos rapports d'adoration et d'amitié avec le Fils de Dieu.

Reconnaissons plutôt la bonté et l'amour de Dieu notre Sauveur (§ 37) qui, en condescendant à notre misère si éloignée de son infinie sainteté, a voulu nous en faciliter l'imitation en nous proposant le modèle de la personne humaine de sa Mère.

Celle-ci en effet est la créature humaine qui nous offre l'exemple le plus éclatant et le plus accessible de cette obéissance parfaite par laquelle nous nous conformons avec amour et promptitude aux volontés du Père éternel.

C'est le Christ lui-même, comme nous le savons bien, qui voit dans cette pleine adhésion à la volonté de son Père l'idéal suprême de sa conduite d'homme, en déclarant : Je fais toujours ce qu'il lui plaît (§ 38).

(Paul VI, Pape de Rome dans "Signum Magnum")

Mardi 30 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:
La raison d'être de l'âme, c'est l'union avec Dieu .
(saint Dimitri de Rostov)
 
Il est nécessaire avant tout de comprendre qu'il est du
devoir de tous les Chrétiens 
- en particulier ceux qui sont appelés à se consacrer à la vie 
spirituelle - de toujours et de
toutes manières possibles s'efforcer d'être uni avec Dieu,
leur
Créateur, qui les aime,
plein de bienveillance, et leur Bien suprême, par Qui et pour Qui
ils ont été créés.
Tout cela parce que le point central et le but final de l'âme, que
Dieu a créée, cela doit
être Dieu Lui-même, rien que Dieu, et rien d'autre -
Dieu de Qui l'âme a reçu sa vie et sa nature, et pour Qui elle doit
vivre éternellement.

 
Mardi 30 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

LA TRADITION BIBLIQUE ET ECCLESIALE SELON LA VISION ORTHODOXE:

L’idée de Tradition est déjà présente dans l’Ancien Testament. Elle est reprise et développée dans le Nouveau Testament par les Apôtres, qui eux-mêmes se sont faits en premier lieu les hérauts de la Bonne Nouvelle.

Tradition biblique et apostolique

Dans la Bible, Dieu se présente comme le Dieu des Pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Le judaïsme a une conscience très forte de la tradition léguée par les Pères. Les Juifs se définissaient eux-mêmes par rapport à Abraham en s’appelant " Fils d’Abraham " (voir Jn 8 l’épisode sur la postérité d’Abraham). Le Christ a dit qu’il pouvait " faire de ces pierres des enfants d’Abraham " (Mt 3,9). L’autre grande référence est Moïse, qui est le père, le législateur, le prophète par excellence. Jésus se réfère aussi souvent à lui, par exemple dans l’Évangile de Matthieu, même s’il ne le nomme pas : " Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens… moi je vous dis… " (Mt 5,21-48), quand il se présente comme le fondateur de la Loi nouvelle par rapport à la loi ancienne. La référence à Moïse est la référence exemplaire à la grande tradition religieuse d’Israël dont les contemporains de Jésus sont les héritiers.

Et pour bien faire comprendre que ce n’est pas une référence archéologique, le Christ rappelle que " le Seigneur n’est pas le dieu des morts, mais le Dieu des vivants " (Lc 20,38). Les Pères dont il est question sont des réalités vivantes, ce qui permet de valoriser non seulement la généalogie directe de Jésus dans l’ancienne Alliance, mais aussi toute l’histoire du peuple d’Israël et celle de l’humanité avant le Christ, qui préparait, directement ou indirectement, la venue du Messie.

La Tradition apostolique. Dans le temps de la nouvelle Alliance, Jésus " transmet " lui aussi à ses disciples la Révélation. " Tout ce que J’ai entendu auprès de mon Père, Je vous l’ai fait connaître " (Jn 15,15). Il ne parle pas de lui-même mais comme il l’a entendu, et l’Esprit Saint viendra confirmer la parole de Jésus ensemencée dans les cœurs.

Le jour de la Pentecôte inaugure le temps de l’Esprit et le début la Traditionapostolique. À plusieurs reprises saint Paul rappelle qu’il n’a fait que recevoir et transmettre : " Pour moi, j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis (paredôka) " (1 Cor 11,23). " Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu … et par lequel vous êtes sauvés si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé. …Je vous ai transmis (paredôka) avant tout, comme je l’avais moi-même reçu (parelabon), que Christ est mort pour nos péchés.... " (1 Cor 15,1-3).

C’est le principe de la transmission de la foi. Paul n’a rien inventé, il a tout reçu du Seigneur et des Apôtres et à son tour il le transmet. C’est le début de la transmission de génération en génération de l’Évangile, donc de la Tradition ecclésiale.

La Tradition ecclésiale. Certains distinguent, surtout dans le monde protestant, entre Tradition apostolique et Tradition ecclésiale. Jusqu’aux années 1960 en effet, les traditions réformées et luthériennes se refusaient de parler de la Tradition. L’adage sola scriptura avait été adopté comme règle de conduite, en réaction extrême contre la surévaluation du magistère de l’Église au Moyen ge. Avec le mouvement œcuménique, les grandes traditions protestantes s’ouvrent de plus en plus à la Tradition mais elles considèrent curieusement que dès que le canon du Nouveau Testament eut été défini, l’Église perdit la faculté de déterminer le contenu de la Tradition sacrée.

Cette séparation entre Tradition apostolique et Tradition ecclésiale est forcément problématique : dès l’instant où nous confessons que l’Église est apostolique dans son être profond, il y a identité entre Tradition ecclésiale et Tradition apostolique ; cela étant, la grande question est d’identifier clairement, avec le discernement nécessaire, ce qu’est la Tradition ecclésiale parmi les nombreuses traditions simplement humaines véhiculées dans la vie historique des Églises. Confesser que la Traditionecclésiale est apostolique n’est pas simplement admettre la présence d’un lien direct avec les Apôtres et leurs premiers successeurs, mais signifie que l’enseignement de l’Église est, jusqu’à la fin des temps, apostolique, c’est-à-dire fidèle à l’enseignement même des Apôtres, qui eux-mêmes l’avaient reçu du Sauveur.

Tradition ecclésiale et Esprit Saint

Il n’existe qu’une seule Tradition, qui est la Tradition des Apôtres et de leurs successeurs jusqu’à aujourd’hui. C’est une Tradition que l’Orthodoxie confesse comme ininterrompue, qui sauvegarde la continuité, la permanence et l’identité de l’Église. L’Église n’existe elle-même que parce qu’elle est une, dans le temps et dans l’espace. Mais de même que l’Église une se diversifie géographiquement à travers des Églises locales, de même la Tradition une se décline dans les différentes Églises à travers des traditions légitimes qui ne portent pas atteinte à son unité foncière.

Coutume et Tradition. Il faut bien reconnaître qu’il existe quelque confusion dans de larges cercles de fidèles orthodoxes entre Tradition et " coutume ", cette dernière étant toujours entendue comme une loi figée et intangible. Sur des points aussi évidents que la rénovation du calendrier liturgique – qui est en décalage avec la vie cosmique et qui, par conséquent, ne rend plus correctement sa fonction symbolique –, la réforme entamée il y a près d’un siècle n’a pu encore aller à son terme, faute de consensus. Le conservatisme de l’Orthodoxie historique est d’abord la conséquence d’une histoire difficile faite de persécutions et de mise en séquestre de l’Église tant par l’Empire ottoman que par l’Empire russe à partir de Pierre le Grand.

La problématique tradition-coutume s’est pourtant posée très tôt dans l’histoire de l’Église. Déjà au IIIe s., dans sa querelle avec le pape Étienne, saint Cyprien de Carthage soulignait que " la coutume sans la vérité est une vieille erreur " (Lettre 74,9). Seule la vérité peut insuffler la nouveauté de l’Esprit dont la coutume ecclésiale a besoin. Ailleurs, Cyprien rappelle, à la suite de Tertullien, que le Christ a dit : " Je suis la vérité " mais n’a pas dit : " Je suis la coutume " soulignant ainsi que la Tradition, pour être ordonnée à la vérité et à la vie, doit demeurer en tension permanente entre coutume et liberté créatrice. La tradition ecclésiale ne constitue pas simplement la transmission linéaire et diachronique du dépôt de la foi apostolique : comme le note saint Irénée de Lyon, c’est une Tradition " de vérité " (“traditioveritatis”), garantie par le " charisme sûr de vérité " (“charisma veritatis certum”) préservé depuis l’origine à travers la succession apostolique et l’assistance permanente et verticale de l’Esprit Saint (Contre les Hérésies, IV, 26,2).

Tradition et Révélation. Dans une belle étude, le théologien Vladimir Lossky a naguère montré, en s’appuyant sur le témoignage de l’Église ancienne, que par-delà la ligne horizontale des traditions dans leur pluralité et leur diversité, la Traditionreprésente dans une perspective verticale " le mode unique de recevoir la Révélation " ; elle est la lumière ou encore l’évidence intérieure dans lesquelles la Révélation est reçue par l’Église. C’est donc la marque même de la présence de l’Esprit Saint dans l’Église. L’intérêt de l’approche de V. Lossky est de cerner le caractère surnaturel dela Tradition au-delà même de la diversité des contenus que celle-ci prend nécessairement dans la culture humaine. Comme le notait le saint évêque Philarète de Moscou au XIXe s., la vraie et sainte Tradition " ne consiste pas uniquement en une transmission visible et verbale des enseignements, des règles, des institutions et des rites : elle est en même temps une communication invisible et actuelle de grâce et de sanctification " (cité par Lossky, p. 152). Ainsi la Tradition ne peut-elle se réduire à une approche purement conceptuelle ; elle est indissociable de la vie charismatique de l’Église.

Révélation et Esprit Saint. Saint Irénée insiste sur le fait que la transmission de la Révélation se fait dans l’Esprit Saint, qu’elle est un mystère permanent dans lequel l’Esprit Saint joue le rôle principal. D’un côté il rend possible la communication de la foi, et de l’autre il rend possible la réception de cette foi. Et tandis que dans la transmission humaine, il peut y avoir déperdition, cette foi ne sort pas diminuée au cours de ce mouvement ininterrompu. Saint Irénée souligne que, dans la transmission du dépôt de la foi, " même le plus intelligent parmi les chefs des Églises n’ajoutera rien, et le plus faible en paroles ne retranchera rien " (Contre les hérésies, I, 10,2). Dans l’Église, il y a donc, par l’Esprit Saint, une identité totale de la foi à travers le temps, les communautés et les personnes.

[…]

(Source:  Michel Stavrou Cahier Évangile n° 141 (septembre 2007) pages 86-89.)

Mardi 30 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 8,23-27.

En ce temps-là, comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent.
Et voici que la mer devint tellement agitée que la barque était recouverte par les vagues. Mais lui dormait.
Les disciples s’approchèrent et le réveillèrent en disant : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. »
Mais il leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? » Alors, Jésus, debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme.
Les gens furent saisis d’étonnement et disaient : « Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »

Mardi 30 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Par Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l'Église . Catéchèses baptismales, n° 10 (trad. Eds. Soleil Levant 1962 ; cf Orval) 

 

« Qui est-il donc ? »
Le (Les) Nom(s) de Jésus...

 

    Si quelqu'un veut honorer Dieu, qu'il se prosterne devant son Fils.

Sans cela, le Père n'accepte pas d'être adoré.

Du haut du ciel, le Père a fait entendre ces paroles :

-« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ».

Le Père trouve sa joie dans le Fils ; si tu ne trouves pas ta joie en lui toi aussi, tu n'auras pas la vie...

Après avoir reconnu qu'il y a un seul Dieu, reconnais aussi qu'il y a le Fils unique de Dieu ; crois en « un seul Seigneur Jésus Christ » (Credo).

Nous disons « un seul » parce que lui seul est Fils, même s'il a plusieurs noms... 


    « Il est appelé Christ » [c'est-à-dire l'Oint], un Christ qui n'a pas reçu son onction de mains humaines, mais qui a été oint de toute éternité par le Père pour exercer en faveur des hommes le sacerdoce suprême...

Il est appelé « Fils de l'homme », non pas qu'il tienne son origine de la terre, comme chacun de nous, mais parce qu'il doit venir sur les nuées juger les vivants et les morts.

Il est appelé « Seigneur », non pas abusivement comme les seigneurs humains, mais bien parce que la seigneurie lui appartient par nature de toute éternité.

Il est appelé fort à propos « Jésus » [c'est-à-dire « le Seigneur sauve »], car il sauve en guérissant.

Il est appelé « Fils », non pas parce qu'une adoption l'ait élevé à ce titre, mais parce qu'il a été engendré selon sa nature. 


    Il y a encore beaucoup d'autres appellations de notre Sauveur...

Dans l'intérêt de chacun, le Christ se montre sous divers aspects. Pour ceux qui ont besoin de joie, il se fait « vigne » ; pour ceux qui doivent entrer, il est « la porte » ; et pour ceux qui veulent présenter leurs prières, il est là, « Grand Prêtre » et « Médiateur ».

Pour les pécheurs, il s'est aussi fait « brebis » afin d'être immolé pour eux.

Il se fait « tout à tous », en restant lui-même ce qu'il est par nature. 


(Références bibliques : Mt 3,17 ; Mt 1,16 ; Mt 24,30 ; Dn 7,13 ; Mt 24,30 ; Lc 2,11 ; Mt 1,21 ; Mt 3,17 ; Jn 15,1 ; Jn 10,7 ; He 7,26 ; 1Tm 2,5 ; Ac 8,32 ; 1Co 9,22)

 

Mardi 30 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:
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Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne - dans Famille
29 juin 2015 1 29 /06 /juin /2015 07:37
Ô vous, Pierre et Paul, des saints Apôtres les coryphées, vous êtes docteurs pour le monde entier, intercédez auprès du Maître de l'univers, afin de donner la paix au monde entier et que la grande miséricorde soit faite à nos âmes.

Ô vous, Pierre et Paul, des saints Apôtres les coryphées, vous êtes docteurs pour le monde entier, intercédez auprès du Maître de l'univers, afin de donner la paix au monde entier et que la grande miséricorde soit faite à nos âmes.

Livre des Actes des Apôtres 12,1-11.

En ces jours-là, le roi Hérode mit la main sur quelques membres de l'Eglise pour les maltraiter.
Il fit mourir par le glaive Jacques, le frère de Jean.
Voyant que cela était agréable aux Juifs, il ordonna encore l'arrestation de Pierre. C'était pendant les jours des Azymes.
L'ayant fait prendre, il le mit en prison, le plaçant sous la garde de quatre escouades de quatre soldats chacune, avec l'intention de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque.
Pierre donc était gardé dans la prison, mais l'Eglise faisait pour lui une prière instante à Dieu.
Or, alors qu'Hérode allait le faire comparaître, cette nuit-là, Pierre, lié de deux chaînes, dormait entre deux soldats, et des sentinelles devant la porte gardaient la prison.
Et voici que survint un ange du Seigneur et qu'une lumière resplendit dans le cachot. Frappant Pierre au côté, il l'éveilla et dit : " Lève-toi promptement ! " Et les chaînes lui tombèrent des mains.
Puis l'ange lui dit : " Mets ta ceinture et chausse tes sandales. " Il le fit, et l'ange lui dit : " Enveloppe-toi de ton manteau et suis-moi. "
Etant sorti, il le suivait, et il ne savait pas que fût réel ce qui se faisait par l'ange, mais il pensait avoir une vision.
Lorsqu'ils eurent franchi le premier poste de garde, puis le deuxième, ils arrivèrent à la porte de fer donnant sur la ville : elle s'ouvrit d'elle-même pour eux ; puis, étant sortis, ils s'avancèrent dans une rue, et aussitôt l'ange le quitta.
Revenu à lui-même, Pierre dit : " Maintenant je sais que le Seigneur a réellement envoyé son ange, et qu'il m'a tiré de la main d'Hérode et de tout ce qu'attendait le peuple des Juifs. "


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16,13-19.

En ce temps-là, Jésus vint aux environs de Césarée de Philippe, et il interrogeait ses disciples disant : "Quel est celui que les hommes disent être le Fils de l'homme ?"
Ils dirent : " Les uns Jean le Baptiste, d'autres Élie, d'autres Jérémie ou l'un des prophètes. "
Il leur dit : " Et vous, qui dites-vous que je suis ? "
Simon Pierre, prenant la parole, dit : " Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant. "
Jésus lui répondit : " Tu es heureux, Simon Bar-Jona, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux.
Et moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle.
Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux : tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. "

Lundi 29 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Par Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église .
Sermons sur l'évangile de Jean, n° 124 ; CCL 36, 685 (trad. Orval)

L'Église connaît deux vies louées et recommandées par Dieu.

L'une est dans la foi, l'autre dans la vision ; l'une dans le pèlerinage du temps, l'autre dans la demeure de l'éternité ; l'une dans le labeur, l'autre dans le repos ; l'une sur le chemin, l'autre dans la patrie ; l'une dans l'effort de l'action, l'autre dans la récompense de la contemplation.

La première est symbolisée par l'apôtre Pierre, la seconde par Jean.

Et ce n'est pas eux seuls, mais toute l'Église, l'Épouse du Christ, qui réalise cela, elle qui doit être délivrée des épreuves d'ici-bas et demeurer dans la béatitude éternelle.

Pierre et Jean ont symbolisé chacun l'une de ces deux vies. Mais tous deux ont passé ensemble la première, dans le temps, par la foi ; et ensemble ils jouiront de la seconde, dans l'éternité, par la vision.

C'est donc pour tous les saints unis inséparablement au corps du Christ, et afin de les piloter au milieu des tempêtes de cette vie, que Pierre, le premier des apôtres, a reçu les clefs du Royaume des cieux avec le pouvoir de retenir et d'absoudre les péchés (Mt 16,19).

C'est aussi pour tous les saints, et afin de leur donner accès à la profondeur paisible de sa vie la plus intime, que le Christ a laissé Jean reposer sur sa poitrine (Jn 13,23.25).

Car le pouvoir de retenir et d'absoudre les péchés n'appartient pas à Pierre seul, mais à toute l'Église ; et Jean n'est pas seul à boire à la source de la poitrine du Seigneur, le Verbe qui depuis le commencement est Dieu auprès de Dieu (Jn 7,38 ;1,1), mais le Seigneur lui-même verse son Évangile à tous les hommes du monde entier pour que chacun le boive selon sa capacité.


Lundi 29 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:
La transmission de la grâce apostolique (saint Grégoire Palamas)

Si d'une bougie allumée, on allume une autre, et de celle-là une autre encore, et ainsi de suite, on aura sans arrêt de la lumière.


De la même manière, lorsque les Apôtres ont ordonné ceux qui devaient prendre leur succession, et ces successeurs ont ordonné d'autres à leur tour, et ainsi de suite, la grâce du Saint Esprit a été transmise à travers toutes les générations, et elle illumine tous ceux qui obéissent à leurs pasteurs et maîtres spirituels.

Lgoen toebaykoen fol7e d'qoeshto:   Heureux êtes-vous, O soldats de la vérité, apôtres de Jésus le Puissant. Avec le don du Paraclet , vous avez reçu la puissance. Du ciel  vous avez reçu la puissance d'où jaillit la guérison et de la vie, par elle vous avez baptisé tous les peuples au nom de la Trinité. Par les prières de Vos apôtres, Seigneur, veuillez confirmer l'Eglise; nous sauver de tout mal et répandre la paix à travers le monde afin que nous puissions vous remercier toujours.

Lgoen toebaykoen fol7e d'qoeshto:   Heureux êtes-vous, O soldats de la vérité, apôtres de Jésus le Puissant. Avec le don du Paraclet , vous avez reçu la puissance. Du ciel vous avez reçu la puissance d'où jaillit la guérison et de la vie, par elle vous avez baptisé tous les peuples au nom de la Trinité. Par les prières de Vos apôtres, Seigneur, veuillez confirmer l'Eglise; nous sauver de tout mal et répandre la paix à travers le monde afin que nous puissions vous remercier toujours.

SOLENNITÉ DES SAINTS PIERRE ET PAUL
Homélie de Jean-Paul II, Pape de Rome, Jeudi 29 juin
2000

« Mais pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15)
Cette question sur son identité, Jésus la pose aux disciples, alors qu'il se trouve avec eux en haute Galilée. Il était arrivé plusieurs fois que ce soit eux qui posent des questions à Jésus ; désormais, c'est Lui qui les interpelle. Il pose une question précise, qui attend une réponse. C'est Simon-Pierre qui prend la parole au nom de tous : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16). La réponse est extraordinairement lucide. La foi de l'Église s'y reflète de façon parfaite. Nous aussi, nous nous y reflétons. De façon particulière, dans les paroles de Pierre se reflète l'Evêque de Rome, par volonté divine son indigne successeur. (...)

« Tu es le Christ ! »
À la confession de Pierre, Jésus répond : « Tu es heureux Simon, fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17)
Tu es heureux, Pierre ! Heureux, car cette vérité, qui est centrale dans la foi de l'Église, ne pouvait naître dans ta conscience d'homme que par l'œuvre de Dieu. « Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11, 27). Nous réfléchissons sur cette page de l'Évangile particulièrement riche : le Verbe incarné avait révélé le Père à ses disciples ; à présent est venu le moment où le Père lui-même leur révèle son Fils unique. Pierre accueille l'illumination intérieure et proclame avec courage : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » ! Ces paroles sur les lèvres de Pierre proviennent du plus profond du mystère de Dieu. Elles révèlent l'intime vérité, la vie même de Dieu. Et Pierre, sous l'action de l'Esprit divin, devient témoin et confesseur de cette vérité surhumaine. Sa profession de foi constitue ainsi la base solide de la foi de l'Église « Sur toi je bâtirai mon Église » (cf. Mt 16, 18). Sur la foi et sur la fidélité de Pierre est édifiée l'Église du Christ. La première communauté chrétienne en était bien consciente, elle qui, comme le rapportent les Actes des Apôtres, lorsque Pierre se retrouva en prison, se recueillit pour élever à Dieu une prière implorante pour lui (cf. Ac 12, 5). Elle fut écoutée, car la présence de Pierre était encore nécessaire à la communauté qui accomplissait ses premiers pas : le Seigneur envoya son ange le libérer des mains des persécuteurs (cf. ibid., 12, 7-11). Il était écrit dans les desseins de Dieu que Pierre, après avoir confirmé longuement ses frères dans la foi, souffrirait le martyre ici à Rome, avec Paul, l'Apôtre des Nations, ayant lui aussi échappé plusieurs fois à la mort.

« Le Seigneur lui, m'a assisté et m'a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu'il parvînt aux oreilles de tous les païens » (2 Tm 4, 17)
Ce sont les paroles de Paul au fidèle disciple. Elles témoignent de l'œuvre qui a été accomplie en lui par le Seigneur, qui l'avait choisi comme ministre de l'Évangile, « le saisissant » sur la route de Damas (cf. Ph 3, 12). Enveloppé dans une lumière fulgurante, le Seigneur s'était présenté à lui, disant : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9, 4), tandis qu'une puissance mystérieuse le jetait à terre (cf. Ac 9, 5). « Qui es-tu, Seigneur ? », avait demandé Saul. « Je suis Jésus que tu persécutes » ! (Ac 9, 5). Telle fut la réponse du Christ. Saul persécutait les fidèles de Jésus et Jésus lui faisait savoir que c'était Lui-même qui était persécuté à travers eux. Lui, Jésus de Nazareth, le Crucifié, que les chrétiens affirmaient être ressuscité. Si, à présent, Saul en ressentait la puissante présence, il était clair que Dieu l'avait réellement ressuscité des morts. C'est véritablement Lui le Messie attendu par Israël, c'était Lui le Christ vivant et présent dans l'Église et dans le monde ! Saul aurait-il pu par sa seule raison comprendre tout ce qu'un tel événement comportait ? Certainement pas ! Cela faisait partie en effet des desseins mystérieux de Dieu. Ce sera le Père qui donnera à Paul la grâce de connaître le mystère de la rédemption, opérée par le Christ. Ce sera Dieu qui lui permettra de comprendre la réalité merveilleuse de l'Église, qui vit pour le Christ, avec le Christ et dans le Christ. Et lui, participant à cette vérité, ne cessera de la proclamer inlassablement jusqu'aux extrémités de la terre. De Damas, Paul commencera son itinéraire apostolique qui le conduira à diffuser l'Évangile dans tant de parties du monde alors connu. Son élan missionnaire contribuera ainsi à la réalisation du mandat du Christ aux Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). (...)

La pleine unité de l'Église !
Je sens retentir en moi la consigne du Christ. Il s'agit d'une consigne ô combien urgente en ce début de nouveau millénaire. Prions pour cela, et œuvrons sans jamais nous lasser d'espérer. (...)
Que Dieu nous accorde de parvenir le plus tôt possible à la pleine unité de tous les croyants dans le Christ. Que les Apôtres Pierre et Paul nous obtiennent ce don, eux que l'Église rappelle en ce jour, au cours duquel on fait mémoire de leur martyre, et donc de leur naissance dans la vie de Dieu. Pour l'Évangile, ils ont accepté de souffrir et de mourir et ils ont participé à la résurrection du Seigneur. Leur foi, confirmée par le martyre, est la même foi que Marie, la Mère des croyants, des Apôtres, des saints et des saintes de tous les siècles. Aujourd'hui, l'Église proclame à nouveau leur foi. Il s'agit de notre foi, la foi immuable de l'Église en Jésus, unique Sauveur du monde ; dans le Christ, le Fils du Dieu vivant, mort et ressuscité pour nous et pour toute l'humanité.

Lundi 29 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Eau vive

Livre d'Isaïe 41,8-20

« Sur les hauteurs dénudées, je ferai jaillir des fleuves, et des sources dans les ravins. »

Eau vive
Les petits et les pauvres cherchent de l’eau, leur langue est desséchée par la soif. L’eau est tellement précieuse pour qui n’en a pas. La petitesse et la pauvreté dont il est question ici ne sont pas attachées à une situation matérielle ou sociale, mais bien à une attitude profonde d’un cœur inquiet et conscient de sa juste place, dans le non savoir et le non pouvoir sur autrui. Le petit n’a rien, ne sait rien et ne peut rien, il est en quête permanente de qui pourra le faire vivre, lui donner le nécessaire, le défendre, le sauver. Le pauvre est sans cesse dans une attente, ouverte et découverte, du don d’un autre, dans une soif constante de la rencontre. Il reçoit sans rien exiger, à la différence des fils d’Israël, enfants gâtés qui récriminent contre Dieu, l’accusent, et le mettent au défi de leur donner de l’eau* .

Le petit pauvre dénudé va jusqu’à considérer que son existence est un désert aride, son cœur une terre stérile, son amour un sol infécond. Dans ce dénuement absolu, la promesse de Dieu est une bonne nouvelle accueillie, et elle peut se réaliser : la vie devient un fleuve impétueux, le cœur une source vive, l’amour un océan. Dans la terre la plus assoiffée, Dieu fait jaillir fleuves, sources et fontaines.
Le petit, le pauvre, faible vermisseau, d’où qu’il vienne, quelle que soit son histoire, est choisi, appelé, affermi, pris par la main et conduit par Dieu lui-même. Si tu es de ceux-là, alors ne crains pas !

(Source: "Signe dans la Bible")



* Exode 17,1-7

Shoeb7o Leh l'Aloho Bar (qintho 5) : Louange au Fils de Dieu qui règne sur les océans et toute la terre, qui a choisi des gens simples pour être Ses prédicateurs. De la mer, Il a choisi Pierre et de la route, Paul. Il en a fait  les prédicateurs de la sainte Eglise.

Shoeb7o Leh l'Aloho Bar (qintho 5) : Louange au Fils de Dieu qui règne sur les océans et toute la terre, qui a choisi des gens simples pour être Ses prédicateurs. De la mer, Il a choisi Pierre et de la route, Paul. Il en a fait les prédicateurs de la sainte Eglise.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16,13-19.

En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? »
Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. »
Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

Lundi 29 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Par Saint Léon le Grand (?-v. 461), pape et docteur de l'Église latine. Sermon 82/69 pour l'anniversaire des apôtres Pierre et Paul (trad. SC 200, p. 53 rev.)

Tu ne crains pas de venir en cette ville de Rome, ô saint apôtre Pierre ! ...

Tu ne crains pas Rome, maîtresse du monde, toi qui dans la maison de Caïphe as pris peur devant la servante du grand prêtre.

La puissance des empereurs Claude et de Néron était-elle donc moindre que le jugement de Pilate ou que la fureur des dirigeants des juifs ?

C'est que la force de l'amour triomphait en toi des raisons de craindre ; tu ne pensais pas devoir redouter ceux que tu as reçu mission d'aimer.

Cette charité intrépide, tu l'avais déjà reçue quand l'amour que tu avais professé pour le Seigneur a été fortifié par sa triple question (Jn 21,15s)...

Et il y avait pour accroître ta confiance les signes de tant de miracles, le don de tant de charismes, l'expérience de tant d'œuvres merveilleuses ! ...

Sans douter donc de la fécondité de la tâche ni ignorer le temps qui te restait à vivre, tu apportais le trophée de la croix du Christ à Rome où t'attendaient, par une divine prédestination, à la fois l'honneur de l'autorité et la gloire du martyre.


En cette même ville arrivait saint Paul, apôtre avec toi, instrument de choix (Ac 9,19) et enseignant des païens (1Tm 2,7), pour être avec toi en ce temps où déjà toute innocence, toute liberté, toute pudeur étaient opprimées sous le pouvoir de Néron.

C'est lui qui, dans sa folie, a décrété le premier contre le nom chrétien une persécution générale et atroce, comme si la grâce de Dieu pouvait être éteinte par le massacre des saints...

Mais « Précieuse aux regards de Dieu est la mort de ses saints » (Ps 115,15).

Aucune cruauté n'a pu détruire la religion fondée par le mystère de la croix du Christ. L'Eglise n'est pas amoindrie, mais agrandie par les persécutions ; le champ du Seigneur se revêt sans cesse d'une plus riche moisson, lorsque les grains, tombant seuls, renaissent multipliés (Jn 12,24).

Quelle descendance ont donnée en se développant ces deux plants divinement semés ! Des milliers de saints martyrs imitant le triomphe de ces deux apôtres ont...couronné cette ville d'un diadème aux pierreries innombrables.

Lundi 29 Juin 2015, éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:
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Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne - dans Famille
28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 06:05
Ô sagesse, que tu es merveilleuse, et comme tu prévois de loin toute chose. Bienheureux celui qui t’a découverte. Il est délivré de la négligence de la jeunesse. Celui qui fait venir en lui petit à petit la guérison des grandes passions fait bien. (St Isaac le Syrien)

Ô sagesse, que tu es merveilleuse, et comme tu prévois de loin toute chose. Bienheureux celui qui t’a découverte. Il est délivré de la négligence de la jeunesse. Celui qui fait venir en lui petit à petit la guérison des grandes passions fait bien. (St Isaac le Syrien)

Lectures pour la Liturgie du Dimanche 28 JUIN 2015:

Cinquième dimanche après la Pentecôte

(Calendrier Syro-Orthodoxe Malankar)

suivies d éléments pour méditer, réfléchir, prier et mieux agir:

Quadisha Qurbana (Ste Messe) :

o Actes 9:10-18 :

  • 10 Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananie. Dans une vision, le Seigneur lui dit : « Ananie ! » Il répondit : « Me voici, Seigneur. »
  • 11 Le Seigneur reprit : « Lève-toi, va dans la rue appelée rue Droite, chez Jude : tu demanderas un homme de Tarse nommé Saul. Il est en prière,
  • 12 et il a eu cette vision : un homme, du nom d’Ananie, entrait et lui imposait les mains pour lui rendre la vue. »
  • 13 Ananie répondit : « Seigneur, j’ai beaucoup entendu parler de cet homme, et de tout le mal qu’il a fait subir à tes fidèles à Jérusalem.
  • 14 Il est ici, après avoir reçu de la part des grands prêtres le pouvoir d’enchaîner tous ceux qui invoquent ton nom. »
  • 15 Mais le Seigneur lui dit : « Va ! car cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès des nations, des rois et des fils d’Israël.
  • 16 Et moi, je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom. »
  • 17 Ananie partit donc et entra dans la maison. Il imposa les mains à Saul, en disant : « Saul, mon frère, celui qui m’a envoyé, c’est le Seigneur, c’est Jésus qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais. Ainsi, tu vas retrouver la vue, et tu seras rempli d’Esprit Saint. »
  • 18 Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il retrouva la vue. Il se leva, puis il fut baptisé.

o II Corinthiens 5: 14-20 :

  • 14 En effet, l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort.
  • 15 Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux.
  • 16 Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi.
  • 17 Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.
  • 18 Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné le ministère de la réconciliation.
  • 19 Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui : il n’a pas tenu compte des fautes, et il a déposé en nous la parole de la réconciliation.
  • 20 Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu.

o

o Saint-Luc 9 :10-17 :

  • 10 Quand les Apôtres revinrent, ils racontèrent à Jésus tout ce qu’ils avaient fait. Alors Jésus, les prenant avec lui, partit à l’écart, vers une ville appelée Bethsaïde.
  • 11 Les foules s’en aperçurent et le suivirent. Il leur fit bon accueil ; il leur parlait du règne de Dieu et guérissait ceux qui en avaient besoin.
  • 12 Le jour commençait à baisser. Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent : « Renvoie cette foule : qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ; ici nous sommes dans un endroit désert. »
  • 13 Mais il leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répondirent : « Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons. À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple. »
  • 14 Il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. »
  • 15 Ils exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde.
  • 16 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule.
  • 17 Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers.
Tel est l’amour de la sagesse : toujours être sobre et attentif aux moindres choses qui arrivent. Ainsi le sage porte en lui comme un trésor un grand repos. Mais il ne dort pas, pour que rien ne vienne le renverser. Il émonde les causes avant le temps. Il s’afflige pour la moindre chose. Mais cette petite affliction lui épargne la grande.(St Isaac le Syrien)

Tel est l’amour de la sagesse : toujours être sobre et attentif aux moindres choses qui arrivent. Ainsi le sage porte en lui comme un trésor un grand repos. Mais il ne dort pas, pour que rien ne vienne le renverser. Il émonde les causes avant le temps. Il s’afflige pour la moindre chose. Mais cette petite affliction lui épargne la grande.(St Isaac le Syrien)

Par Saint Césaire d'Arles (470-543), moine et évêque . Sermons au peuple, n°25 ; SC 243 (trad. SC p. 77 rev.)

L'AUMÔNE DE LA MISERICORDE:

Il y a une miséricorde dans le ciel à laquelle on parvient par la miséricorde sur cette terre.

Et il y a deux sortes d'aumône :

*l'une bonne,

*l'autre meilleure.

L'une qui consiste à offrir un morceau de pain aux pauvres ;

l'autre à pardonner aussitôt à ton frère qui a péché contre toi.

Avec l'aide du Seigneur, empressons-nous de pratiquer ces deux sortes d'aumône pour pouvoir recevoir le pardon éternel et la vraie miséricorde du Christ.

Car lui-même, il a dit :

-« Si vous pardonnez, votre Père vous pardonnera aussi vos péchés ; si vous ne pardonnez pas, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos péchés » (Mt 6,14s).

Et l'Esprit Saint s'écrie ailleurs :

-« L'homme garde sa colère envers l'homme et il cherche auprès de Dieu un remède ?

Il n'a pas de miséricorde pour un homme, son semblable, et il demande à Dieu miséricorde ? » (cf Si 28,3s)

Hâtons-nous, autant que nous le pouvons et tant que nous vivons, d'avoir ces deux sortes d'aumône et de les distribuer aux autres.

Ainsi au jour du jugement nous pourrons dire en toute assurance :

« Donnez, Seigneur, parce que nous avons donné. »

Sainte Potamiène, vous et nos Saints martyrs contemporains, obtenez-nous force et lumière pour refuser l'apostasie ambiante et témoigner, à votre exemple, du Christ Prince de la Paix et de Son Évangile de Vie. Amîn.

Sainte Potamiène, vous et nos Saints martyrs contemporains, obtenez-nous force et lumière pour refuser l'apostasie ambiante et témoigner, à votre exemple, du Christ Prince de la Paix et de Son Évangile de Vie. Amîn.

Sainte Potamiène , qui êtes-vous ?
Vierge et martyre
(† v
. 202)

Sainte Potamiène fut martyrisée à Alexandrie sous Septime Sévère.

Elle eut d'abord à soutenir de nombreux combats pour sa virginité, puis endura des tourments inouïs pour la foi, et fut enfin brûlée en même temps que sa mère.

Voici le récit qu'en fait Eusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique :

« [Le soldat] Basilide conduisait au martyre la célèbre Potamiène, que des chants nombreux célèbrent encore aujourd'hui chez ses compatriotes. Après avoir soutenu mille combats contre ceux qui en voulaient à la pureté de son corps et à la virginité qui était sa gloire (car en vérité, sans parler de l'âme, l'épanouissement de la beauté physique était en elle comme une fleur dans son éclat), après avoir supporté mille tourments, à la fin, après avoir enduré des tortures terribles dont le récit donne des frissons, elle subit avec sa mère Marcella le supplice du feu.

On raconte que le juge (il s'appelait Aquila), après avoir accumulé sur tous ses membres de terribles blessures, la menaça enfin de la livrer aux gladiateurs pour flétrir son corps.

Elle réfléchit un court instant en elle-même : on lui demanda à quoi elle pensait, elle fit une réponse telle qu'elle parut avoir dit une chose tenue par eux pour impie.

Elle parlait encore qu'elle reçut le texte de la sentence, et Basilide, un des soldats qui avait la fonction de conduire, la prit et l'emmena à la mort.

La foule s'efforçait de l'ennuyer et de l'insulter avec des paroles inconvenantes ; Basilide écartait et tenait en respect les insulteurs et témoignait à la condamnée une très grande pitié et humanité.

Celle-ci accueillit les témoignages de sympathie dont elle était l'objet et exhorta le soldat à être résolu ; elle priera pour lui après son départ auprès de son Seigneur et, sous peu, elle lui payera le retour de tout ce qu'il a fait pour elle.

Après avoir dit cela, elle souffrit généreusement le trépas ; on lui versa de la poix bouillante sur toutes les parties du corps, depuis la pointe des pieds jusqu'à la tête, tout doucement et peu à peu.

C'est ainsi que fut combattu le combat de cette jeune fille digne d'être chantée.

Basilide n'attendit pas longtemps ; pour un motif quelconque, il lui fut demandé un serment par ses compagnons d'armes ; il déclara nettement qu'il lui était absolument impossible de le prêter, parce qu'il était chrétien et qu'il le confessait ouvertement.

On pensa tout d'abord qu'il plaisantait, mais comme il persistait avec obstination, on le conduisit vers le juge ; il lui avoua sa résistance et celui-ci le fit mettre en prison. Ses frères en Dieu vinrent près de lui et lui demandèrent la cause de cette ardeur subite et extraordinaire.

On raconte qu'il dit que Potamiène, trois jours après son martyre, lui aurait apparu la nuit, lui aurait mis une couronne sur la tête et lui aurait dit qu'elle avait imploré sa grâce auprès du Seigneur et qu'elle avait obtenu sa requête, et qu'il la recevrait sous peu.

Sur ce, les frères lui donnèrent le sceau du Seigneur, et le jour suivant, après s'être distingué dans le glorieux martyre du Seigneur, il eut la tête tranchée.

On raconte que beaucoup d'autres habitants d'Alexandrie vinrent en masse à la doctrine du Christ, à la même époque, parce que, pendant leur sommeil, Potamiène leur était apparue et les avait appelés. »



(St Eusèbe de Césarée Histoire ecclésiastique (VI, 5))

Ô Marie, modèle des rachetés, couvrez nous du manteau de votre miséricordieuse et maternelle protection ! Accompagnez-nous sur le chemin du salut pour que, par notre cohérence avec les promesses de notre Baptême, nous témoignions du règne d'Amour, de Vérité et de Paix que le Christ, votre Divin Fils, vint inaugurer par Son Eglise Sainte...

Ô Marie, modèle des rachetés, couvrez nous du manteau de votre miséricordieuse et maternelle protection ! Accompagnez-nous sur le chemin du salut pour que, par notre cohérence avec les promesses de notre Baptême, nous témoignions du règne d'Amour, de Vérité et de Paix que le Christ, votre Divin Fils, vint inaugurer par Son Eglise Sainte...

MARIE PROTOTYPE DE L'EGLISE EN SON ACHÈVEMENT.

Marie nous apparaît comme la forme, c’est-à-dire comme le modèle, le type de l’Eglise.

Saint Pierre demandait aux presbytres qui régissaient l’Eglise d’être les modèles, les types du troupeau qui leur était confié (cf. 1 P 5. 3). En un sens incomparablement plus haut, Marie est modèle et type de l’Eglise.

Elle est, à l’intérieur de l’Eglise, la forme en laquelle l’Eglise s’achève comme Epouse, pour se donner à l’Epoux.

Plus l’Eglise ressemble à la Vierge, plus elle devient l’Epouse ; et plus elle devient l’Epouse, plus elle ressemble à l’Epoux ; et plus elle ressemble à l’Epoux, plus elle ressemble à Dieu : car ces instances superposées, entre l’Eglise et Dieu, ne sont que des transparences, dans lesquelles se réfléchit l’unique splendeur de Dieu.

(Cl Charles Journet)

De l'Orient,ô St Irénée,vous êtes venu ensemencer nos contrées. Intercédez pour nous ! Que nous nous souvenions d'où nous venons et où nous allons en apportant nous aussi en Occident le témoignage de la Foi Apostolique...

De l'Orient,ô St Irénée,vous êtes venu ensemencer nos contrées. Intercédez pour nous ! Que nous nous souvenions d'où nous venons et où nous allons en apportant nous aussi en Occident le témoignage de la Foi Apostolique...

Saint Irénée de Lyon, qui êtes-vous?
Évêque et martyr
(135-140 - † 202-203)

I

Nous ne savons pas quand il se rendit d'Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon : c'est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres.

C'est précisément cette année qu'il fut envoyé à Rome, porteur d'une lettre de la communauté de Lyon au Pape Éleuthère.

La mission romaine qui permit à Irénée d'échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'Évêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison.

Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Évêque de la ville.

Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre.

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape de Rome Benoît XVI :
>>> Saint Irénée de Lyon

« Si quelqu’un met ses délices dans l’abondante nourriture du corps, il expose au combat son âme. Mais si jamais il revient à lui-même et cherche de toute sa force à se retenir, il ne peut pas, à cause du feu débordant qui enflamme les mouvements du corps, et à cause de la violence et de la nécessité des provocations et des excitations qui captivent l’âme sous leurs volontés. »

« Si quelqu’un met ses délices dans l’abondante nourriture du corps, il expose au combat son âme. Mais si jamais il revient à lui-même et cherche de toute sa force à se retenir, il ne peut pas, à cause du feu débordant qui enflamme les mouvements du corps, et à cause de la violence et de la nécessité des provocations et des excitations qui captivent l’âme sous leurs volontés. »

Saint Isaac le Syrien:
Sur le jeûne continuel et le
recueillement en un seul lieu

Ce qui en résulte. Et qu’il apprit à vivre ces choses
avec rigueur dans la connaissance du discernement

Longtemps tourmenté à droite et à gauche, souvent éprouvé sur ces deux voies, couvert de plaies innombrables par l’adversaire, mais secrètement comblé de grands secours, j’ai recueilli en moi l’expérience de tant d’années, et dans l’épreuve et par la grâce de Dieu j’ai appris ceci : deux modes constituent le fondement de tous les biens, le rappel de l’âme hors de la captivité que lui impose l’ennemi, et la voie qui mène vers la lumière et la vie : se recueillir en un seul lieu et toujours jeûner. C’est-à-dire : se plier soi-même avec sagesse et prudence à la règle de la tempérance et de l’immobilité, dans la recherche et la méditation continuelles de Dieu. C’est par là qu’on atteint la soumission des sens. Par là qu’on acquiert la vigilante sobriété de l’intelligence. Par là que s’apaisent les passions sauvages qui se lèvent dans le corps. Par là que nous viennent la douceur des pensées. Par là que la réflexion se fait lumineuse. Par là qu’on s’applique aux œuvres de la vertu. Par là qu’on peut concevoir ce qu’il y a de plus haut et de plus fin. Par là qu’en tout temps coulent les larmes sans mesure, et que nous est donnée la mémoire de la mort. Par là qu’on porte la pure chasteté, parfaitement dégagée de toute imagination qui tourmente l’intelligence. Par là qu’on voit avec acuité et pénétration les choses qui sont au loin. Par là qu’on découvre la profondeur des significations secrètes que l’intelligence comprend au cœur des paroles divines ; qu’on découvre également les mouvements intérieurs à l’âme, et le discernement de ce qui distingue les esprits du mal et les saintes puissances, les vraies visions et les imaginations vaines. Par là qu’on acquiert la crainte que donnent les voies et les chemins de Dieu, cette crainte en pleine mer des pensées, qui rompt avec la négligence et la nonchalance ; qu’on acquiert aussi la flamme de la ferveur qui passe sur tout péril et qui surmonte toute peur ; enfin qu’on porte en soi la chaleur dégagée de tout désir, cette chaleur qui efface de la réflexion la convoitise et plonge dans l’oubli tout souvenir des choses passées. Pour tout dire d’un mot, c’est par là qu’on parvient à la liberté de l’homme vrai, à la joie de l’âme et à la résurrection avec le Christ dans le Royaume.

Que celui qui néglige ces deux choses sache que non seulement il se fait du mal à lui-même en se privant de tout ce que nous venons de dire, mais qu’il ébranle ainsi le fondement de toutes les vertus. Car de même qu’elles sont le commencement, la tête de l’œuvre divine dans l’âme, la porte et le chemin qui mènent au Christ, si on les garde et si on demeure en elle, de même si on les quitte et si on s’éloigne d’elles on tombe dans ces deux maux : la divagation du corps et la gourmandise impudente, qui sont à l’opposé de ce que nous avons dit et créent dans l’âme un lieu pour les passions.

Le premier mal affranchit des liens de la réserve les sens qui s’étaient soumis. Et qu’arrive-t-il ? Ce sont les rencontres extravagantes, improvisées, qui côtoient la chute. C’est le trouble des vagues profondes, que la vue éveille en nous. C’est la fièvre des yeux, qui domine le corps et fait aisément défaillir le cœur. Ce sont les pensées intempérantes, qui nous poussent jusqu’à ce que nous tombions. C’est la tiédeur du désir des œuvres de Dieu, le relâchement progressif de la tension de l’hésychia, et le total abandon des lois de la vie monastique. C’est le retour des vices qu’on avait oubliés, et l’initiation à d’autres qu’on ne savait pas, et qui ne cessent de nous investir par toutes les choses que nous voyons et qui nous assaillent dès lors que nous allons de pays en pays et de lieu en lieu. Ce sont les passions, que la grâce de Dieu avait fait périr et avait chassées de l’âme, perdues sous l’oubli de leur souvenir dans l’intelligence, qui de nouveau se soulèvent et obligent l’âme à les servir. Je n’en finirais pas de tout dire. Ces choses et bien d’autres, viennent ainsi de la première cause, c’est-à-dire de la divagation du corps et du refus de supporter la souffrance de l’hésychia.

Mais qu’en est-il de l’autre mal, ce mal qui nous porte à faire ce que font les porcs ? Or que font les porcs, sinon débrider le ventre, l’emplir sans relâche, et ne pas avoir un temps déterminé pour satisfaire le besoin du corps, comme font les êtres de raison ? Et qu’arrive-t-il ? C’est le vertige, la lourdeur, les épaules tombantes, qui nous obligent à délaisser la liturgie de Dieu et engendrent la paresse qui délaisse les prosternations. C’est la négligence des prières continuelles. C’est la froideur de la réflexion enténébrée. C’est l’intelligence épaisse, que les troubles et l’obscurcissement des pensées empêchent de discerner. C’est le lourd nuage de ténèbres étendu sur toute l’âme. C’est l’acédie, l’indifférence à toute l’œuvre de Dieu et à la lecture, car on a cessé de goûter la douceur des paroles divines. C’est l’inertie où plonge la satisfaction des besoins. C’est l’intelligence déréglée, qui divague par toute la terre. C’est l’humeur qui surabonde et se répand dans tous les membres. Ce sont les imaginations impures la nuit dans la souillure des fantasmes et l’extravagance des images pleines de la convoitise qui traverse l’âme et y fait ce qu’elle veut en toute impureté.

Un grand sage l’a dit aussi : « Si quelqu’un met ses délices dans l’abondante nourriture du corps, il expose au combat son âme. Mais si jamais il revient à lui-même et cherche de toute sa force à se retenir, il ne peut pas, à cause du feu débordant qui enflamme les mouvements du corps, et à cause de la violence et de la nécessité des provocations et des excitations qui captivent l’âme sous leurs volontés. » Vois-tu ici la finesse de ces sages athées ? Le même dit encore : « Les délices du corps dans la mollesse et la moiteur portent l’âme aux passions de la jeunesse et l’entourent de mort. » L’homme qui s’abandonne ainsi tombe sous le jugement de Dieu.

Mais quand l’âme ne cesse de se vouer au souvenir de ce qu’elle doit faire, elle se repose dans sa liberté. Ses soucis sont minces. Elle ne regrette rien. Pourvoyant à la vertu, ne gardant que celle-ci et réfrénant les passions, elle est tendue vers la croissance, la joie sans inquiétude, la vie bonne et le port dégagé de tout péril. Car non seulement les jouissances du corps confortent les passions et leur donnent de s’attaquer à l’âme, mais elles la déracinent. Elles enflamment le ventre dans l’intempérance et le désordre de l’extrême débauche. Elles le forcent à satisfaire à contretemps les besoins du corps. L’homme qui est ainsi battu en brèche par les jouissances est incapable de supporter la moindre faim et de se dominer. Car il est prisonnier des passions.

Tels sont les fruits de honte que porte la gourmandise. Mais avant eux viennent les fruits de la patience, les fruits de la vie menée dans un seul lieu et dans l’hésychia. C’est pourquoi l’ennemi, qui connaît les temps des besoins naturels que notre nature est appelée à satisfaire, et qui sait combien notre intelligence est égarée par la distraction des yeux et le confort du ventre, s’efforce de nous exciter pour que nous ajoutions au besoin naturel, et de semer ainsi en nous à ce moment là des ombres de pensées mauvaises, afin que les passions autant que possible l’emportent sur la nature en s’unissant davantage à nous, et engloutissent l’homme dans la chute. Dès lors que l’ennemi connaît les temps, il nous fallait donc nous aussi connaître notre faiblesse et savoir que notre nature est incapable de résister aux impulsions et aux mouvements qui nous emportent dans ces moments-là, non plus qu’à la subtilité des pensées qui ont la légèreté de l’écume à nos yeux. II nous fallait discerner que nous sommes incapables de nous voir nous-mêmes et d’affronter ce qui nous arrive. Mais l’ennemi nous a trop éprouvés, il nous a trop souvent tourmentés, pour que nous n’ayons pas désormais la sagesse de ne pas nous laisser aller à vouloir notre confort et de ne pas succomber à la faim. Bien plutôt, même si la faim nous tenaille et nous presse, ne quittons pas le lieu de notre hésychia, ne nous portons pas là où de telles choses nous arrivent si facilement, ne cherchons pas des prétextes et des moyens de sortir du désert. Car c’est là ce que veut l’ennemi. Si tu demeures dans le désert tu ne seras pas tenté. Tu n’y vois ni femme ni rien qui nuise à ta vie, et tu n’y entends rien de malséant.

« Qu’as-tu à faire d’aller en Égypte pour y boire l’eau du Nil ? » (Jr 2,18). Comprends ce que je te dis. Montre à l’ennemi ta patience et ton expérience dans les petites choses, pour qu’il ne te demande rien dans les grandes. Que ces petites choses te soient une frontière où tu pourras par elles renverser l’adversaire. Ne cesse pas de veiller, et il ne te tendra pas de plus grands pièges. Celui que l’ennemi ne peut persuader de faire cinq pas hors de son ermitage, comment peut-il le forcer à sortir du désert, ou à s’approcher d’un bourg ? Celui qui n’accepte pas de se pencher par la fenêtre de son ermitage, comment peut-il le persuader d’en sortir ? Celui qui ne prend qu’un peu de nourriture chaque soir, comment se laissera-t-il séduire par ses pensées au point de manger avant le temps ? Celui qui a honte de se rassasier des aliments les plus communs, comment désirera-t-il les riches nourritures ? Et celui qui ne prête nulle attention à son propre corps, comment se laissera-t-il séduire jusqu’à rechercher la beauté des autres ?

II est donc bien clair que celui qui au départ méprise les petites choses se laisse vaincre et donne ainsi à l’ennemi l’occasion de le combattre dans les grandes choses. Mais celui qui ne s’attache pas à la vie temporelle et ne cherche en rien à s’y établir, comment pourrait-il avoir peur des tourments et des afflictions qui le mènent à la mort qu’il aime ? Un tel combat est tout entier dans le discernement. Ainsi les sages ne font rien pour livrer de grandes batailles. C’est la patience dont ils font preuve dans les petites choses qui les garde de tomber dans les grandes peines.

Le diable s’efforce donc tout d’abord d’effacer du cœur l’attention continuelle. Puis il persuade le moine de négliger les temps dévolus à la prière et les règles destinées au corps. Ainsi la pensée du moine commence à se glorifier elle-même. Il se met à prendre de la nourriture, très peu, presque rien, mais avant le temps. Et quand il est tombé, quand il a cessé de se retenir, il glisse dans l’intempérance et la débauche. Dès lors il est vaincu, surtout s’il pose ses yeux, si peu soit-il, sur sa nudité ou sur la beauté de ses membres quand il enlève ses vêtements ou quand il sort dehors pour les besoins du corps, ou s’il passe la main sous ses habits et se touche lui-même. Alors lui arrivent d’autres choses, et d’autres encore. Et celui qui au début gardait son intelligence et s’affligeait pour la moindre chose, ouvre grandes contre lui-même les portes de la perdition. Car les pensées sont pour ainsi dire comme l’eau. Quand elles se rassemblent de partout, elles suivent leur chemin. Mais si elles sortent un tant soit peu de leur lit, elles rompent les berges et dévastent tout. Car l’ennemi est là, qui regarde, observe, attend nuit et jour en face de nous et guette par quelle porte ouverte de nos sens il va pouvoir entrer. À la moindre négligence dans l’une des choses que nous venons de dire, ce chien trompeur et impudent nous lance ses flèches. Tantôt c’est notre nature elle-même qui aime le confort, la familiarité, le rire, la distraction, la nonchalance, et devient source de passions et océan de troubles. Tantôt c’est l’adversaire qui introduit ces choses dans l’âme. Laissons donc les grandes peines et attachons nous aux petites que nous tenons pour rien. Car si comme nous l’avons vu, ces petites peines que nous dédaignons débouchent sur de tels combats, sur les souffrances insupportables, les luttes confuses et les plaies les plus graves, qui n’irait au plus vite trouver la douceur du repos en assumant d’emblée les petites peines ?

Ô sagesse, que tu es merveilleuse, et comme tu prévois de loin toute chose. Bienheureux celui qui t’a découverte. Il est délivré de la négligence de la jeunesse. Celui qui fait venir en lui petit à petit la guérison des grandes passions fait bien. Un jour un philosophe qui s’était conduit avec présomption et qui l’avait senti, se corrigea sur-le-champ. Un autre, le voyant, rit de ce qu’il faisait. Il répondit : « Ce n’est pas la chose elle-même que je crains. Mais j’ai peur de la dédaigner. Car souvent le petit dédain engendre de grands dangers. En me corrigeant tout de suite d’avoir manqué à l’ordre, j’essaie de demeurer sobre et vigilant et de ne pas dédaigner même ce qui ne mérite pas qu’on le craigne. » Tel est l’amour de la sagesse : toujours être sobre et attentif aux moindres choses qui arrivent. Ainsi le sage porte en lui comme un trésor un grand repos. Mais il ne dort pas, pour que rien ne vienne le renverser. Il émonde les causes avant le temps. Il s’afflige pour la moindre chose. Mais cette petite affliction lui épargne la grande.

Les fous préfèrent le petit confort immédiat au Royaume lointain, ignorant qu’il est meilleur de souffrir en combattant que de se prélasser sur la couche du royaume terrestre et d’être condamné pour négligence. Les sages préfèrent la mort à l’accusation d’avoir accompli sans être vigilants ce qu’ils avaient à faire. Le sage dit : « Sois sobre, sois éveillé, veille sur ta vie. Car le sommeil de la réflexion est proche de la vraie mort, il en est l’image même. » Basile-qui-portait-Dieu dit : « Celui qui est paresseux dans les petites choses, ne crois pas qu’il va se distinguer dans les grandes. »

Ne sois pas abattu quand tu es devant les choses pour lesquelles tu dois vivre. Ne crains pas de mourir pour elles. Le signe de l’acédie est la bassesse d’âme. Et la mère des deux est le dédain. Un homme vil est un homme qui souffre de deux maladies : l’amour du corps et le peu de foi. Car l’amour du corps est un signe d’incroyance. Mais celui qui s’est guéri de ces deux maux a trouvé la certitude : il croit en Dieu de toute son âme et il attend le siècle à venir.

Si quelqu’un a pu approcher Dieu en dehors de tout danger. de tout combat, de toute tentation, imite-le. L’audace du cœur et le mépris des périls viennent de l’une de ces deux causes la dureté intérieure, ou la force de la foi en Dieu. Mais l’orgueil suit la dureté, et l’humilité suit la foi. Nul homme ne peut acquérir l’espérance en Dieu, s’il n’a pas d’abord mis fin par­tiellement à sa volonté. Car l’espérance en Dieu et le courage du cœur viennent du martyre de la conscience. C’est par le vrai témoignage de notre intelligence que nous avons confiance en Dieu. Et tel est le témoignage de l’intelligence : que nul ne soit condamné par sa conscience pour avoir négligé ce qu’il devait faire à la mesure de sa force. Si notre cœur ne nous condamne pas, nous sommes libres et confiants devant Dieu. La liberté confiante vient donc de la juste action des vertus et de la bonne conscience. Certes il est dur d’asservir le corps. Mais celui qui a tant soit peu senti l’espérance en Dieu n’a pas besoin d’être persuadé davantage qu’il lui faut asservir ce maî­tre cruel qu’est le corps.

Sur le silence et l’hésychia.

Le silence continuel et la garde de hésychia peuvent avoir trois causes : ou bien la gloire des hommes, ou bien la chaleur du zèle des vertus, ou bien la recherche en soi de l’union avec Dieu, l’intelligence étant attirée vers cette union. Si l’on n’est pas relié à l’une des deux dernières causes, on est donc néces­sairement malade : on est tributaire de la première cause. La vertu n’est pas l’ostentation du nombre et de la diversité des actions que mène le corps. Elle est le cœur très sage en son espérance. Le juste but unit en effet le cœur aux œuvres divi­nes. L’intelligence peut faire le bien sans nulle action du corps. Mais le corps, en dehors de la sagesse du cœur, quoi qu’il fasse, n’a rien à gagner. Cependant l’homme de Dieu, quand il a une occasion de faire le bien, ne supporte pas de ne pas exprimer son amour pour Dieu dans la peine de son œuvre. Le premier ordre - celui de l’intelligence - mène toujours au but. Le second - celui du corps - y mène souvent, mais parfois non. Ne pense pas que ce soit une petite chose de toujours s’éloi­gner des causes des passions. À notre Dieu soit la gloire dans les siècles. Amen.

(Extrait de saint Isaac le Syrien,
Œuvres spirituelles (26e Discours)
Desclée de Brouwer.)

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"Il n'y a qu'un péché irrémissible: l'insensibilité à la Résurrection du Christ" (St Isaac le Syrien)

"Il n'y a qu'un péché irrémissible: l'insensibilité à la Résurrection du Christ" (St Isaac le Syrien)

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